DEUX MORALISTES : VAUVENARGUES ET CHAMFORT
Publié le 31/03/2012
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Des moralistes au Siècle des Lumières ? Gageure ou paradoxe. La race en est pour ainsi dire éteinte. si l'on songe à la floraison du siècle précédent ; au XVIIIe siècle leur nombre est peu imposant. leur gloire encore un peu pâle, et lorsqu'on a cite Vauvenargues. on ne trouve guère que Chamfort pour y faire écho : deux noms évoquant deux tristes destins, deux vies trop courtes ou manquées. enfin deux oeuvres inachevées...

«
le monde intérieur existe».
il a choisi de se préoccuper
essentiellement de la vie individuelle, c'est-à-dire de
la vie intérieure les aventures du dedans et surtout
les problèmes de conduite.
voilà pour lui l'intarissable
matière à penser et à écrire s'il est auteur telle est
sa vocation profonde, si impérieuse qu'il tend souvent
à considérer toutes 'les autres préoccupations comme
dérisoires.
C:ette disposition fondamentale n'implique pourtant
pas qu'il ne puisse ou ne veuille sortir de lui-même ;
mais chez les autres.
qu'il observe ou plut6t cherche
à pénétrer par
sympathie, il ne veut voir qu'une occa
sion
d'élargir sa propre expérience de l'humain, expé
rience dont le fruit doit toujours être -avoué ou non
-un perfectionnement intérieur.
ou un approfondisse
ment de soi-même.
Si donc le moraliste dégage une leçon de son
exploration du monde.
intérieur.
nous devons considérer
qu'elle est surtout faite à son usage et que, loin de
1 'imposer aux autres.
un vrai moraliste se contente
de leur proposer son témoignage.
Le caractère évidemment éternel de cette vocation
humaine justifie 1 'existence de moralistes à tous les
siècles.
de Socrate à nos
jours ; mais il paraît néces
saire
qu'elle soit plus impérieuse aux époques où se
trouvent réunies certaines conditions extérieures favo
risant son épanouissement : soit un régime gouverne
meritai qui ne laisse que peu.
ou pas du tout.
de place
à 1 'exercice des passions politiques.
soit la prédo
minance d'une religion comme la chrétienne.
imposant
à chacun.
quotidiennement et fermement, la préoccu
pation du salut de 1 'âme, au mépris de toutes les
autres
deux cor1ditions qui se trouvèrent justement
conJuguées dans la seconde moitié du XVII• siècle.
)lecle cJ'or des moralistes..
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