DE LA LITTÉRATURE FRANÇAISE AU XIXe SIÈCLE
Publié le 22/06/2012
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La comédie avait exploité presque tous les caractères que l'on nomme soutenus; les écrivains de nos jours durent aller chercher ailleurs des inspirations : ils trouvèrent dans nos institutions nouvelles, dans nos moeurs et nos préjugés, des couleurs neuves, ou du m0ins des nuances inconnues jusqu'alors, et propres à rajeunir leur palette. Chacun s'inspira selon la trempe de son caractère.
Cependant cette oeuvre de sa jeunesse annonçait un grand talent; il le prouva dans Agamemnon. Ce ne fut pas seulement par l'heureuse conception du plan et par la purete du style, que l'auteur distingua son oeuvre; il sut encore grouper avec un art infini des personnages de caractère et d'intérêts differents, rendre aux anciens leur génie antique, pém\trer dansleurs moeurs et leurs habitudes, et creer des beautés nouvelles qui ne semblèrent d'ahord que d'audacieuses étrangetés; mais qui, de nos jours, ont été jugées avec plus de modération et d'équité...
Dans les dernières années de sa vie, Picard laissa reposer sa muse dramatique; mais l'habile peintre s'appliqua encore à tracer des tableaux de la vie humaine, dans les romans de Jacques Fauve! et du Gil Blas de la révohdion, productions remarquables, où brillent encore les qualités de l'homme d'esprit et de l'observateur.
«
lecteurs une esquisse aussi colllplèle que possible de
notre littérature.
Cependant nous ne nous
sommes pas absolument
interdit le droit de
blâmer ce qui est blâmable: 'il est
peu d'ouvrages que J'on puisse louer sans restriction:
les écrits que l'on nomme parfaits sont ceux qui ren
ferment le moins de fautes.
~Iais hâtons-nous de
dire que nos jugements ne seront point basés
sur nos
opinions particulières; nous ne les donnerons point
comme
nôtres.
C'est aux sources d'une critique éclai
rée que nous irons les puiser : d'ailleurs nous
n'ou
blions pas quels doivent être nos lecteurs, et le sen
timent de la responsabilité que nous encourons nous
commande la plus
sév~re impartialité.
De nos jours,
un grand mouvement intellectuel
~'est opéré; l'esprit s'est affranchi r1c ses vieilles en
traves et a pris un plus libre essor.
On a senti le be
soin de créer des œmres originales plutôt que de
rajeunir les anciens modèles,
ct dès lors des compo
sitions littéraires se sont montrées sous des couleurs
plus neuves, et dépouillées
des formes académiques
que la routine avait jusqu'alors consacrées.
De beaux
génies ont
donné l'initiative, ct, la route nouvelle
une
fois tracée, la foule des jeunes écrivains s'y est
élancée ardente
et enthousiaste.
Il était facile de
s'égarer,
a moins que l'on ne fût guidé par le goût
et la raison ; malheureusement ce flambeau a
man
qué au plus grand nombre.
Emportes pat· une ar-.
»
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