Corrigé du DS de syntaxe M1 0. Zola, extrait de Germinal
Publié le 28/05/2024
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«
Corrigé du DS de syntaxe M1
0.
Introduction :
Le
texte
de
Zola,
extrait
de
Germinal,
illustre
différentes
classes
de
subordonnées circonstancielles toutes introduites par un subordonnant.
Ces
classes sont respectivement les concessives, les comparatives, le hypothétiques,
les consécutives, les finales et les temporelles.
1.
La subordonnée concessive :
Nous en relevons une seule occurrence :
[Bien qu’il y eût encore une demi-heure de travail]
Cette subordonnée a pour support la proposition [il se rhabilla] dont elle est le
complément d’opposition.
Bien qu’elle soit supprimable, dans la mesure où la
principale peut constituer une unité sémantique se suffisant à elle-même,
l’effacement de la subordonnée provoque un dommage sémantique, puisque
l’idée de concession disparait.
Elle est introduite par la locution conjonctive
« bien que » qui est virtualisante, d’où l’emploi du subjonctif.
Du point de vue
sémantique, la subordonnée ne véhicule pas d’autres nuances
2.
La subordonnée de comparaison :
Cette catégorie est représentée par une seule occurrence :
[comme si elle l’eût trompé.]
Le support de la subordonnée est la proposition « sans raison, il la boudait ».
La
proposition subordonnée est introduite par la locution conjonctive « comme si »
qui établit que le rapport de comparaison est irréel dans le passé.
De ce point de
vue, le subjonctif plus-que-parfait, qui n’est as contraint, exprime les même
nuances qu’un conditionnel passé.
Du point de vue sémantique, la subordonnée
fonctionne avec une nuance de cause puisqu’elle constitue le motif imaginaire de
l’attitude du personnage.
Car, la subordonnée est saisie par l’interrogation à
travers « pourquoi la boudait-il ? » De ce point de vue, « comme si » peut être
paraphrasé par « parce qu’elle l’aurait trompé », même si le conditionnel passé
n’aura qu’une valeur d’éventualité et non d’irréel.
Du coup, il semble légitime que
nous l’analysions comme un complément de cause.
Dans ce cas aussi, la
suppression de la subordonnée, tout à fait possible du point de vue syntaxique,
endommage le sens de la phrase, étant donné qu’elle la prive de l’explication de
l’attitude du personnage.
3.
La subordonnée finale :
Cette classe est également illustrée par une seule occurrence :
[pour que leurs fesses ne prissent pas feu, disaient-ils en plaisantant.]
La subordonnée est enchâssée dans une subordonnée consécutive qui est son
support.
La locution conjonctive « pour que » est virtualisante, d’où l’emploi du
subjonctif en subordonnée, contraint dans ce cas.
La forme négative prise par la
subordonnée indique qu’il s’agit d’un but évité, ce qui permet dans ce cas de
paraphraser la locution « pour que » par « de peur que ».
Dans cette occurrence
également, la suppression de la subordonnée, qui demeure tout à fait possible du
point de vue de la syntaxe, prive la phrase d’une circonstance essentielle
expliquant pourquoi les personnages en question « devaient, de temps à autre,
se
retenir
aux
bois».
Dans
cette
perspective,
le
rapprochement
de
la
subordonnée de but avec une causale n’est pas à exclure, puisque les
personnages en question « devaient se retenir aux bois, parce qu’ils ne voulaient
pas que leurs fesses prissent feu.» Du coup, si naturellement les subordonnées
finales
sont
considérées
comme
des
subordonnées
de
perspective
par
anticipation, il semble permis de classer le cas du but évité dans les
subordonnées de situation.
4.
La subordonnée consécutive :
Cette classe est représentée par deux occurrences :
a- [ tel ….
Que depuis une heure elle était allée se tremper la figure quelque
part, on ne savait pas où.]
b- [si….
Qu’ils devaient, de temps à autre, se retenir aux bois, pour que leurs
fesses ne prissent pas feu, disaient-ils en plaisantant.]
Nous remarquerons d’abord que les deux subordonnées sont enchâssantes :
« a » enchâsse en effet une interrogative indirecte et « b » enchâsse une
subordonnée finale ainsi que l’avons précédemment signalé.
« a » est également
enchâssée dans une relative et a pour support le syntagme adjectival « prise
d’un saignement de nez ».
La proposition subordonnée est introduite par le
morphème discontinu « tel… que » qui actualisant d’où l’emploi de l’indicatif.
Quant à « b », elle a pour support la proposition « ils filaient raides, le long de la
roche polie par tous les derrières des chantiers » et est introduite par le
morphème discontinu actualisant « si..
que ».
Dans les deux cas, la conséquence
est reliée à un degré d’intensité.
Ces deux subordonnées sont insupprimables,
car leur effacement endommage la syntaxe de la phrase.
5.
Les subordonnées causales :
Nous en relevons trois occurrences :
a- Comme la hercheuse s’était remise au roulage.
b- Parce qu’il se sentait bête de ne pas l’embrasser
c- Que le souvenir de l’autre l’en empêchait.
« b » et « c » sont coordonnées ont pour support la phrase « l’idée qu’elle était
une fille lui causait un malaise ».
Il s’agit de deux subordonnées introduisant une
cause inconnue, et se confondent donc avec l’explication, ce qui justifie leur
classement dans les subordonnées de situation.
Elles déterminent, en effet, le
cadre dans lequel le malaise est ressenti.
Les deux subordonnées sont
parfaitement supprimables du point de vue syntaxique, mais elles privent, du
point de vue sémantique, le support d’une donnée essentielle expliquant la raison
du malaise du personnage.
Les subordonnants qui les introduisent, à savoir
« parce que » et « que », qui est un subordonnant vicaire, sont actualisants, d’où
l’emploi de l’indicatif.
Quant à « a », elle a pour support la proposition « ils l’appelèrent en s’irritant de
son zèle ».
Elle est introduite par le subordonnant « comme » qui est un
subordonnant actualisant, d’où l’emploi de l’indicatif en subordonnée.
Sa position
scénique lui confère un statut thème, car la structure de la phrase répond à la
question « que s’est-il passé quand la hercheuse s’était remise au roulage ? ».
Dans cette perspective, sa suppression tout à fait recevable d’un point de vue
syntaxique, endommage le sens en privant la proposition principale d’une donnée
importante qui est la circonstance qui justifie l’irritation des personnages.
Le
subordonnant « comme » qui peut être paraphrasé par « quand, lorsque »
justifie l’interprétation de la subordonnée comme une temporelle.
D’ailleurs, si
l’idée de cause est justifiée par la relation de cause à effet entre l’action de la
hercheuse et l’irritation des personnages- étant donné qu’il s’agit d’une espèce
de justification-le rapport de temps semble plus pertinent pour la raison
énonciative que nous avons précédemment évoquée, notamment parce que
comme complément scénique, donc thème, elle ne permet de saisir le rhème par
l’interrogation que si « comme » est remplacé par « quand » ou « lorsque » :
*que s’est-il passé parce que la hercheuse s’était remise au roulage est....
»
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