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DEGUY Michel : sa vie et son oeuvre

Publié le 22/11/2018

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DEGUY Michel (né en 1930). Poète, universitaire et théoricien de la poésie, Michel Deguy élabore depuis 1950 (Fragment du cadastre, prix Fénéon) une interrogation de la langue dans sa pratique et dans sa théorie. Agrégé de philosophie nourri de Heidegger dont il est l’un des traducteurs, enseignant la littérature française à l’université de Paris VIII, il a dû se définir un territoire hors des lieux communs de l’école. Son premier recueil, mais aussi Poèmes de la presqu'île (1962, prix Max-Jacob) et Biefs (1964) usent d’une toponymie qui circonscrit l’espace poétique : « Espace et temps non disjoints, en œuvre, et pris sur le fait : la poésie, empirisme perçant, capte le tempo du monde, preuve irréfutable ».

 

Cette saisie du monde (« Relever le paysage ») n’est pas un calque, mais une configuration : le regard est en acte par l’aveu de son existence secrète, il force toute réduction référentielle par l’éclosion des mots, dans et sur la langue (« se laisser lentement absorber dans la langue »); il n’est pas de sens propre en ce « langage du langage » qu’est la poésie : « Dérouter, c’est célébrer l’arrêt sur la route, un lieu halte hors de tout le processus — un seul lieu tel : l'art ».

 

Poèmes, réflexions sur le fait poétique par la poétique, essais (sur Sapho, Hôlderlin, Baudelaire, Lautréamont, Mallarmé) se mêlent dans Actes (1966) et dans Figurations (1969); ce souci de confronter Anciens et Modernes trouve une issue dans la réhabilitation d'un poète trop méconnu, Tombeau de Du Bellay (1973), où, reprenant une écriture renaissante après avoir réfléchi sur les cadres de l’espace, de la temporalité, du lexique et de la thématique, il réécrit les poèmes, comme par un dernier avatar de l’« imitatio ». Ce souci de vivifier l’écriture en la nourrissant de ses racines textuelles est aussi à l’origine de Jumelages (1979), dont la page de garde nous prévient des « quasi-citations », parmi lesquelles celles d’Aristote, Homère, Suétone, Villon, Pernette du Guillet et Kafka. La référence constante au monde grec s’accompagne de nombreux néologismes et mots grecs (« il faut jouer bien davantage avec le lexique »)

« sie 11 'est pas seule (1988), 1 'Hexaméron.

Il y a prose et prose (M.

De guy et al ..

1 990).

Engagé dans l'actualité poétique, Michel Deguy a fondé Revue de poésie (parue de 1964 à 1 968) et Po&sie, dont il est le rédacteur en chef depuis 1977.

Par la confrontation des textes, des théories et des expérien­ ces, il travaille l'acte poétique avec patience et une hau­ teur justifiée par l'originalité de son regard.

BIBLIOGRAPHIE Deux antho logie s de Michel Deguy (Poèmes /960-1970 et Poèmes Il.

1970-1980) ont été publiées chez GaJlimard, coll.

« Poésie >•.

A cons ulter.

-Pascal Quignard, Michel Deguy, Seghers, « Poè­ tes d'aujourd'hui »; Max Loreau.

Michel Deguy, la poursuite de la poésie toute entière, Gallimard, 1980.

Le n• 78-79 de la revue Sud (1988) est consacré à Michel Deguy.

Y.

MÉZIÈRES - -- ·--------------------. »

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