Dans un entretien accordé à André Warnod (Le Figaro, II mai 1937) Giraudoux présente Électre comme «une pièce policière; mais considérée non du point de vue du détective, mais du point de vue du juge. L'action se déroule en une nuit, en douze heures. Au matin, la vérité est découverte.» Qu'en pensez-vous ?
Publié le 22/02/2012
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Les effets de symétrie sont très nets. Le premier acte se présente comme la mise en place d'un patient questionnement et le second comme la progressive élucidation de tous les mystères. Les scènes 8 des deux actes sont capitales, car ce sont les moments où les êtres «se déclarent», c'est-à-dire accomplissent leur véritable nature (I, 8 : déclaration de haine d'Électre contre Clytemnestre ; II, 8: déclaration de guerre contre Égisthe). Chaque scène de persuasion ou d'affrontement se trouve également dédoublée : duo fraternel entre Électre et Oreste (I, 8 ; II, 3) qui les fait passer du bilan à l'acceptation du projet de meurtre, duel entre la mère et la fille, qui voit Clytemnestre battre en retraite (I, 4: «Elle sort»), avant le retournement de situation final qui provoque son aveu, plein de haine sacrilège, et laisse Électre atterrée (II, 8: «Ô mon père, pardon!»).
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- Dans un entretien accordé à André Warnod (Le Figaro, 11 mai 1937) Giraudoux présente Électre comme «une pièce policière; mais considérée non du point de vue du détective, mais du point de vue du juge. L'action se déroule en une nuit, en douze heures. Au matin, la vérité est découverte.» Qu'en pensez-vous?
- Dans un entretien accordé au Figaro le 11 mai 1937, Giraudoux déclarait : « J'ai épousseté le buste d'Électre.» Comment comprenez-vous cette formule et qu'en pensez-vous ?
- André Gide a écrit : « Connais-toi toi-même, maxime aussi pernicieuse que laide. Quiconque s'observe arrête son développement. » Que pensez-vous de cette critique de l'introspection, tant au point de vue psychologique que moral ?
- Louis Jouvet, acteur, régisseur, metteur en scène et directeur de théâtre (1887-1951), qui a étroitement collaboré avec Jean Giraudoux et a créé Électre le 13 mai 1937, affirmait : « Le théâtre est d'abord un beau langage.» Dans quelle mesure, selon vous, cette formule peut-elle s'appliquer à l'Électre de Giraudoux ?
- En 1865, dans la préface à son roman Une vieille maîtresse, Barbey d'Aurevilly écrit : « La moralité de l'artiste est dans la force et dans la vérité de sa peinture. En peignant la réalité, en lui infiltrant, en lui insufflant la vie, il a été assez moral : il a été vrai. Vérité ne peut jamais être péché ou crime ». En appuyant votre argumentation sur des exemples précis empruntés notamment à la littérature, vous analyserez et apprécierez ce point de vue. ?