cours Montagne
Publié le 01/06/2014
Extrait du document
«
Montaigne hésite entre une vue « classique », qui illustrerait toute l’humanité par l’étude d’un seul
individu, et une vue « baroque », à mi-chemin entre l’apparence et la vérité.
La parution des Essais a représenté un événement d’ordre historique, qui a marqué un moment essentiel
dans l’histoire des lettres françaises.
Montaigne a été le premier écrivain français à exprimer exclusivement
en langue vulgaire, dans un style jubilant, une pensée complète, originale et supérieure.
Il a renoncé au latin
et à la langue difficile des Rhétoriqueurs pour illustrer l’expérience d’une vie libre et profane.
Les Essais, parus en trois éditions successives – 1580, 1588, 1595 - sont organisés en trois parties
essentielles :
- Le Livre I , formé de 57 chapitres à sujets philosophiques, politiques et pédagogiques, insiste sur le volet
autobiographique de cette œuvre ; l’auteur y annonce son intention d’écrire un livre sur lui-même et
d’imposer une discipline à sa nature indolente ou oisive avant de se concentrer sur la vieillesse et la mort.
- Le II e
Livre est organisé en trente-sept chapitres plus longs, qui reprennent les thèmes déjà abordés ;
Montaigne commence à s’y dépeindre, tout en considérant que son livre et lui sont devenus
« consubstantiels ».
Les essais les plus connus sont Des livres (10) et Apologie de Raymond Sebond (12)
(fréquemment publié séparément des Essais ).
- Le Livre III , structuré en treize chapitres, réunit des pages écrites après 1580 et fait le bilan de l’ouvrage,
pour expliquer en quoi consistent le but et l’originalité des Essais.
L’essai représente, pour le XVI e
siècle, un genre nouveau et tout à fait particulier.
A la manière des
Anciens qui pratiquaient le dialogue (Platon) ou la lettre (Sénèque), Montaigne cherche un style qui puisse
rendre compte des sinuosités de la pensée déviée par l’émotion.
Selon cet écrivain, même si notre esprit
paraît être un tout entier, les aspects les plus divers de notre moi se succèdent dans le temps ou coexistent
dans l’instant ; c’est pourquoi il serait illusoire de rédiger une « confession » ou des « mémoires »
reconstruits arbitrairement.
Dans la conception de Montaigne, le terme « essai », associé à la notion de
méthode, sert à designer son expérience de soi, son style de vie et sa méthode intellectuelle.
Le style de Montaigne est allègre et affranchi.
L’écrivain illustre toujours ses considérations à l’aide
des citations en grec et en latin, car il considère qu’il serait inutile de « redire plus mal ce qu’un autre a réussi
à dire mieux » avant lui.
Pour éviter le pédantisme, il ne rappelle pas à chaque pas les références liées à
l’auteur ou à l’œuvre citée, qu’il considère d’ailleurs très connus à l’époque.
Les éditeurs de l’œuvre de
Montaigne s’en chargent plus tard, en donnant des annotations en marge de la page.
Montaigne est considéré comme une figure du scepticisme, à cause de la note pessimiste de ses
écrits.
Il considère que la raison est impuissante à connaître toutes les réalités du monde, malgré l’orgueil
humain ; c’est pourquoi sa philosophie est recherche, exercice d’une raison délivrée de ses illusions.
L’écrivain doute et ne prétend jamais proposer de vérité assurée, mais seulement un témoignage subjectif.
Il
pense que l’humanité ne peut atteindre la certitude et rejette les propositions absolues et générales.
Sa célèbre
devise - « Que sais-je ? » - apparaît comme le point de départ de son étonnement philosophique.
Son scepticisme est le mieux représenté dans l’essai intitulé Apologie de Raymond Sebond (Chap.
12, livre 2), où il considère que l’homme ne peut pas croire ses raisonnements, car ses pensées lui
apparaissent sans acte de volition, donc sans aucun contrôle de la raison.
C’est pourquoi l’homme ne doit pas
se sentir supérieur à l’animal et doit obligatoirement suivre les lois naturelles : « Que ne plaît-il à la nature de
nous ouvrir son sein et de nous faire voir au propre les moyens et la conduite de ses mouvements, et y
préparer nos yeux ! O Dieu ! Quels abus, quels mécomptes nous trouverions en notre pauvre science ! »
Montaigne met en œuvre une démarche originale, qui fait de l’enquête philosophique le miroir de
lui-même : « C’est moi que je peins ».
Il fait des considérations sur sa propre personne, en observant sa
pauvre mémoire et son impossibilité à arranger les conflits sans s’impliquer émotionnellement ; il dévoile
aux lecteurs ses opinions et ses goûts personnels, ses habitudes et ses manies les plus secrètes.
Quel que soit
le sujet traité, le but poursuivi est toujours la connaissance de soi, l’évaluation de son propre jugement,
l’approfondissement de ses inclinations.
C’est un projet sans précédent dans la littérature française, celui de
pourvoir son autoportrait d’une dimension universelle pour explorer les énigmes de la condition humaine,
vue dans sa misère, sa vanité et son inconstance.
Le dernier chapitre des Essais apparaît comme une somme philosophique, qui résume
l’enseignement de toute une vie.
C’est une leçon de sagesse et de modestie : « Les plus belles vies sont, à
mon gré, celles qui se rangent au modèle communément humain, avec ordre, mais sans miracle et sans
extravagance.
» ( Essais , Livre III, chap.
XIII, De l’expérience ).
»
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