De quels moyens les écrivains disposent-ils pour dénoncer ce qui les scandalise ? Vous répondrez à cette question, en vous appuyant sur les textes du corpus, ceux étudiés en classe et votre culture personnelle.
Publié le 08/09/2018
Extrait du document
Les auteurs peuvent aussi utiliser ces images. En effet, même si un auteur est limité à des mots, il peut produire des images éloquentes, grâce à des figures de style. Lorsque Voltaire, dans Micromégas, utilise la personnification « Il y a cent mille animaux de notre espèce, couverts de chapeaux qui tuent cent mille autres animaux couverts d'un turban » pour dénoncer les guerres de religion, l'image est frappante, elle nous fait totalement prendre la mesure de la situation. Un auteur peut donc utiliser ces figures de style pour étayer sa critique.
Les images valent mieux que les explications, c'est sur cette idée que de nombreux artistes ont développé leurs travaux.
Les artistes et particulièrement les écrivains ont de nombreux moyens pour dénoncer ce qui les scandalise. Ils peuvent créer un personnage attachant, détestable ou une situation comique voire absurde, ils peuvent se servir de différents genres littéraires ou de types de discours, ils peuvent utiliser le discours implicite ou explicite, ils peuvent enfin produire des images fortes et impressionnantes. Ils n'y réussissent que lorsqu'ils ont amené, par leur talent, leurs lecteurs ou spectateurs à s'investir dans leur réquisitoire et à s'en saisir.
• Dans le texte 3, on s'intéresse surtout à l'ironie : Molière laisse la parole au médecin. Il doit faire la défense de son art, mais son éloge se révèle être un blâme. L'auteur dramatique fait semblant de ne pas s'impliquer, de ne pas juger. Parmi les procédés ironiques, relevez les différentes comparaisons.
• Dans le texte 4, on peut observer que, dans un premier temps, Knock s'oppose à Mousquet, mais que, très vite, ce dernier, appâté par les avantages matériels des théories de Knock, se montre convaincu (« En tous cas, c'est une très belle théorie »). Ce revirement participe de la satire, au même titre que les exagérations. À noter aussi la brièveté des répliques qui rendent la scène dynamique.
• D'autres textes que vous connaissez peut-être et que vous pourriez exploiter : des apologues, parmi lesquels Candide de Voltaire (conte philosophique, dans lequel le philosophe condamne l'optimisme), Les Voyages de Gulliver de Swift (contre les conflits religieux) ; des pièces de théâtre comme Faut pas payer de Dario Fo (contre les injustices sociales), Les Justes d'Albert Camus (contre le recours à la violence par les révolutionnaires) ; des romans tels que Le Dernier jour d'un condamné de Victor Hugo, (réquisitoire contre la peine de mort) ; des poèmes comme « À la musique » d'Arthur Rimbaud (portrait satirique de la bourgeoisie), « Oradour » de Jean Tardieu (réquisitoire contre les crimes nazis et en particulier le massacre d'Oradour-sur-Glane).
■ Élaborer le plan
Dans la mesure où la problématique est une question simple, le plan est analytique.
Plan de la dissertation
I - Dénoncer de manière explicite
II - Dénoncer de manière implicite
«
l'efficacité de la critique, elle gagne en profondeur.
Germinal écrit par Émile Zola est une critique de la société
française de la fin du XIX siècle.
Dans ce livre, l'auteur y dénonce dans une longue analyse, la vie des ouvriers.
Bien que longue et donc
moins frappante, elle n'en est pas moins profonde, elle imprègne le lecteur et le plonge dans un univers reconstruit
par l'auteur.
Dans une pièce de théâtre, la critique devient souvent une caricature et le jeu des acteurs permet lui
aussi d'en augmenter les effets.
D'autres genres littéraires que l'apologue, comme le théâtre ou le roman sont donc
aussi utilisés par les auteurs pour dénoncer ce qui les scandalise, et y faire adhérer leurs lecteurs ou spectateurs.
Il existe aussi différents moyens d'expression.
En effet, bien que la majorité des textes, ayant pour vocation de
dénoncer, sont écrits au discours argumentatif, d'autres le sont au discours narratif ou au discours descriptif.
On
peut aussi définir les différentes critiques en deux grandes familles, celles explicites et celles implicites.
De
nombreuses oeuvres sont des critiques implicites, l'ironie et ses paraphrases étant les armes préférées des auteurs
comme avec « De l’horrible danger de la lecture » où Voltaire pousse l'ironie au plus loin jusqu'à l'absurde pour
éclairer le lecteur.
Malgré cela, craignant la censure ou pour leur sécurité, certains artistes comme Marivaux ont
publié des textes qu'ils disaient avoir trouvés mais qui n'étaient pas d'eux et même certains artistes ont refusé de
signer quelques uns de leurs ouvrages.
D'autres livres sont eux des critiques explicites.
Lorsque
l'auteur est au grand jour, la dénonciation est plus forte, plus frappante.
Lors de l'affaire Calas, Voltaire publia traité
sur la tolérance où il prône la tolérance entre les religions et où il dénonce le fanatisme.
Ce geste fort permit la
réhabilitation de la mémoire de Jean Calas.
Plus d'un siècle après, Émile Zola fit la même chose, lors de l'affaire
Dreyfus, il publia « J'accuse » pour dénoncer encore une fois l’injustice et le racisme et notamment l'antisémitisme.
Il existe donc différentes approches pour les artistes et notamment pour les écrivains de dénoncer, se révolter et
convaincre ses lecteurs ou son auditoire.
Les écrivains ont donc utilisé toutes les façons qu'ils pouvaient imaginer d'exprimer leurs révoltes, que ce soit de
façon implicite, explicite, dans un discours argumentatif, descriptif ou écrit dans un apologue, un roman ou une
pièce de théâtre.
Enfin, les artistes peuvent aussi utiliser des effets de style dans ce but.
L'image, si elle est forte, permet de saisir la
situation dans son ensemble.
En effet, De nombreux artistes usent de ce moyen pour subjuguer leur public.
Plus
l'image est forte, frappante, plus elle est efficace.
Dans une pièce de théâtre ou dans un film, l'acteur peut jouer
avec des visages voire des grimaces.
Une photo peut aussi être très impressionnante, comme la photo faite par
Jeff Widener, qui représente un
chinois faisant face à une colonne de char, prés de la place Tian anmen.
Ces images fortes peuvent donc être
mises au service de la critique.
Les auteurs peuvent aussi utiliser ces images.
En effet, même si un auteur est limité à des mots, il peut produire
des images éloquentes, grâce à des figures de style.
Lorsque Voltaire, dans Micromégas, utilise la personnification
« Il y a cent mille animaux de notre espèce, couverts de chapeaux qui tuent cent mille autres animaux couverts
d'un turban » pour dénoncer les guerres de religion, l'image est frappante, elle nous fait totalement prendre la
mesure de la situation.
Un auteur peut donc utiliser ces figures de style pour étayer sa critique.
Les images valent mieux que les explications, c'est sur cette idée que de nombreux artistes ont développé leurs
travaux.
Les artistes et particulièrement les écrivains ont de nombreux moyens pour dénoncer ce qui les scandalise.
Ils
peuvent créer un personnage attachant, détestable ou une situation comique voire absurde, ils peuvent se servir de
différents genres littéraires ou de types de discours, ils peuvent utiliser le discours implicite ou explicite, ils peuvent
enfin produire des images fortes et impressionnantes.
Ils n'y réussissent que lorsqu'ils ont amené, par leur talent,
leurs lecteurs ou spectateurs à s'investir dans leur réquisitoire et à s'en saisir..
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