Dans le questionnaire auquel Marcel Proust avait l'habitude de soumettre ses amis, on trouve l'interrogation suivante : « Quelles sont vos héroïnes favorites dans la fiction ? ». Quelle serait votre réponse à cette question ?
Publié le 01/09/2012
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Tou jours dans le monde du roman, Alissa ; dans La Porte étroite de Gide, est une autre femme qui m'a profondément marquée. La volonté de fer, la détermination et le courage dont elle fait preuve dans ce roman, sont des qualités que je ne pensais pas voir mélées à une douceur angélique. Alissa, pour moi, est avant tout étonnante. Comment expliquer l'attachement profond que, toute enfant déjà, elle vouait au seigneur?

«
Une telle mère, décrite avec tant d'amour, si bouleversante dans
son unique désir de charmer son
fils, ne peut manquer d'émouvoir
son lecteur qui reconnaîtra en
elle sa propre mère.
C'est pour cela
que cette humble petite femme est
« une de mes héroïnes
favorites
» quoique cette formule ne lui aille pas très bien.
Tou jours dans
le monde du roman, Alissa ; dans La Porte étroite
de Gide, est une autre femme qui m'a profondément marquée.
La
volonté de fer, la détermination et le courage dont elle fait preuve
dans ce roman, sont des qualités que
je ne pensais pas voir mélées
à une douceur angélique.
Alissa, pour moi, est avant tout
étonnante.
Comment expliquer l'attachement profond que, toute
enfant déjà,
elle vouait au seigneur? Pour se consacrer totalement
à cette passion pour Dieu, Alissa refuse le bonheur qui s'offrait à
elle en la personne de son cousin Jérôme, que pourtant elle aimait
tendrement.
Sa foi en Dieu et sa constante sagesse, sont des choses
dont, peut-être, aujourd'hui
la beauté nous échappe, mais qui
pourtant ne laissent de me surprendre? Camus écrivait :
« JI n'est
pas de plus bouleversants héros que ceux qui vont jusqu'au bout
de leur passion
».
Or, c'est précisément ce que fait Alissa, qui va
avec ferveur jusqu'à l'extrémité de sa passion pour
Dieu et qui en
mourra.
Cette femme, je l'ai trouvée à
la fois admirable pour sa
volonté et sa persévérance ; incompréhensible, voire parfois
ridi
cule dans ses réactions ; et surtout étonnante dans sa manière de
penser et de raisonner.
C'est par son originalité et son caractère
profondément idéaliste qu'elle me semble digne d'intérêt.
Mais quittons le monde romanesque pour entrer dans l'univers du
théâtre, où j'ai rencontré
la troisième de mes« héroïnes favorites».
Le personnage de théâtre est plus difficilement analysable que le
personnage de roman, car il est appréciable à deux niveaux : celui
du personnage proprement dit, mais aussi celui de l'acteur qui
l'interprète.
Ces deux éléments forment
un« tout» complexe qu'il
est malaisé de dissocier, car bien souvent
le spectateur lui-même a
du mal à se rendre compte
si son approbation vient du texte ou
uniquement de
la façon dont il est interprété.
Quoi qu'il en soit
le rôle de Macha dans la pièce Les Trois Sœurs
de T chekov était tenu par Marthe Keller lorsque j'ai assisté à la
représentation.
Dès le commencement de la pièce, T chekov nous.
»
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