CRITIQUE LITTERAIRE La Mort d’Agrippine – Cyrano de Bergerac
Publié le 09/11/2012
Extrait du document
De plus, ce personnage libertin va jusque dans l’extrême, en effet, Séjanus se moque des Dieux, il
confie, toujours à Térentius, en lui disant qu’il a « six mois pour le moins à [se] moquer des Dieux,/
ensuite [il fera sa] paix avec les Cieux «, il s’amuse d’eux, en pensant pouvoir les manier comme bon lui
semble. Térentius lui rappelle qu’il a à faire aux Dieux, « Ces Dieux renverseront tout ce que tu
proposes «, mais Séjanus n’a que faire d’eux, il répond avec légèreté « Un peu d’encens brûlé rajuste
bien des choses «, on sent là un propos qui s’oriente vers un athéisme, Séjanus n’a pas l’air de croire aux
Dieux, pour les traiter ainsi, il ne faut pas avoir une once de respect envers eux, cela est peut-être du à
son scepticisme envers eux, Séjanus, il doute que les Dieux existent réellement, d’où son humour en
guise de réponse à Térentius. Là on avancerait dans la définition du libertin, il y aurait une évolution par
rapport à Théophile avec lequel
«
théâtre fait parti des plaisirs de la société, la tragédie fait exclusivement parti des plaisirs de l’Aristocratie
qui est en accord avec les valeurs d’honneur, de gloire, d’absolutisme moral...De plus, elle représente
l’élite de la société.
On retrouve dans ce théâtre des personnages pris dans un conflit intérieur : ils sont déchirés entre leurs
intérêts sociaux, politique, et leurs désirs, leurs aspirations intimes (entre la morale et l’amour bien
souvent).
Et ils doivent faire un choix, ils sont face à un dilemme.
La tragédie classique, par sa régularité
et sa noblesse était un reflet de l’idéal d’ordre et d’unité de la société française à l’époque.
La Mort d’Agrippine est une pièce sombre où vengeance est synonyme de plaisir et où la souffrance,
l’hypocrisie, le mensonge, la dissimulation, la mort de l’autre et le massacre sont de la partie.
La pièce
s’ouvre sur une tirade d’Agrippine dans laquelle
on voit une veuve qui s’est arrêtée de vivre en même temps que son mari et qui ne vit que pour le venger.
En effet, dans la toute première scène, Agrippine déclare à sa confidente Cornélie qu’elle saura « les
punir avecque leurs complices.
/ Pison est déjà mort, et bientôt l’Empereur, / Livilla, Séjanus sentiront ma
fureur: / Ce couple criminel, qu’un adultère assemble, / S’étant joint pour le perdre expireront ensemble ».
Dès le début, Agrippine dévoile ses desseins, on voit une femme sans scrupule qui veut juste se venger
de son défunt mari.
Dans la scène suivante, elle rend Séjanus complice de son crime prochain : la mort
de l’Empereur, Tibère.
D’entrée de jeu, Séjanus est présenté comme un traite, il dit à Agrippine que
« L’Empereur, qui connaît tous vos desseins formés, / Ignore que je trempe à ce que vous tramez ; / Il
m’écrit qu’il espère, assisté de ma brigue, / (...) Ce trait de confiance est un gage assuré/ Qu’il ne
soupçonne point que j’aie conjuré ».
Sur deux scènes uniquement, on découvre deux des personnages
principaux sans sentiment de tristesse ou de souffrance comme on le voit dans les tragédies, bien sur,
Agrippine ressent ces sentiments là mais on a l’impression que la vengeance est plus forte que tout.
Séjanus devient traite pour devenir époux d’Agrippine, et tout cela pour obtenir le pouvoir de gouverner.
Il
donc prêt à commettre un crime pour devenir Empereur.
Toujours dans l’Acte premier, scène IV cette fois, on a à faire à Livilla, qui veut « La mort d’Agrippine »
car elle l’a trop offensée et a peur d’en mourir, mais Séjanus la rassure en lui disant qu’ « Elle croit
l’Empereur cause de ses malheurs ; / je l’ai persuadée ».
Dans ce premier acte, on découvre les
personnages qui seront les principaux artisans du jeu macabre qui va suivre.
Ici, la tragédie ne montre
pas des personnages tiraillés par un dilemme entre la morale et l’amour, mais possédés par la soif de
pouvoir et l’envie de massacrer l’autre pour arriver à ses fins.
Tibère sait à quel point le monde qui l’entoure n’est que feinte, mensonge et fourberie pour arriver au
pouvoir, il confie à Nerva que « Oui, la couronne enferme et cache beaucoup plus / De pointes sous le
front qu’il n’en paraît dessus.
/ De ma triste grandeur j’ai vu Rome idolâtre ; / Mais que j’ai pour régner
d’ennemis à combattre ! », à cela, Nerva lui propose de tuer Agrippine, la cause de tout cela.
Ainsi, Tibère
veut aussi Agrippine morte.
Dans l’Acte II, scène II, Tibère avertit Agrippine lorsqu’il dit « Et quiconque
osera choquer ce que j’ordonne, / C’est un traître, un mutin, qu’en vassal plein de cœur / J’immolerai moi-
même au nouvel Empereur ».
Tibère veut rendre la couronne à Agrippine, mais celle-ci la refuse.
Par la
suite, lorsqu’elle se retrouve avec Séjanus, elle lui dit qu’elle « préfère
à l’or d’une couronne / Le plaisir furieux que la vengeance donne.
» Là, Agrippine a l’attitude d’une
libertine, elle recherche avant tout le plaisir dans la recherche dans son désir de vengeance.
Et elle fera
tout pour y arriver.
Dans l’œuvre, les confidents ont une place très importante.
Chaque personnage principal a un confident.
Tibère a Nerva, qui est sénateur en plus d’être son confident, Séjanus a Térentius, Agrippine a Cornélie,
et enfin Livilla a Furnie.
Les confidents permettent aux personnages principaux de se livrer à propos de.
»
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