Dans une synthèse concise, ordonnée, objective, vous étudierez le rôle que jouent les agriculteurs dans notre société.

« Le monde des paysans connaît alors le déclin.

Le prix des terres agricoles a diminué de 40 % entre 1978 et 1985selon le manuel de géographie qui, par ailleurs, montre que les terres ayant le moins de valeur se situent souventdans les régions les moins industrialisées et les moins riches en général, comme l'Ouest, le Centre et la Lorraine.L'article de Y Encyclopédie Hachette fait également le lien entre la paupérisation du monde agricole et le déclin decertaines industries.

Les paysans, jusque-là si attachés à leur terre, quelles que soient les difficultés de sa mise envaleur (Zola), cherchent aujourd'hui à partir en masse (doc.

3) et aggravent l'exode rural amorcé depuis longtemps.Et il n'est pas nouveau que les enfants d'agriculteurs délaissent l'exploitation familiale, d'où un vieillissement de lapopulation rurale (doc.

3).

Toutes ces données font apparaître le monde paysan comme une catégorie socialeréellement en crise et en proie à l'inquiétude. [III.

Le mécontentement paysan ] Le malaise actuel des agriculteurs français semble tenir à deux points : ils manifestent d'abord un besoin dereconnaissance sociale ; ils éprouvent ensuite un sentiment d'injustice. L'assistance des agriculteurs par les pouvoirs publics et par l'Europe a longtemps été vécue par eux comme unemarque de reconnaissance sociale due aux nourriciers de la nation.

Aujourd'hui les gouvernants semblent secontenter de paroles lénifiantes, sans empêcher leur paupérisation.

C'est notamment le cas des éleveurs, victimedes « quotas » (Fottorino), d'où l'expression frappante de « lumpenpaysannat » (même texte).

MM.

Rocard etNallet, selon les paysans, ne semblent pas vouloir leur rendre leur statut de catégorie à part et voient surtout lesintérêts économiques du pays.

Quant à la population, elle commence à les ranger au nombre des auteurs depollution. Ainsi l'inégalité s'agrandit entre paysans de secteurs différents.

Le manuel de géographie remarque que le prix desvignobles de qualité, contrairement à la tendance générale, n'a pas diminué.

De même, l'aide des pouvoirs publicsvarie dans un rapport de 1 à 20 entre les céréaliers désormais nantis et les éleveurs délaissés (doc.

3).

La Dotationd'installation Jeunes Agriculteurs (DJA), en favorisant les exploitations moyennes, n'est sans doute pas pluségalitaire (doc.

4).

Tout cela fait naître un sentiment de plus en plus répandu d'inégalité et d'injustice, ce quiexplique une évolution préoccupante des comportements électoraux vers l'extrême droite, grande nouveauté dansl'histoire politique de la France (Fottorino). [ Conclusion ] Ainsi les paysans semblent-ils jouer en France deux rôles contradictoires : celui de gardiens des valeurs sacrées denotre histoire, et celui de victimes révoltées du progrès économique inexorable.

Ils constituent en tout cas undossier important au nombre des problèmes économiques et sociaux de demain. On peut réellement s'inquiéter du déclin de l'agriculture en France.

Nous sommes en effet de plus en plus impliquésdans les problèmes économiques européens et mondiaux ; et l'histoire, depuis plus d'un siècle, nous a montré que laprospérité touche essentiellement les États industriels.

D'où le délaissement progressif de l'agriculture au profit dessecteurs secondaire et tertiaire, finalement assez éloignés de nos mentalités ancestrales.

On peut alors sedemander si cette contradiction évidente avec notre nature « terrienne » ne risque pas d'aggraver les grandsproblèmes sociaux actuels.

Tous ces fils et petits-fils de paysans vivent aujourd'hui à la périphérie de quelquesgrandes villes qui deviennent des pôles d'attraction nécessaires, mais non véritablement choisis par la population.Les campagnes conviviales se vident au profit des banlieues où s'entassent de plus en plus de « déracinés », sujetsà la morosité et à la délinquance.

Combien d'entre eux ne préféreraient-ils pas travailler la terre, si elle était mieuxpartagée ?. »