Dénoncer l esclavage au xviiie siècle

·  Le troisième texte est un extrait d'un des contes philosophiques de Voltaire, Candide (1759). Il s'agit de la rencontre de Candide avec « le nègre de Surinam «. Ce texte appartient au genre de l'apologue puisqu'il s'agit d'un conte philosophique dont le lecteur peut tirer une leçon. Voltaire emploie ici l'ironie en laissant la parole à l'esclave de Surinam lui-même. Ce dernier évoque les excès de la traite des esclaves et du code noir, et les procédés mis en oeuvre dans ce réquisitoire contre l'esclavage (voir p.126), tout comme les larmes de Candide à la fin du passage, tra­duisent l'indignation et la critique de Voltaire. L'argumentation est indirecte

·  Le quatrième texte est la première scène de L'île des esclaves de Marivaux (1725). Cette scène appartient au genre de la comédie puisque les rôles sont inversés, le maître devenant valet et le valet prenant la place du maître. Cette situation permet à Arlequin de se moquer d'Iphicrate à plusieurs reprises :« vos compliments me char­ment ; vous avez coutume de m'en faire à coups de gourdin «. Le comique est ainsi décliné sous la forme de procédés variés : comique de répétition lorsque Iphicrate tente en vain et à plusieurs reprises de convaincre Arlequin de le suivre ; comique de mots lorsque ce dernier évoque ironiquement les mauvais traitements subis (« les marques de votre amitié tombent toujours sur mes épaules «) ; comique de gestes dans l'usage qu'Arlequin fait de sa bouteille. Mais cette scène est aussi polémique dans la mesure où Arlequin dénonce les abus de l'aristocratie dans sa tirade de la fin du passage :« tout en irait mieux dans le monde, si ceux qui te ressemblent rece­vaient la même leçon que toi «. L'argumentation est indirecte.