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Dans Les Mots, Jean-Paul Sartre écrit : « Longtemps j'ai pris ma plume pour une épée. » Pensez-vous que la littérature soit efficace pour défendre ses idées ? En vous appuyant sur les textes du corpus, sur les oeuvres étudiées en classe et vos lectures personnelles, vous répondrez à cette question.

Publié le 01/04/2012

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Différents genres littéraires comme le roman, la fable, la poésie ou encore  l'article de presse sont utilisés par les auteurs engagés du XIIIème siècle au XXème siècle pour faire passer un message dans le but de faire changer les meurs et l'opinion de leur auditoire. Jean-Paul Sartre est un écrivain et philosophe français du XXème siècle, né à Paris en 1905 et mort en 1980, il est aussi un écrivain engagé comme pendant l'Occupation où il écrit Les Mouches (1943). Il est autant connu pour ses ½uvres littéraires comme La Nausée (1938), Le Mur (1939), Huis clos (1944) ou encore Les Mots, que pour son courant philosophique, l'existentialisme. L'existentialisme considère chaque personne comme un être unique qui est maître, non seulement, de ses actes et de son destin, mais également, pour le meilleur comme pour le pire, des valeurs qu'il décide d'adopter ; Sartre a mis cette thèse au point avec notamment l'aide de son amie Simone de Beauvoir (1908-1986) dans les années 1940.       Sartre écrit Les Mots en 1964, cette ½uvre est une autobiographie relatant son enfance de l'âge de 4ans à 11ans, dont les sujets principaux sont la lecture et l'écriture, et qui peut être considérer comme les adieux de Jean-Paul Sartre à ses lecteurs, puisque cette autobiographie est sa dernière ½uvre. Il y écrit que « Longtemps j'ai pris ma plume pour une épée. «, il parle ici de ses engagements en littérature, qui est la principale forme artistique d'expression, qui est représentée ici par la métonymie 

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« message clairement, pour dénoncer les injustices sociales, de plus l'humour crée un lien de connivence entre l'auteur et lelecteur ou le spectateur.

Maximilien de Robespierre, quant à lui, utilise, dans Discours sur la peine de mort des comparaisonset des métaphores choquantes –comparaison entre le condamné à un enfant sans défense et métaphore sur leslégislateurs et les citoyens à « des maitres » et « des esclaves »-, ainsi que des hyperboles «Quelque cruelles, quelqueextravagantes que soient ces lois, ne vous en étonnez plus : elles sont l'ouvrage de quelques tyrans ; elles sont les chaînesdont ils accablent l'espèce humaine ; elles sont les armes avec lesquelles ils la subjuguent : elles furent écrites avec du sang.», pour attirer le regard du lecteur sur ces « lâches assassinats », leur gravité et leur conséquence.

Voltaire, dans Candide,emploi un registre pathétique comme arme de persuasion, comme nous le montre le passage où Candide pleure après avoirentendu le discours de l'esclave, ce qui qui illustre parfaitement sa thèse.

Montesquieu écrit dans Lettres Persanes « Il y a certaines vérités qu'il ne suffit pas de persuader, mais qu'il fautencore faire sentir.

Telles sont les vérités de morale.

Peut-être qu'un morceau d'histoire touchera plus qu'une philosophiesubtile.», pour convaincre leur auditoire de la véracité de leur discoure, les écrivains n'hésitent donc pas à s'inspirer de faitréel d'actualité ou historique.

Montesquieu, dans L'esprit des lois, dénonce l'esclavage.

Le 13 janvier 1898, Emile Zola publiel'article J'accuse, dans le journal L'Aurore, pour défendre Alfred Dreyfus accusé à tort de collaboration à cause de son originejuive, et dénoncer les vrais coupables.

Cet article permet de relancer l'affaire Dreyfus, qui sera finalement innocenté, de plusle pouvoir de la presse devient alors un moyenne révolutionnaire d'expression.

De même, Victor Hugo mène un véritableplaidoyer contre la peine de mort, pendant le procès de Claude Gueux qui deviendra le titre de son roman.

Cependant mêmesi l'histoire est basée sur des faits réels, l'auteur a embelli la vérité, en décrivant le personnage comme un héros.

Voltaire, demême, lutte pour réhabiliter la mémoire de Jean Calas, un protestant, accusé à tort, en raison de sa religion, du meurtre deson fils, et écrit en 1763 Le Traité pour la Tolérance à l'occasion du premier anniversaire de la mort de Calas.

