CROMMELYNCK Fernand : sa vie et son oeuvre
Publié le 22/11/2018
Extrait du document
«
cas,
la scène française y découvrait définitivement un
écrivain apte à lui donner une force, un jaillissement,
une intensité qui allaient lui manquer.
Trois mois plus tard, Paris reste tiède devant une pièce
écrite avant le Cocu et qui paraît moins nette: les Amants
puérils.
Fragile, rêveuse, l'œuvre est moins assurée, cer
tes, mais son lyrisme est souvent admirable.
En 1925,
c'est Tripes d'or dont le ton ne convient pas idéalement
à Louis Jouvet.
Une fois de plus, c'est un paroxysme :
l'avarice.
Horrnidas mangera son or pour s'assurer qu'on
ne le lui prendra pas.
Il y perdra son repos, un grand
amour, enfin la vie.
Carine, qui a des accents insurpassables, est la tragé
die de la pureté.
Une jeune femme.
au lendemain de ses
noces heureuses, meurt lorsque la fête et la bassesse du
monde détruisent son amour.
Cette tragédie mystérieuse
n'a pas conquis le public, mais la pureté essentielle, qui
ne transige pas avec ce qu'elle est et ce qu'elle assume
- et qui n'a rien à voir avec l'ingénuité de théâtre
-, n'a sans doute jamais trouvé depuis Shakespeare un
langage aussi é!Jlouissant.
Pendant les &nnées 30, Crommelynck travaille pour le
cinéma.
Scénar ..
os ou dialogues l'occupent, mais n'ajou
tent certainement rien à ce qu'il est comme dramaturge.
Le cinéma ne lui sera jamais vraiment favorable, et la
version filmée du Cocu magnifique avec Jean-Louis Bar
rault le confirmera encore en 1946.
En 1934, grand retour au théâtre.
Le Il janvier, en
avant-première, à Bruxelles, le 15 à Paris, à l'Œu vre,
s'éployaient l'ironie rieuse, le romanesque heureux, la
salacité cocasst: d'Une femme qui a le cœur trop petit.
Le 21 novembre, c'est Chaud et froid ,ou l'Idée de Mon
sieur Dom à la Comédie des Champs-Elysées.
La rivalité
posthume de deux femmes qui ne savaient pas qu'elles
partageaient le même homme, leur solidarité apparente,
la détermination soudaine de la veuve d'être la seule,
au prix de son amour pour un autre, 1' ensevelissement
délibéré dans une fidélité absurde et tragi-comique : tout
fait de la pièce Jn étonnant chef-d'œuvre.
Alors semble s'arrêter un dramaturge de quarante-huit
ans joué dans le monde entier.
Certes, il publie en 1954
l e Chevalier de la lune, où il isole, dans Shakespeare, le
personnage de Falstaff; il écrit des poèmes, des textes
d'analyse ou de réflexion; il a même fait paraître, en
1950, un roman assez remarquable : Monsieur Larose
est-il l'a ssa ssin ? Mais où est celui qu'on pourrait appeler
le grand Crommelynck? Il semble avoir commencé une
pièce, la Gourgcmdine, une autre qui s'appellerait Va-nu
cœur.
Tout a été perdu.
Le 17 mars 1970, Crommelynck meurt à Saint
Germain-en-Laye.
Il a quatre-vingt-quatre ans, mais le
grand baroque c;ui a bousculé, transfiguré le théâtre pen
dant quinze ans est toujours vivant.
[Voir aussi BELGIQUE.
Littérature d'expression française].
BIBLIOGRAPHIE Jeanine Moulin, Fernand Crommelynck ou le Théâtre du
paroxysme, Bruxelles, Acad ém ie royale de langue et de littéra
ture françaises, 1 Ç•78; J.
M oulin , Textes inconnus et peu connus
de F.C., même édit eu r.
1974; J.-P.
de Cruy em ae re , Fernand
Crommelynck, Bruxelles, Laba, 1988.
Toutes les histoires
contemporaines d•! la li tté ratu re et du théâtre font évidemment
place à l' é cr ivain.
Plusieurs thèses univ ers it aire s lui sont
consacrées..
»
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