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de quelle manière Gautier dénonce-t-il les travers de la société née de la révolution industrielle du XIXème siècle ?

Publié le 13/01/2021

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Théophile Gautier est un poétereaux du XIXème siècle, c’est un précurseur du mouvement parnassien, où l’art doit être impersonnel et dénué d’engagements social ou politique (contrairement au romantisme). Dès 1840, il travaille sur les dix-huit poèmes paru dans la première éditions de Émaux et camées, auquel il fait des ajouts lors des éditions successives jusqu’à l’édition définitives de 1872, qui compte 53 poèmes en vers. Notre extrait du poème « La Bonne soirée » est le dix-septième de ce recueil, où, Gautier refuse le lyrisme et méprise l’expression des sentiments personnels : un des grands thèmes du Parnasse. Son titre est ironique : « soirée » entend un bal brillant réussi, mais l’adjectif « bonne » prend un autre sens au cour du poème, au final la « soirée » n’est pas vraiment « bonne ».on peut donc se demander de quelle manière Gautier dénonce-t-il les travers de la société née de la révolution industrielle du XIXème siècle ? Après avoir analysé le contraste du dehors et du dedans, nous montrerons ensuite la vision poétique et satirique de la « Bonne soirée ».

 

 

 

 

               Deux tableaux se dessinent tout au long du poème : le tableau intérieur, la chambre, qui occupe les strophes centrales et qui est encadré par le tableau extérieur (strophes 1 et 7). La chambre est comme protégée à l’intérieur du poème.

 

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« Tout comme les deux tableaux, deux visions se profilent.

Gautier donne une vision poétique de la chambre, mais aussi une vision satirique de cette nouvelle noblesse observée depuis celle-ci. Ainsi, la chambre est un lieu d’imagination qui prend vie par la personnification de la chauffeuse qui s’apparente à une femme lascive et langoureuse : elle a des bras (v.9) et elle tente de le séduire par son tutoiement et ses mots enjôleurs (v.12), faisant apparaîtrez comme un rival qui « pleure » (v.22) et « rode « (v.22).

Le champs lexical des vêtements est personnifié comme un dandy fatigué de sa vie mondaine : « l’habit noir » (v.26) à « les bras ballants » (v.27) et le « gilet bâille » (v.28) ; ce qui fait paraître la chambre comme occupée une troisième personne : un homme.

Cette dernière est aussi un lieu de plaisir charnel : « sein » (v.14) ; « globe » (v.16) ; « disque » (v.21) du pendule ainsi que les dentelles à « guipures » (v.14), ajouté au vers 15 « voile à demi », renvoient aux formes féminines et à une femme qui se dévêtit. Au dehors de ce cocon intime, le monde réel extérieur est caricaturé : les femmes mondaines par l’association des deux compléments du verbe « porter » : « blasons » (v.41) et « appas » (v.42), semblent s’exposer sans pudeur avec.

Tout ce qui peut les mettre en valeurs et montrer leurs froides richesses ; les cochers avec leur « nez bleu » (v.3) paraissent corvéables à merci comme au Moyen- Age, victimes de leurs maîtres et seigneurs .

La chambre est alors associée à un mirador : de là le poétereaux peut observer, guetter la mascarade hiérarchisée du monde auquel il ne veut pas faire parti : « prendre la file » (v.38) ; « suivre au pas » (v.39). En conclusion, le poète donne une vision poétique de la chambre : elle n’est pas seulement un lieu à coucher mais un lieu d’imagination, de calme, de volupté, auquel on peut associer une femme et les plaisirs charnels.

A ce monde intime et chaleureux s’oppose le monde extérieur, réel dont il donne une vision satirique de la société mondaine, artificielle et froide.

Or le poète ne peut se soustraire à eux, il en est tributaire.

On peut rapprocher ce poème de celui de Baudelaire « La Chambre double » où la chambre est un lieu vivant, éveillé.

Mais on peut se demander si Théophile Gautier n’exprime pas dans celui-ci la contradiction qui l’anime, où l’art doit être impersonnel mais où « tout ce qui est utile est laid ».. »

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