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Critiques et jugements sur Bel-Ami de Maupassant

Publié le 16/03/2020

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maupassant

La réponse de Maupassant

Maupassant, alors en voyage en Italie, prit connaissance des réactions scandalisées de certains de ses confrères. Il envoya alors au journal une réponse, publiée dans le Gil Blas du 7 juin 1885, dont voici quelques extraits :

... les journalistes [...] supposent que j’ai voulu peindre la Presse contemporaine tout entière, et généraliser de telle sorte que tous les journaux fussent fondus dans La Vie Française, et tous leurs rédacteurs dans les trois ou quatre personnages que j’ai mis en mouvement. Il me semble pourtant qu’il n’y avait pas moyen de se méprendre en réfléchissant un peu.

J’ai voulu simplement raconter la vie d’un aventurier pareil à tous ceux que nous coudoyons chaque jour dans Paris, et qu’on rencontre dans toutes les professions existantes.

Est-il en réalité journaliste ? Non. Je le prends au moment où il va se faire écuyer dans un manège. Ce n’est donc pas la vocation qui l'a poussé. J'ai soin de dire qu’il ne sait rien, qu’il est simplement affamé d’argent et privé de conscience. Je montre dès les premières lignes qu’on a devant soi une graine de gredin, qui va pousser dans le terrain où elle tombera. Ce terrain est un journal. Pourquoi ce choix, dira-t-on ?

Pourquoi ? Parce que ce milieu m’était plus favorable que tout autre pour montrer nettement les étapes de mon personnage ; et aussi parce que le journal mène à tout comme on l’a souvent répété. Dans une autre profession, il fallait des connaissances spéciales, des préparations plus longues. Les portes pour entrer sont plus fermées, celles pour sortir sont moins nombreuses. La Presse est une sorte d'immense république qui s’étend de tous les côtés, où on trouve de tout, où on peut tout faire, où il est aussi facile d’être un fort honnête homme que d’être un fripon. Donc, mon homme, entrant dans le journalisme pouvait employer facilement les moyens spéciaux qu’il devait prendre pour parvenir. ■

maupassant

« Critiques el ;ugemenls 117 Comme c'étaient les journalistes eux-mêmes qui fai­ saient les critiques littéraires, ils protestèrent de se voir ainsi traités.

LA RÉPONSE DE MAUPASSANT Maupassant, alors en voyage en Italie, prit connais­ sance des réactions scandalisées de certains de ses confrères.

Il envoya alors au journal une réponse, publiée dans le Gil Blas du 7 juin 1885, dont voici quelques extraits : ...

les journalistes [ ...

] supposent que j'ai voulu peindre la Presse contemporaine tout entière, et généraliser de telle sorte que tous les journaux fussent fondus dans La Vie Française, et tous leurs rédacteurs dans les trois ou quatre personnages que j'ai mis en mouvement.

Il me semble pour­ tant qu'il ny avait pas moyen de se méprendre en réfléchis­ sant un peu.

j'ai voulu simplement raconter la vie d'un aventurier pareil à tous ceux que nous coudoyons chaque jour dans Paris, et qu'on rencontre dans toutes les professions existantes.

Est-il en réalité journaliste ? Non.

Je le prends au moment où il va se faire écuyer dans _un manège.

Ce n'est donc pas Ia vocation qui l'a poussé.

j'ai soin de dire qu'il ne sait rien, qu'il est simplement affamé d'argent et privé de conscience.

Je montre dès les premières lignes qu'on a devant soi une graine de gredin, qui va pousser dans le terrain où elle tombera.

Ce terrain est un journal.

Pourquoi ce choix, dira-t-on ? Pourquoi ? Parce que ce milieu m'était plus favorable que tout autre pour montrer nettement les étapes de mon per­ sonnage ; et aussi parce que le journal mène à tout comme on l'a souvent répété.

Dans une autre profession, il fallait des connaissances spéciales, des préparations plus longues.

Les portes pour entrer sont plus fermées, celles pour sortir sont moins nombreuses.

La Presse est une sorte d'immense répu­ blique qui s'étend de tous les côtés, où on trouve de tout, où on peut tout faire, où il est aussi facile d'être un fort honnête homme que d'être un fripon.

Donc, mon homme, entrant dans le journalisme pouvait employer facilement les moyens spé­ ciaux qu'il devait prendre pour parvenir.

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