Deux ans après laparution de l'ouvrage, Jean Calas est innocenté, sa famille est réhabilité, et touche une pension de 36000 livres, accordée parle roi.

Albert Camus, dans Réflexions sur la guillotine, raconte une anecdote personnelle et sûrement basé sur des faits réels« Peu avant la guerre de 1914 », « L'affaire eut un grand retentissement.

» ce qui rend les lecteurs plus proches de l'histoire,et qui est à la portée de tous contrairement aux essais philosophiques.

La force des mots est donc aussi efficace que la violence et peut être utilisé comme un moyen d'apprentissage et unmoyen d'éveiller l'esprit critique comme nous le montre Balzac dans La Petite Tailleuse Chinoise où l'héroïne à la suite de lalecture d'Ursule Mirouët de Balzac, décide de prendre son indépendance et de partir pour la ville.

Mais le pouvoir de lalittérature a aussi ses limites.

La citation tirée de Les Mots de Jean-Paul Sartre nous montre bien par l'utilisation du passé composé « j'ai compris »,sa désillusion sur les pouvoirs de la littérature.

Il arrive que la littérature possède un caractère dangereux, lorsque celle-ci est par exemple, utilisée à des finspolitiques – Robert Brasillach, un écrivain français, publie dans l'hebdomadaire Je suis partout affirmait son soutien aurégime fasciste de la seconde guerre mondial-, ou comme dans Mein Kampf d'Hitler, à des fins xénophobes.

Il le rédigé en1924, alors qu'il était maintenu en détention.

Cet ouvrage est une véritable apologie de l'idéologie politique du nazisme, unelogique de la haine.

Cependant, dès sa première date de publication en 1925 à 1935 1,5 million d'exemplaires ont été vendus.Aujourd'hui on estime le tirage à 10 millions d'exemplaires auxquels s'ajoutent les traductions en seize langues étrangères.Cet exemple démontre la puissance de persuasion -ici une puissance meurtrière- d'une fiction littéraire qu'elle soit néfastepour l'homme ou non.

De plus, une fiction littéraire va être convaincante pour le lecteur si elle est facile d'accès, car unelittérature trop hermétique encourt le risque d'être abandonnée.

Ainsi d'être concluante elle doit être à la portée de sonpublic.

Ensuite la littérature est dangereuse pour son auteur : en effet la liberté d'expression n'est pas respectée: lesécrivains doivent combattre entre 1629 et 1789 la censure ; certains auteurs sont condamnés à l'exil, comme Victor Hugo en1851 à cause de son affront envers le pouvoir royal ou encore ; certains à l'emprisonnement, comme Hugo après la parutiond'un de ses articles dénonçant la peine de mort.

Ensuite, on peut remarquer que son action est limitée.

En effet, de nombreux auteurs, comme Victor Hugo, ontcommencé à dénoncer la peine de mort comme un acte abominable dès le début du XIXème siècle, la peine capitale apourtant seulement été abolie en 1981 en France et existe encore dans certains pays comme les États-Unis.

Tout comme, denombreux auteurs ont dénoncé l'esclavage dans leurs ½uvres, comme Voltaire dans Candide, et pourtant à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, la colonisation ait tout à fait oublié leurs paroles.

De plus, à cette époque, la littérature n'est pasaccessible à tout le monde : elle est réservée à une certaine élite, et son tirage est limité : l'Aurore est tirée en seulement 15000 exemplaires.

Elle ne fait pas changer l'avis d'une personne après une simple lecture, la plupart du temps, les personnesqui lisent des textes engagés sont déjà attachées à la cause que défendent les auteurs.

A cette époque la voix des auteurs estdonc impuissante face aux disfonctionnements de la société, comme le dit La Fontaine « La loi du plus fort est toujours lameilleur ».

La littérature est donc une arme de dénonciation efficace mais ne peut pas remédier au disfonctionnement de lasociété.

Elle peut en revanche, éveiller l'esprit critique et éduquer son auditoire.

Pour Henry Troyat, l'écrivain doit conserverson statut d'artiste et rester indépendant: « Je suis un écrivain, je suis un rêveur et plus je m'engagerai, plus je m'éloigneraide ma vraie nature.» La littérature est-elle donc avant tout un art ?. »

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