Contes et légendes
Publié le 02/11/2012
Extrait du document
«
l’étang elles ont bâti leur demeure.
La maison terminée, elles se sont réunies et,
levant chacune leur main droite, elles ont fait le serment solennel qu’à partir de ce
jour plus jamais elles ne se montreraient aux hommes, jamais.
Et c’est ce qui s’est passé.
Pour ne pas être surprises par les errances d’un
bûcheron ou d’un promeneur, elles restaient tout le jour au fond de l’eau ; et ce n’est
qu’à la nuit venue qu’elles sortaient prendre l’air, cueillir les herbes exigées par leurs
magies, et pour apprendre encore.
Car chacune avait sa spécialité, sa curiosité.
L’aînée étudiait le pouvoir des plantes, l’autre lisait les étoiles dans la nuit, la
troisième scrutait la roche, une autre parlait des heures durant à tous les êtres
visibles ou invisibles, la cinquième se plongeait dans l’infiniment petit qui est en toute
chose, la sixième cherchait dans l’eau quelques traces de la mémoire du monde…
La septième, la plus jeune, était si vive et si curieuse qu’elle voulait tout connaître,
tout savoir.
Aussi, chaque soir, elle suivait l’une ou l’autre de ses sœurs et partageait
chacun de leurs secrets.
C’était donc aussi la plus puissante en magie.
Longtemps, elles vécurent tranquilles dans la vallée.
Cent, deux cents, trois cents…
mille ans ont passé sans que jamais aucun homme ne se doute de leur présence.
Mais, au bout d’un millénaire, la plus jeune des fées autrefois si vivre devenait
morose.
Elle ne disait plus un mot.
Elle s’ennuyait : tous les jours, enfermée.
Souvent
pour tromper l’ennui, elle se promenait étendue sur le dos, là, juste sous la surface
de l’eau, profitant ainsi des rayons du soleil.
Un jour qu’elle nageait ainsi entre deux
eaux, elle entendit résonner un bruit inconnu.
C’était comme un pas, très lourd,
mêlant au son de la corne celui du métal raclant la roche.
Et cela s’était arrêté au
bord de l’étang.
Alors, elle a filé jusqu’à la rive ; et là, juste au-dessus d’elle, elle a vu
la tête d’un cheval qui s’abreuvait.
Elle sa souri.
Puis son petit cœur de fée s’est mis
à battre, car là, juste au-dessus d’elle, un homme se penchait pour se rafraîchir.
« Un
homme ? pensa-t-elle.
Mille ans qu’elle n’en avait pas croisé.
» Que deviennent-ils ?
Se font-ils encore la guerre ? Quelles nouvelles inventions géniales ? Qui règne sur
le monde des hommes ? » Et il y a ce mystère, certaines fées prétendent : « Les
hommes ont un étrange pouvoir.
Ils ne sont pas magiciens, non.
Et pourtant le plus
humble d’entre eux peut tenir la plus puissante des fées à jamais prisonnière à ses
côtés ».
Mille questions lui brûlent les lèvres… Et, bravant le serment, elle jaillit de l’onde et
lui apparaît.
Le jeune homme reste un moment bouche bée.
Ebahi par tant de grâce
et de beauté réunies, il est sous le charme.
La fée, de son côté, le trouve bien de sa
personne, sans doute un gentilhomme, habillé pour la chasse, il a fière allure.
Tout le
reste du jour elle va le questionner, parcourant avec lui toute la vallée, lui tâchant de
lui répondre au mieux et toujours avec grande courtoisie.
Le temps va filler et ce
n’est qu’en fin d’après-midi qu’ils rejoignent l’étang.
A cet instant, la jeune fée
réalise : le soleil est déjà bas dans le ciel et la nuit va venir : « Tu ne dois pas rester
là, va-t‘en vite ! » Et le jeune homme, docile, enfourche et talonne sa monture.
Le
regardant partir, la fée se ravise : « Attends ! Reviens demain, même heure, même
lieu ! » D’un signe de la tête il lui répond.
Bien sûr qu’il sera là demain.
Il n’a plus
qu’elle en tête.
Alors elle retourne au fond de l’étang.
Il était temps.
Déjà ses sœurs
s’apprêtent pour la nuit.
Ses sœurs s’étonnent de la voir rentrer toute guillerette,
chantonnant, embrassant le front de l’une, offrant une fleur de nénuphar à une autre.
Elle semble soudain pleine de joie.
Fatiguée par sa longue marche, la jeune fée
s’allonge un instant.
Fermant les yeux pour retrouver les images de ce jour, elle
s’assoupit.
« Il s’est passé quelque chose » pensent ensemble les six sœurs.
Aussi,
elles forment le cercle et de leurs magies conjuguées, elles lisent dans l’esprit de la.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- nain (contes et légendes) - occultisme.
- basilic (contes et légendes) - occultisme.
- sirène (contes et légendes) - littérature.
- Roc (contes et légendes) - littérature.
- hommes sauvages (contes et légendes) - littérature.