Corpus « mourir sur scène »
Publié le 28/04/2019
Extrait du document
Ces personnages veulent venir en aide aux personnages principaux, mais en vain, ils sont impuissants. Le Frère Laurence qui voulait aider Juliette est, malgré lui, responsable du désastre, car en fuyant, il laisse Juliette seule dans le tombeau, face à son destin. Le garde également joue son rôle car c’est lui qui fait fuir Laurence. Sganarelle, quant à lui, effrayé, cherche aussi à sauver son maître à l’apparition du spectre, en lui conseillant de se repentir. Après la mort de son maître, il tire la morale de la pièce et se lamente sur son sort. Les femmes qui prennent Ruy Blas et Cyrano dans leurs bras ont toutes les deux une attitude désespérée puisqu’elles avouent aussi leur amour à ce moment-là. La reine pardonne Ruy Blas, mais il est trop tard. La reine et Roxane permettent de faire connaître au spectateur les dernières pensées du mourant. Dans ce corpus, le personnage secondaire a une fonction dramatique. Frère Laurence souligne les détails horribles en employant le champ lexical de la mort : «ce sang» (l.2), «ces épées [...] sanglantes» (l.3-4), «sinistre lueur» (l.4), «baigné dans son sang» (l.6), «heure cruelle» (l.6), «cette lamentable catastrophe» (l.7). Il entretient également la tension par l'emploi de phrases exclamatives et interrogatives dans sa première réplique. Sganarelle attire l’attention de Dom Juan et du spectateur sur l’horreur du spectacle : «Entendez-vous, monsieur ?» (l.3), «c'est un spectre» (l.5), «Ô ciel ! voyez-vous, Monsieur, ce changement de figure ?»(l.8). Mais c'est aussi lui qui clôt la pièce sur l'humour et la dérision dans sa dernière réplique après la mort de Dom Juan en montrant sa cupidité :«Mes gages, mes gages, mes gages !» (l.16-17), ce qui atténue la dimension tragique de ce dénouement. La statue du Commandeur, quant à elle, intermédiaire de Dieu, juge d'abord Dom Juan et ses méfaits et l'apostrophe «Dom Juan, l'endurcissement au péché traîne une mort funeste» (l.6-7); puis elle entraîne Dom Juan, qui lui donne la main, vers la mort, tel un « deus ex machina », mais «inversé» car d'ordinaire l'intervention divine sauve le héros. Enfin, la reine et Roxane, en accompagnant la mort de leur amant par leurs lamentations, leurs larmes, participent aussi à l’amplification de la mort théâtrale. Ainsi, les personnages secondaires sont impuissants dans les quatre documents, ils ne peuvent sauver leurs amis ou amants. Cette impuissance vise à dramatiser d'autant plus ces scènes de mort.
«
Les éléments visuels et sonores rendent également les scènes plus ou moins
spectaculaires.
Dans l’extrait de Shakespeare, la lumière est faible, une simple lanterne
éclairant l'entrée du tombeau (l.1,2), Roméo «est pâle» (l.5), le sang gît autour des corps
(l.6), l’atmosphère est lugubre et le décor sinistre.
Les bruits sont également angoissants
comme «la rumeur» des soldats (l.10,16), la répétition du nom commun «bruit» («J'entends
du bruit» (l.11), «Oui, du bruit» (l.25) accentue l’ambiance tragique faisant fuir Frère
Laurence et précipitant le suicide de Juliette.
Molière fait intervenir des éléments surnaturels
comme le spectre déguisé en femme voilée puis en allégorie du temps et de la mort s’envole
(l.11), ce qui donne une image irréelle, fantastique de la scène.
La fin de la pièce se termine
par une série « d’effets spéciaux », le tonnerre gronde, la terre s’ouvre comme l'indique la
didascalie ligne 11-12 «Le tonnerre tombe avec avec un grand bruit et de grands éclairs sur
Dom Juan ; la terre s'ouvre».
En ce qui concerne Ruy Blas, ce sont surtout les gestes de la
reine qui sont mis en avant, elle le serre dans ses bras («l'entourant de ses bras»,l.9, «La
reine le soutient dans ses bras», l.18), se jette sur son corps (l.21), ainsi que les paroles de
Ruy Blas demandant son pardon (l.1) et invoquant le ciel «Permettez, ô mon Dieu» (l.13).
Les
lamentations et les exclamations de la reine augmentent également le tragique de la scène.
Enfin, sur la photographie, Cyrano et Roxane sont tous deux vêtus de noir, couleur qui
annonce la mort.
Le mourant portant un bandeau ensanglanté soulève sa tête comme s’il
cherchait un baiser.
Le regard échangé entre les deux personnages marque l’intensité du
moment.
Nous pouvons donc voir que certaines morts sont plus spectaculaires que les autres.
Shakespeare et Molière utilisent des accessoires et proposent des lieux particuliers et
intrigants.
Molière recourt à des transformations étonnantes alors que Victor Hugo et
Edmond Rostand restent plus sobres en s’intéressant plus à la tension d’un dernier échange
tout en présentant une mort théâtrale.
En effet, le public doit être touché à ce moment
important de chaque pièce.
Et Shakespeare essaie d’autant plus d’éveiller la pitié et la
terreur, les sentiments que la tragédie cherche à faire naitre chez le spectateur qui se
purgeait ainsi de ses passions (catharsis).
De plus, dans les quatre pièces, la règle de
bienséance n'est pas respectée, puisque la mort est représentée sur scène, ce qui pouvait
choquer le spectateur à l'époque.
Les personnages secondaires, peu nombreux dans ces scènes, permettent de faire
avancer le déroulement de l'intrigue.
Ces personnages veulent venir en aide aux personnages principaux, mais en vain, ils
sont impuissants.
Le Frère Laurence qui voulait aider Juliette est, malgré lui, responsable du
désastre, car en fuyant, il laisse Juliette seule dans le tombeau, face à son destin.
Le garde
également joue son rôle car c’est lui qui fait fuir Laurence.
Sganarelle, quant à lui, effrayé,
cherche aussi à sauver son maître à l’apparition du spectre, en lui conseillant de se repentir.
Après la mort de son maître, il tire la morale de la pièce et se lamente sur son sort.
Les
femmes qui prennent Ruy Blas et Cyrano dans leurs bras ont toutes les deux une attitude
désespérée puisqu’elles avouent aussi leur amour à ce moment-là.
La reine pardonne Ruy
Blas, mais il est trop tard.
La reine et Roxane permettent de faire connaître au spectateur les
dernières pensées du mourant.
Dans ce corpus, le personnage secondaire a une fonction dramatique.
Frère Laurence
souligne les détails horribles en employant le champ lexical de la mort : «ce sang» (l.2), «ces
épées [...] sanglantes» (l.3-4), «sinistre lueur» (l.4), «baigné dans son sang» (l.6), «heure
cruelle» (l.6), «cette lamentable catastrophe» (l.7).
Il entretient également la tension par.
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