Des châteaux en Espagne: Pensez-vous que la lecture des œuvres littéraires contribue à nous ôter nos illusions ?
Publié le 12/09/2018
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Texte 2 Jean de la Fontaine, « La Laitière et le pot au lait », livre VII, Fables X, 1678, édition établie par Georges Couton
LA LAITIÈRE ET LE POT AU LAIT
Perrette sur sa tête ayant un pot au lait Bien posé sur un coussinet,
Prétendait arriver sans encombre à la ville.
Légère et court vêtue elle allait à grands pas, Ayant mis ce jour-là, pour être plus agile,
Cotillon1 simple, et souliers plats.
Notre laitière ainsi troussée
Comptait déjà dans sa pensée
Tout le prix de son lait, en employait l’argent,
Achetait un cent d’œufs, faisait triple couvée ;
La chose allait à bien par son soin diligent2.
1. RABELAIS, Gargantua, chapitre 33, 1634, traduction en français moderne par Guy Demerson.
2. J. de LA FONTAINE, « La Laitière et le pot au lait », livre VII, Fables X,
1678, édition établie par Georges Couton.
3. J. de LA FONTAINE, « Le Curé et le Mort », livre VII, Fables XI, 1678, édition établie par Georges Couton.
Vous répondrez d'abord à la question suivante Question
Quelle est la leçon commune à ces trois textes ? Comment est-elle rendue plaisante ?
Vous traiterez ensuite, au choix, l'un des sujets suivants Commentaire
Vous commenterez la fable intitulée la Laitière et le Pot au lait (texte 2). Dissertation
Pensez-vous que la lecture des œuvres littéraires contribue à nous ôter nos illusions ? Vous répondrez à cette question, dans un développement organisé, en vous appuyant sur les textes du corpus, les lectures faites en classe, mais aussi vos connaissances personnelles.
Écrit d'invention
« J'ai bien peur que toute cette entreprise ne soit semblable à la farce du pot au lait dont un cordonnier s'enrichissait en rêve. Ensuite, quand le pot fut cassé, il n'eut pas de quoi manger », dit Échéphron, le sage personnage du texte 1.
À votre tour, vous raconterez une histoire semblable à celle du pot au lait, que vous situerez de nos jours. Vous n'êtes pas tenu d'écrire un texte en vers.
Mobiliser vos connaissances
D'autres oeuvres auxquelles vous pouvez faire références ?
Poésie engagée : critique de la guerre dans « Le dormeur du val » par exemple.
Apologues : Contes de Perrault contes philosophiques de Voltaire
Élaborer le plan
La problématique étant une question alternative, le plan est critique.
• Partie I : en quoi les œuvres littéraire ouvrent les yeux sur le monde qui nous entoure et contribuent en ce sens à nous ôter nos illusions.
• Partie II : vous montrerez que les œuvres littéraires visent aussi à construire des mondes imaginaires et fictifs.
• Partie III : pour dépasser ce qui pourrait apparaître comme une contradiction, vous verrez comment la fiction peut être une arme contre les illusions.
Introduction
« Je me sers d'animaux pour instruire les hommes », écrit La Fontaine au seuil de ses Fables. Il met ainsi la fiction, au service d'une visée morale. Il s'agit pour lui d'instruire les hommes sur la nature humaine et sur le monde. La lecture des œuvres littéraires contribue-t-elle à nous ôter nos illusions ? La littérature a-t-elle pour but de nous ouvrir les yeux sur le monde ou construit-elle un monde fictionnel et imaginaire ?
Nous montrerons dans une première partie que la littérature peut offrir une juste vue du monde, puis dans une deuxième partie nous analyserons la dimension fictionnelle et imaginaire des œuvres littéraires, avant de montrer dans un troisième et dernier temps que c'est le détour de la fiction qui est l'arme la plus efficace pour lutter contre les illusions.

«
que
grâce aux remparts dus à votre ingé nios ité.
Vo us d ivis erez votre
armée en deux, comme bien vous co mprenez .
Une partie ir a !--e ruer sur
ce Grandgousier et ses gens et il sera, au premier assaut, facilement mis
en déroute.
Là, vous récupérerez de l'arge nt en ma�se.
car le vilain a de
ts quoi.
Nous disons vilain parce qu'un noble prin ce n'a jamais un sou .
Thésauriser, c'est bon pour un vilain.
Pendant ce temps, l'autre partie tirera vers l'Aunis, la Saintonge,
l 'Angoumo is et la Gascogne et aussi vers le Périgord, le Médoc et les
Landes.
Sans rencontrer nulle résistance, ils prendront villes, châteaux
20 et forteresses.
À Bayonne, à Saint-Jean-de-Luz et à Fontarabie, vous
saisirez tous les navires et, en côtoyant la Galice et le Portuga l, vous
pillerez toutes les contrées maritimes jusqu 'à Lisbonne où vous aurez en
renfort tout l'équipage qu'il faut à un conquérant.
Cordieu ! L'Espagne
se rendra, car ce ne sont que des rustres.
Vous passerez par le détroit
zs de Séville et dresserez là deux colonnes plus magnifiques que celles
d'Hercu le pour perpétuer le souvenir de votre nom.
Ce détroit sera
nommé mer Picrocho line.
Passée la mer Picrocholine, voici Barberousse
qui devient votre esclave ...
-Je lui ferai grâce, dit P icrocho le.
Jo -Assurément, dirent-ils, à conditi .on qu'i l se fasse baptiser.
Et vous
attaquerez les royaumes de Tunis, de Bizerte, d'Alger, de Bône, de
Cyrène et toute la Barbarie, hardimenl En continuant, vous prendrez
en main Majorque, Minorque, la Sardaigne, la Corse et les autres îles
du golfe de Gênes et des Baléares.
En longeant la côte à main gauche,
Js vous soumettrez toute la Gaule Narbonnaise, la Provence et le pays des
Allobroges, Gênes, Florence, Lucques ; et, Dieu te protège, Rome ! Le
pauvre Monsieur du Pape en meurt déjà de peur.
- Ma foi, dit Picrocho le, je ne baiserai pas sa pantoufle.
- L'Italie prise, voilà Naples, la Calabre, les Pouilles et la Sicile mises à
40 sac, et Ma lte avec.
Je voudrais bien que ces plaisantins de chevaliers, jadis
Rhodiens, Vous résistent, pour voir un peu ce qu'ils ont dans le ventre.
»
[ ...
]Il y avait là un vieux gentilhomme, éprouvé en diverses aventures,
un vrai routier de guerre, nommé Échéphron.
Il dit en entendant ces
propos:
4S « J'ai bien peur que toute cette entreprise ne soit semblable à la farce du
pot au lait dont un cordonnier tirait une fortune en rêve.
Ensuite, quand
le pot fut cassé, il n'eut pas de quoi manger.
Qu'attendez-vous de ces
belles conquêtes ? Quelle sera la fin de tant d'embarras et de barrages ?.
»
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