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Dans son essai « Pour un nouveau roman », Alain Robbe-Grillet écrit : « Un roman, pour la plupart des amateurs - et des critiques - c'est avant tout une histoire. Un « vrai romancier » c'est celui qui sait raconter une histoire ». Mais plus loin il corrige : « Le vrai roman, c'est celui dont la signification dépasse l'anecdote, la transcende vers une vérité humaine profonde, une morale ou une métaphysique ». Expliquez et commentez ce jugement

Publié le 01/09/2012

Extrait du document

alain

- L'anti-roman.

a) Le romancier intervient dans son oeuvre, brise le fil de la narration, comme Diderot dans Jacques le Fataliste, Gide dans Les Faux-monnayeurs.

b) Il détruit donc l'illusion souhaitée par l'amateur d'histoires.

c) Mais, paradoxalement Jacques le Fataliste et Les Faux monnayeurs sont des « hyper-romans « dans la mesure où ils font s'enchevêtrer de nombreuses histoires.

Mais il reste une histoire, même impossible à raconter: Robbe-Grillet, dans Dans le labyrinthe, reprend plusieurs fois, de manière différente, le récit de la marche d'un soldat qui porte un paquet dans une ville couverte de neige.

c) Quand les nouveaux romanciers ont poussé plus loin leurs recherches, ils ont abandonné le roman : Butor pour la poésie, Robbe-Grillet pour le cinéma.

 

alain

« :_j amateurs -et des critiques -c'est avant tout une histoire ».

Cependant, Je même Robbe-Grillet ajoute : « Le vrai roman, c'est celui dont la signification dépasse l'anecdote, la transcende vers une vérité humaine profonde, une morale ou une métaphysique ».

Le roman est-il un genre essentiellement narratif? Certains romans ne se méfient-ils pas de la narration? Comment le romancier dépasse-t-ill'anecdote? Développement I -Le roman comme genre narratif.

- L'histoire du genre romanesque rattache le roman à la narration.

a) Il découle de l'épopée, la narration de merveilleuse devient plus réaliste comme le prouve le roman médiéval Tristan et Iseut.

b) Longtemps réservé aux femmes, il raconte des histoires d'amour, comme Manon Lescout de Prévost.

c) Il triomphe au XIXe siècle grâce aux romantiques.

Il devient l'histoire d'une société : c'est l'ambition de Balzac dans La Comédie humaine, de Zola dans les Rougon-Macquart.

-Les grands succès populaires racontent une histoire.

a) Le roman feuilleton, apparu au XIXe siècle, a J'art d'entretenir l'intérêt : chaque livraison des Mystères de Paris d'Eugène Sue se termine sur une question à propos du sort des personnages.

b) Le roman d'aventure sous toutes ses formes est centré autour d'un personnage .bien typé plongé dans une aventure, comme le Maigret des romans policiers de Simenon.

c) Le roman populaire éclaire un problème contemporain par le biais d'une histoire : la situation des prêtres-ouvriers dans Les Saints vont en enfer de Cesbron; la drogue dans Les Chemins de Katmandou de Barjavel.

- Le roman ne peut se contenter de raconter une histoire.

Sinon : a) Il devient assez vite mécanique : dans Les Mystères de Paris, dès que Fleur-de-Marie se rapproche du bonheur, Je malheur frappe à nouveau.

b) La psychologie devient sommaire : dans la série des San Antonio, les personnages sont des caricatures : ainsi Bérurier, célèbre par ses appétits rabelaisiens, ses lapsus et sa saleté.. »

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