corpus fonctions theatre
Publié le 18/11/2018
Extrait du document
«
En suite, le texte Le Dindon , de Georges Feydeau présente Vatelin "seul" sur scène, mêlé à un
quiproquo : il est couché, sans le savoir à coté de Mme Pinchard qui est sourde, alors qu’il croyait
que c’était sa maitresse.
Il va de quiproquo en quiproquo : "Hein ! on a ronflé là -dedans ! " (l.4) ;
"Comment, elle s’est couchée ? Ah ! non, elle est étonnante ! Rien ne la trouble ! " (l.5 -6) .
Il y a ici
erreur sur la chambre et la femme que découvre Vatelin n’est pas sa maî tresse.
Les didascalies
viennent à appuyer sur le comique de situation et font rire le spectateur/lecteur. Et enfin, Vatelin
boit un verre d’eau contenant un somnifè re et pense qu’il s’agit de poison : "De la strychnine,
comme tout à l’heure ! de la strychnine…" (l.24) , ce qui entretient le rire chez le spectateur.
On a
vu dans cet extrait, que le but de la représentation de Vatelin seul sur scène vient à développer l e
comique de situation avec ses situations cocasses.
A posteriori, dans l’extrait de Papa doit manger , de Marie N’Diaye , Mina réalise un monologue où
elle explique pourquoi elle refuse d’assister son père. Elle prend la parole au nom de sa famille :
"Nous reprocher" ; "Nous semblons" pour répondre aux accusations.
Mina, par un raisonnement
concessif, explique son abandon suivie d’une question rhétorique "Et, oui, pourquoi pas ? Mais
qu’ai -je à faire avec ce t homme -là ? (l.3 -4), qui insinue l’irresponsabilité du père vis -à-vis de ses
enfants. Elle réalise un portrait dévalorisant de son père , qui est présenté comme un homme
déchu : "Mon père est maintenant un homme sans âge à la face détruite." (l.5) ; "il es t maigre,
d’une maigreur de pauvre, raide, mal répartie, sans élégance" (l.6 -7) ; "Mon père est à plaindre"
(l.12) ; "mon père est toute contenue dans l’être insignifiant, morne, taciturne et sans manières qui
prend place à son coté dans le canapé orange." (l.22 -23 -24).
Mina réalise un portrait physique et
moral de son père. Nous avons remarqué qu’ici Mina argumente et explique pourquoi elle refuse
d’assister son père et c’est pour cela qu’elle est représentée seule sur scène.
Nous avons vu dans quel but les personnages s’expriment seuls en sc ène.
Dans certains cas
c’était pour exprimer des émotions et/ou des sentiments profonds, ou pour dire au public ce qu’il
ne voit pas ou ne verra pas dans le cas d’un meurtre , pour respecter la règle de bienséance dans
la tragédie , ou pour développer le comique de situation , ou bien pour simplement argumenter sur
une décision à prendre.
Dans un second temps, après avoir étudier dans quel but les personnages s’exprimaient seuls en
scène, nous allons voir quelle relation les protagonistes instaurent avec le public.
Dans Lorenzaccio , le public est un confident pour Lorenzo.
En se posant des questions, Lorenzo
amène le public à s’interroger sur le sens de l’acte criminel : "Et quand je lui aurais -dit mon projet,
qu’aurais -je pu y faire ?" (l.18) .
Dans Le Dindon , Vatelin commente ses faits et gestes et pense à haute voix, il fait ainsi du
spectateur son complice ou son confident.
Il s e met à nu devant le public : "commençant à se
déshabiller" (l.11) et il pose des questions au public "croyez -vous qu’elles ont des pieds" (l.13) .
Il
entraîne le spectateur dans ses péripéties : "Allez, couchons -nous" (l.18) .
Dans Les Mouches , Electre se confie au public, on peut comparer cela à une consultation chez un
psychiatre. Elle présente le cadavre au spectateur : "Celui -ci est mort" (l.3) et elle explique
clairement la situation pour que le spectateur comprenne : "Voici : mes ennemis sont morts" (l. 13 -
14).
Ici, le public est forcé d’assister aux confidences d’Electre, mais il ne peut pas être son
confident, vu l’horreur des évènements.
On a vu que ces textes mêlent tous les trois une relation d’intimité avec le public.
Ensuite, dans Lorenzaccio , il y a une sorte d’effet cathartique, libérateur dans la relation de
Lorenzo avec le public, car le personnage est seul ce qui en devient pathétique.
Le spectateur
devient donc spectateur de son désarroi : "je tombe de lassitude" (l.21) .
Dans Le Dindon , Vatelin fait rire le spectateur, qui trouve la scène absurde.
Le public voit les
quiproquos, plus que le personnage en lui -même.
La scène re ste du pur divertissement. De plus,
les didascalies viennent appuyer le comique de situation..
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