COURTELINE (Georges Moinaux, dit Georges)

COURTELINE (Georges Moinaux, dit Georges), écrivain français (Tours 1858 - Paris 1929). Après des études sans éclat et un douloureux épisode militaire, Courteline vit très tôt ruinées, en même temps que sa revue Paris-Moderne (1881), ses ambitions poétiques. Il s'engagea alors dans la double carrière inaugurée par son père, l'humoriste Jules Moinaux, de « rond-de-cuir » (1880-1894) et, jusqu'en 1896, de chroniqueur satirique. C'est sur commande qu'il aborda le théâtre pour s'y imposer malgré une imagination inféconde ( « Un acte, un seul acte, voilà ma mesure au théâtre »). En fournissant à Antoine, son véritable « inventeur », le registre gai de ses entreprises théâtrales dès 1891 avec Lidoire, il redécouvrit, puisant dans la matière de ses articles, un comique altier sans péripéties, où dialogues et situations semblent cueillir les personnages au vif de leur naïveté, de leur bonhomie, de leur rouerie candide {Boubouroche, 1893 ; Monsieur Badin, 1897). Ce comique de la persécution, qu'elle soit conjugale {la Paix chez soi, 1903 ; la Peur des coups, 1903) ou administrative et judiciaire {Le gendarme est sans pitié, 1899 ; Le commissaire est bon enfant, 1899 ; l'Article 330, 1900), fut consacré par la Comédie-Française, qui inscrivit dès 1905 à son répertoire la Conversion d'Alceste. Parallèlement, Courteline recueillit en de faux romans ses anciennes chroniques sur le non-sens torturant de la vie des ministères {Messieurs les ronds-de-cuir, 1893) et des casernes {les Gaîtés de l'escadron, 1886).

Avec son récit les Linottes (1912) et la publication de la Philosophie de Georges Courteline (1917), il dit adieu à un « métier d'écrivain, dont il avait eu le malheur de reconnaître l'inanité ».