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De certains livres, on entend dire que c'est de la « sous-littérature », par opposition à ce qui serait de la « littérature de qualité». Pensez-vous que ce jugement est affaire de goût personnel, ou considérez-vous qu'il existe des éléments objectifs justifiant cette classification? (Vous pourrez aussi emprunter des exemples à d'autres formes d'art.)

Publié le 29/03/2011

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« — Un Van Gogh — Une symphonie de Mahler — Le Triomphe de l'Amour » On remarque immédiatement que la réflexion sera de trois ordres : psychologique (le goût), sociologique (qui aimequoi, qui juge quoi), esthétique (qu'est-ce que le beau, le «bon» dans l'art?), — trois ordres qui débouchent sur unplan idéologique : on accorde peut-être le critère de « qualité » à des œuvres qui, tout simplement, respectent, dumoins en apparence, l'ordre établi. La problématique Déjà en grande partie évoquée ci-dessus, pourrait se ramener à une « proposition» simple : Une évidence : le «hit parade» scolaire valorise (Tradition? Intérêt? Morale?) un petit nombre d'œuvres et d'auteursdits « de qualité » et en laisse inexplicablement (?) d'autres dans l'ombre (cf.

la petite révolution que représentel'apparition d'un extrait des Liaisons Dangereuses dans l'édition 1985 du « XVIIIe siècle » du Lagarde et Michard).Autre chose surprenante : les «Classiques» limitent le théâtre de V.

Hugo aux seuls Hernani et Ruy Blas, celui deMarivaux à trois pièces, etc. — Vous pouvez, bien sûr, vous servir de ce qui précède pour bâtir votre introduction, à condition de déboucher parexemple sur la phrase suivante : « On peut donc remarquer qu'il y aurait, même chez les grands « maîtres » de lalittérature, une sous-littérature et une littérature de qualité ; de façon plus large et plus générale, on pourrait sedemander si cette classification est affaire de goût personnel ou si elle répond à des critères objectifs.

» SUGGESTION DE PLAN I.

Le goût échapperait à tout jugement objectif : la qualité d'une œuvre viendrait du plaisir qu'elle me procure ; elleévoluerait avec mon âge et mon expérience; je peux, avec honnêteté, trouver de bonne qualité quelque chose quiéchappe à l'académisme ; finalement, toute une série de réponses qui s'appuieront sur ma sincérité (ni snobismeparadoxal, ni respect affiché et systématique) et sur un impressionnisme immédiat. II.

Il est cependant évident que ces raisons sont à la fois superficielles et fragiles : il faudrait peut-être envisager leproblème sous un aspect moins platement pragmatique. Ou bien, l'œuvre de qualité se rapprocherait le plus possible d'un modèle parfait, plus ou moins inaccessible (celui del'œuvre classique?), ou bien elle serait «rupture» : elle briserait les anciens modèles, innoverait, dans tous lesdomaines, la sous-littérature étant précisément caractérisée par une application systématique de « recettes » plusou moins infaillibles. Par conséquent, l'œuvre de qualité courra le risque de ne pas être immédiatement séduisante : il est certain qu'elledemandera un effort, une « fréquentation périodique» avant de se livrer (c'est très souvent le cas de la musique«classique» ou de la «grande musique»), qu'on pourra même ne pas la « comprendre ». Gênante, l'œuvre de qualité dérange le confort moral et intellectuel, elle invite à des «révisions» (au sens où noussommes invités à reconsidérer certaines notions), alors que la «sous-littérature» (ou la sous-œuvre) ne joue en faitque sur des clichés, des idées toutes faites rassurantes et convenues (c'est le cas des romans-photos, des sériesd'espionnage, de nombreux feuilletons télévisés, des romans de collections d'amour, voire de certains romansd'aventures). III.

PLUS DIFFICILE sera de démontrer, dans une troisième partie, que le critère de qualité peut se trouver en fait,avant tout, dans le style (c'est, entre autre, ce qui distingue L'Étranger d'un roman «judiciaire», Moderato Cantabiled'un roman d'amour habituel, Hiroshima mon amour d'une banale histoire d'amour, etc.). Il faudra voir aussi qu'entre en ligne de compte une « métaphysique » (au sens de vision du monde, conception dela condition humaine), une psychologie (des caractères très fouillés), une esthétique (qualité implique invention deformes nouvelles) et une morale (c'est dans ces œuvres que l'on trouvera une « nouvelle» définition des rapportshumains). CONCLURE sur le fait que, dans le problème de la « sous-littérature » et celui de la littérature de «qualité», il y a, outre lesaspects dont nous avons parlé, avant tout de la relativité (certaines œuvres, méprisées pendant un temps sontréévaluées; ce qu'on avait pris pour des défauts se révèle être qualité, etc.).

Voir enfin, que la prétendue qualitépeut n'être mise en avant que parce que cela «arrange» (retour rapide au phénomène idéologique et à l'œuvre qui«assurerait» l'ordre).. »

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