Dans son ouvrage Don Juan ou l'héroïsme du désir, Camille Dumoulié affirme que l'excès qui « a fait perpétuer le mythe [de Don Juan] jusqu'à l'époque moderne, l'excès, dont on peut dire qu'il inscrit Don Juan dans la lignée des héros de la tragédie grecque, coupables d'hybris […].

Tout d'abord, l'ambiguïté soulevée par Dumoulié consiste dans l'affirmation que l'hybris est en même temps « faute et condition d'existence « du personnage héroïque. Don Juan est ainsi proche de deux mondes différents ; celui des êtres humains, mortels et celui des dieux. A travers sa manière de concevoir les choses, de mener une vie excessive, intense remplie de séductions, de mépris à l'égard de l'autre mais aussi de transgressions des règles sociales et morales, ce personnage mythique suscite la colère et la rage non seulement des êtres humains mais aussi des dieux auxquels il s'impose par des affirmations telles que « je crois que deux et deux font quatre « (). De même, il refuse de se repentir au moment où il se trouve devant la Mort et souligne par là une certaine dimension héroïque. Étant un libertin par excellence, il conçoit la notion du mariage de manière tout à fait différente car il affirme dans l'acte III, scène 5 du Dom Juan de Molière qu'il «aime la liberté en amour « et le montre aussi par ses actes séducteurs qui font tomber toutes les femmes,