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Destinées de la poésie

Publié le 20/03/2011

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   Matière. — Après avoir indiqué qu'à son avis les anciens genres de poésie étaient morts désormais : poésie lyrique au sens où les traités de poétique entendent ce mot; poésie épique, car l'humanité est trop vieille pour se laisser amuser par les longs et merveilleux récits de l'épopée ; poésie dramatique, car la prose conviendra mieux sans doute que les vers au théâtre du XXe siècle, Lamartine essaie de prévoir quelles seront, dans la société nouvelle, les destinées de la poésie. Elle sera « philosophique, dit-il, religieuse, politique, sociale ; elle sera intime surtout, personnelle, méditative et grave ; non plus un jeu de l'esprit, un caprice mélodieux de la pensée légère et superficielle, mais l'écho profond, réel, sincère, des plus hautes conceptions de l'intelligence, des plus mystérieuses impressions de l'âme «.    (Seconde Préface des «Premières Méditations« ; Des Destinées de la Poésie, XI, février 1834).    Dans quelle mesure la pensée de Lamartine définit-elle l'œuvre des poètes romantiques et surtout celle de Lamartine lui-même ?      Plan proposé :    Introduction. — Avec la Préface de « Cromwell «, la Seconde Préface des « Premières Méditations « est peut-être le manifeste le plus important de l'école romantique. Les idées que Lamartine y expose, en effet, définissent quelques aspects essentiels de la poésie romantique et plus particulièrement de sa propre œuvre poétique.

« 1° V.

Hugo et la politique.

Dans sa vie et dans son œuvre, il est tour à tour royaliste (les Vierges de Verdun),bonapartiste (Chants du Crépuscule), républicain (les Châtiments).

2° Vigny dédaigne la politique. 3° Musset se refuse formellement à en faire (Dédicace de la Coupe et les Lèvres, Namouna, Sonnet au lecteur). D) Sociale : V.

Hugo et la morale de la bonté (les Pauvres Gens). E) Intime : Lamartine ne fait qu'entériner un état d'esprit datant au moins de 1831. (Cf.

dans les Lettres de Dupuis et Colonnel (1831) les railleries de Musset à propos de ce terme par lequel leromantisme peut se définir à cette date.) F) Personnelle : La marque de l'auteur, de son « moi » dans la poésie romantique (Hugo, Musset, Vigny lui-même). Cf.

Musset : Le cœur humain de qui, le cœur humain de quoi ? Celui de mon voisin a sa manière d'être, Mais, morbleu! comme lui j'ai mon cœur humain, moi! G) Méditative et grave : Tous les romantiques se font une très haute idée de leur fonction, de leur mission (sauf Musset qui les scandalisepar ses pirouettes). III.

— La définition et la poésie lamartinienne. A) Philosophique : le Lac, la mort de Socrate. B) Religieuse : les Harmonies poétiques et religieuses.

(Cf.

la Préface de Lamartine.) L'idée de Dieu dans les poèmes de Lamartine : Jocelyn, la Chute d'un Ange, l'Immortalité, l'Homme. C) Politique : Lamartine et la politique. Le Chant du Sacre.

Les variations politiques du poète comparables à celles de V.

Hugo. Lamartine finira par n'être plus qu'un homme politique.

(Cf.

aussi Réponse à Némésis et la Marseillaise de la paix.) D) Sociale : Lamartine et le socialisme chrétien. La poésie des humbles dans Jocelyn : les paysans, les malheureux, les enfants. E) Intime, personnelle, méditative et grave : Cf.

Lamartine : « Je suis le premier qui ait fait descendre la poésie du Parnasse, et qui ait donné à ce qu'on nommaitla Muse, au lieu d'une lyre à sept cordes de convention, les fibres mêmes du cœur de l'homme.

» Lamartine est le plus grand de nos élégiaques (Lamartine et l'amour, Lamartine et le sentiment de la famille,Lamartine et la mort). Originalité des titres de ses œuvres : Méditations Poétiques ; Harmonies ; Recueillements.

C'est bien là de la poésie. »

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