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Dans son livre Parole d'homme, Roger Garaudy, estimant qu'aujourd'hui la jeunesse est bien plus influencée et formée par les mass-media que par la cellule familiale, écrit : « La famille, dépossédée depuis longtemps de sa fonction d'éducation technique, est de plus en plus évincée de sa fonction d'éducation morale : elle apparaît le plus souvent aux jeunes, non sans raison, comme une institution conservatrice et ils ne se déterminent plus par rapport à elle, sinon par opposition. C'est

Publié le 11/02/2011

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L'éducation d'un enfant passe par la transmission de connaissances et la communication de valeurs. La famille a longtemps joué dans ces deux domaines un rôle primordial. Or, elle connaît, affirme Roger Garaudy, une crise. Après avoir perdu « sa fonction d'éducation technique «, elle est « évincée de sa fonction d'éducation morale «. La cause de cet affaiblissement réside essentiellement dans les transformations rapides du monde moderne. En effet, la famille est perçue comme une « institution conservatrice « qui ne peut être, dans l'avenir, d'aucun secours : « L'expérience des parents... aide rarement les jeunes à s'orienter dans un monde nouveau. « Dès lors, l'attitude des enfants ne serait plus

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« • Première partie : le rôle de la famille. 1.

Évolution historique. Au départ, la famille a un sens très large puisqu'elle regroupe tous ceux qui vivent sous le même toit, maîtres etserviteurs.

L'autorité du chef de famille est incontestée.

Au fil du temps, on assiste à la réduction de cettestructure pour aboutir au simple couple avec les enfants, le pouvoir paternel étant remplacé par l'autorité parentale.Traditionnellement, on estime que la famille formait entièrement l'enfant, jusqu'au moment où, apte au travail, il étaitconfronté au monde.

Puis la scolarisation obligatoire s'est chargée de transmettre les connaissances, ce que RogerGaraudy appelle « une éducation technique ».

Les parents étaient « dépossédés » d'une partie de leur influence.

Ilrestait l'éducation morale.

Or, on a parlé de crise de la famille, si bien que le dernier attribut disparaîtrait également. Discussion.

On nuancera toutefois ce bref exposé.

En effet, particulièrement à la fin du xixe et au début du XXesiècle, l'école n'a pas seulement assuré la diffusion de connaissances, elle a aussi assumé une part de l'éducationmorale, supplantant parfois la famille dans ce domaine.

La concurrence est donc peut-être extérieure à ce que noteGaraudy. 2.

Qu'est-ce qu'une fonction d'éducation morale ? Elle se situe à deux niveaux.

D'abord, on inculque — ou l'on inculquait — à l'enfant des règles de conduite.

Le butest bien évidemment un savoir-vivre en société (politesse, bonnes manières, etc.).

Ce rôle implique donc un certainconformisme puisqu'il s'agit de discipliner l'enfant et de le rendre apte à suivre les règles en vigueur. Ensuite, au-delà des mœurs, les parents transmettent certaines valeurs : sens du bien, du vrai, plus modestement,de l'effort, de la prudence, etc.

Il est évident que la morale ambiante, celle de l'époque, joue un rôle important etque les adultes ont tendance à vouloir reproduire ce qu'ils ont eux-mêmes reçu et expérimenté précédemment, doncadoptent une attitude « conservatrice » (encore que l'on ne saurait sous-estimer le désir de donner aux siens ceque l'on n'a pas reçu dans sa jeunesse). 3.

Comment cette éducation morale est-elle transmise ? Là encore on relève deux voies.

L'influence est directe par les conseils, les remarques, voire les ordres.

C'est lamanière la plus visible, la plus voyante, celle qui est aussi la plus mal supportée.

L'éducation se fait aussi de façon indirecte parl'exemple.

Les jeunes enfants particulièrement prennent souvent leurs parents comme modèles.

Que par la suitel'adolescent refuse ce modèle, importe peu puisqu'il se détermine par rapport à ces principes. • Deuxième partie : le déclin, la survivance, la mutation. 1.

Les signes du déclin. Autrefois, nous l'avons dit, le père détenait une incontestable autorité.

Dans le Tartuffe de Molière, Marianne aimeValère.

Orgon, son père veut la marier à l'Imposteur.

Mais la jeune fille se soumet et déplore : « Contre un pèreabsolu que veux-tu que je fasse ? » Il est vrai que, dans les pièces, les jeunes gens tentent de déjouer les volontés paternelles.

Mais l'opposition prendla forme de la ruse.

Ces temps sont très évidemment révolus.

Roger Garaudy envisage alors deux attitudes :l'opposition et l'indifférence.

La première se comprend comme une attitude commune à toute nouvelle génération.Jean Duvignaud écrit : « Elle (la jeunesse) est d'abord, implicitement ou non, le procès de la génération précédente». Discussion.

Ce rejet n'implique pas la disparition de la famille.

L'homme affirme sa personnalité en s'opposant, il meten question ce qu'on lui a inculqué jusqu'alors. L'indifférence représente un stade beaucoup plus grave.

On parle volontiers de l'émancipation de la jeunesse, elles'accompagnerait d'une distance complète prise à l'égard des adultes et plus particulièrement des parents.

Ce seraitla phase ultime de la contestation.

Gide passe du « Familles, je vous hais » à un mépris de la sagesse des adultes.

«Leur sagesse, mieux vaut n'en pas faire grand cas...

Il y a toujours dans leurs conseils, je ne sais quoi de rassis, destagnant.

» Il faut remarquer toutefois que ces reproches s'adressent particulièrement à l'expression directe d'unemorale.

Gide estime sans doute que ces manifestations symbolisent une façon de vivre.

Mais il est beaucoup plusfacile de marquer une distance par rapport à la tendance moralisatrice explicite que par rapport à celle qui estimplicite (celle que nous avons étudiée dans la première partie comme « manière indirecte »). 2.

Survivance. Il semble que le spectacle de la famille apporte forcément sa marque. Mais un autre point peut être envisagé : Roger Garaudy parle d'« institution ».

En ce sens, une différence serait. »

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