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DÉROULÈDE Paul : sa vie et son oeuvre

Publié le 22/11/2018

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DÉROULÈDE Paul (1846-1914). Poète patriotique, chantre de la nation et de l’armée, P. Déroulède a aussi été un homme public. Après un essai dramatique (Juan Strenner, 1869), il est pris dans la tourmente de 1870. Fait prisonnier par les Prussiens, il s’évade et continue à se battre avant de se retrouver parmi les Versaillais : il sera blessé lors des combats contre la Commune. En 1872, les Chants du soldat sont l’expression poétique de cette expérience, suivis des Nouveaux chants du soldat (1875), de Marches et sonneries (1881), de Refrains militaires (1888) et des Chants du paysan (1894). On notera aussi, pour le théâtre, l'Hetman (1877), la Moa-bite (1881) et Messire du Guesclin (1895), trois drames. En même temps, Déroulède entame une carrière politique : il dirige la Ligue des patriotes et s’engage dans le mouvement boulangiste. Elu député d’Angoulême (1889), il bataille contre les « panamistes » puis démissionne et prend du champ; revenant au premier plan de l’actualité avec l’affaire Dreyfus [voir Affaire Dreyfus], il est réélu en 1898 et, lors des obsèques de Félix Faure, harangue des troupes pour les convaincre de marcher sur

« 1' Élysée (1899).

Il sera condamné à dix ans de bannisse­ ment, s'exilera en Espagne et ne reviendra qu'en 1905.

Déroulède est un peu le symbole de toute une littéra­ ture cocardière qu'à l'époque, déjà, on tournait parfois en dérision.

La forme est on ne peut plus traditionnelle, avec chants de guerre, marches, hymnes, odes et même une villanelle! Elle est mise au service d'un appel sans cesse repris à la revanche contre l'Allemagne.

Cette revanche permettra le retour de l'Alsace et de la Lor­ raine, elle assurera le réveil moral d'un pays atteint par 1' athéisme, 1' indifférence, la corruption ct la décadence morale.

Cette poésie a bien sûr ses symboles stéréotypés (la baïonnette et le clairon), ses références historiques (Jeanne d'Arc, Du Guesclin, Hoche et Valmy) ainsi que ses objets de haine (le uhlan casqué et le pacifiste).

L'ou­ trance, la faiblesse poétique, l'apologie de la guerre fraî­ che et joyeuse, tout semble disqualifier aujourd'hui cette poésie, la rendre même illisible.

Poésie politique, poésie engagée, elle t:st sans doute moins un objet littéraire qu'un document pour 1' histoire des idéologies et des mentalités : elle mérite en ce sens d'être rapprochée des dessins de Hansi, de certains textes de Maurras ou de Barrès.

[Voir aussi ACfiON FRANÇAJSE (1')).

A.

PREISS. »

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