DANIEL PENNAC, AU BONHEUR DES OGRES Etude de l’incipit ch.1 l.1 à 26 « La voix féminine…hier, à l’école »
Publié le 07/03/2011
Extrait du document
Introduction
· Voir présentation dans l’explication « Les ogres «. Insister sur le fait que le roman s’apparente au genre policier
· [On appelle « incipit « la première phrase ou les premiers mots d’un roman. Par extension, cela s’applique aux premiers paragraphes, voire au premier chapitre. L’incipit a donc une fonction d’introduction. Il sert à présenter l’époque, le lieu et quelques uns des personnages principaux. Il permet en outre de classer rapidement le roman dans une catégorie particulière.] Ce début de récit permet d’introduire les éléments nécessaires à la narration : présentation du lieu, de l’époque et du personnage principal, qui se trouve être le narrateur (focalisation interne). Par ailleurs, l’incipit permet de signaler rapidement au lecteur qu’il est en présence d’un roman policier, c’est pourquoi l’on va noter certains traits stylistiques particuliers comme l’humour et le sens de l’ellipse dans les descriptions.
«
informations.
Tout d'abord elle rappelle la présence des pères Noël de magasins qui sont pris en photos avec lesenfants des clients mais par ce simple mot le lecteur est amené à comprendre que la narration effectue unretour en arrière un « flash back » comme l'appelle le cinéma.
· L'autre caractéristique du monologue intérieur est la manifestation de l'humour du personnage dans un registre de langue familière l.8/9.
3) Le lieu et l'époque du récit
· C'est le titre une fois encore qui permet d'identifier rapidement le lieu du récit.
En effet pour tout lecteur moyen, le roman de Zola est connu (au moins de réputation et chacun sait qu'il traite de la vie d'un grandmagasin parisien).
Il devient dès lors très simple de traduire la première phrase du récit de la manière suivante« la voix du haut parleur [d'un grand magasin] »
· Les indices sur le lieu de l'action sont cependant multipliés dans la suite du récit : l.3/4 « le bureau des Réclamations » et l.11 « le Magasin » dont on relève la majuscule qui indique que c'est son nom (cf.
Le BonMarché)
· Quant à l'époque, les renseignements donnés à ce sujet sont d'une sécheresse de style remarquable l.10/11 « Nous sommes un 24 décembre, il est seize heures quinze ».
En réalité, cette simple indication suffit au lecteurqui peut la décoder culturellement, sachant ce que signifie la fréquentation d'un grand magasin parisien àquelques heures du réveillon de Noël
II) Les ogres sont dans la place
1) Les ogres cachés
· Tout d'abord, par la déformation du titre du roman de Zola, Au bonheur des ogres renvoie à une connotation double celle de l'univers enfantin et de la violence.
Plus précisément de la violence à l'encontre des enfants.
· Ensuite, la voix féminine du haut parleur est signalée par un réseau lexical qui renvoie à l'idée de douceur : « légère et prometteuse comme un voile de mariée » l.1/2, « une voix de brume » l.5 « comme si les photos deHamilton se mettaient à parler » l.6.
Cependant, la métaphore filée de la photo devient rapidement inquiétante« Pourtant je perçois un léger sourire derrière le brouillard de Miss Hamilton.
Pas tendre du tout le sourire » l.7/8.Le narrateur perçoit au-delà de l'apparence agréable de la voix une certaine ironie, voire une satisfactionsecrète en pensant aux ennuis possibles de Malaussène.
Cette voix, réduite au statut de bouche se rapprochedans une certaine mesure de l'image de l'ogre.
En somme, en dehors des ogres déjà annoncés dans le titre, lavoix du haut parleur est la première occurrence de l'ogre dans le roman.
L'impression de menace générée par cesourire est renforcée par la destructuration de la phrase qui permet de mettre le mot « sourire » en valeur.
[Onsait que par la suite cette « voix » révélera une femme hostile au narrateur et que celle-ci prendra part, aumoins en tant que témoin, à la correction infligée à Malaussène par quelques collègues haineux.]
2) La foule
· C'est une impression négative qui se dégage de l'observation de la foule.
On le remarque tout d'abord par le champ lexical de la cohue « épaisse » l.11, « écrasés » « obstrue » l.12, « figée » l.22 et par la métaphore duglacier l.13 « un glacier qui s'écoule imperceptiblement ».
On note d'ailleurs la longueur de l'adverbe qui ne faitque renforcer l'impression de lenteur dans le mouvement de la foule.
· Ensuite le texte s'attache à décrire les sentiments de cette foule et une fois encore ce sont des émotions négatives qui dominent : celle-ci se trouve annoncée dans l'expression « sombre nervosité » l.14.
Elle estensuite développée dans une phrase nominale qui emploie 4 fois de suite la même structure Nom + Adjectifl.14/15 « sourires crispés, sueur luisante, injures sourdes, regards haineux ».
Cette phrase au rythme haché parla ponctuation et les allitérations en [s] et en [r] semble elle aussi avoir le « souffle court ».
· La foule se compose enfin d'enfants qui eux sont perçus comme les victimes du monde des adultes : l.
15/16 « hurlements terrifiées des enfants happés » + noter l'assonance en [a] après un [h] aspiré ce qui rend la phrasechaotique et désagréable.
Le réconfort que leur apportent les parents semble dérisoire l.18.
En même temps, parl'absence de contexte, l'argument des parents finit par rendre véritablement inquiétant le personnage du pèreNoël.
3) Images du père Noël.
»
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