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Condillac : Traité des sensations

Publié le 05/06/2012

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Condillac a écrit le Traité des sensations en 1754 pour corriger son Essai sur les connaissances humaines comme il le marque cet extrait. Condillac est d'abord abbé de Mureau. La thèse de son Traité est que les sens que nous avons ne sont pas innés mais qu'ils sont naturels donc on doit apprendre a les utiliser, on doit apprendre à se servir de nos sens. Condillac écrit son Essai pour réfuter la thèse du philosophe Locke, sur le problème Molyneux, ce problème pose la question de la capacité d'un aveugle de naissance qui aurait soudainement retrouvé la vue, s'il saurait distinguer rien qu'en les regardant deux objets, qu'il n'identifiait qu'autrefois avec le toucher du fait de leurs formes différentes, cubique pour l'un et sphérique pour l'autre. Cette question fut ainsi abordée par Diderot, Locke et bien d'autres. La thèse de ce texte est que nous naissons dans l'ignorance totale. Pour démontrer sa thèse, Condillac a choisis deux exemples : d'une part le fait qu'il faut savoir quelque chose pour se rendre compte que l'on a appris quelque chose, et d'autre part, toujours à la naissance, nous ne savons même pas nous servir de nos sens, même si cela « paraît le paradoxe le plus étrange. «

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« Le paradoxe dont parle Condillac est qu'il faut apprendre à utiliser ses sens.

Or pour la plupart des gens voir, entendre ou toucher paraît totalement inné.

D'après Condillac, par exemple pour la vue, nous n'avons pa s appris a voir mais plutôt à regarder.

La différence entre voir et regarder est celle-ci : voir c'est percevoir quelque chose ou quelqu'un, mais regarder c'est porter les yeux ou l a vue sur quelqu'un.

C'est pour cela qu'un aveugle de naissance ne peut imaginer ce qu'e st la lumière, et ce que sont les couleurs, il n'en a jamais vu et c'est inimaginable et indescriptible. Le fait de savoir nous utiliser de nos sens n'est p as inné, il est naturel.

Car certes on peut voir, sentir, gouter, mais on ne saura pas à q uoi cela correspondra.

Nos sens sont naturels car ils sont présents chez tous les Hommes normalement constitués, sauf dans le cas où la personne est handicapée, aveugle, sourd..

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mais pas le fait de savoir nous en servir, c'est pour cela que Condillac nous dit : « nous avons appris à voir ».

Un exemple très précis, la parole, nous naissons bien avec sau f que l'on ne sait faire que des sons, on ne sait pas a proprement dit « parler ». La solution du paradoxe est que la nature nous a do nné ces sens mais c'est a nous de nous en servir et apprendre à nous en servir.

Lo cke lui a raisonné par rapport à la démonstration d'un aveugle né à qui l'on donnerait la vue.

Pour Condillac, le sens de la vue est à même de délivrer toutes les idées de l'ét endue, sans que se mêlent aux sensations visuelles des jugements inaperçus. Pour conclure, Condillac a bien démontré que nous n aissons complètement ignorant, nous ne savons même pas nous servir de n os sens.

Don l'aveugle-né à qui l'on va donner le sens de la vue ne saura pas tout de su ite s'en servir, il verra des formes mais e pourra les identifier seulement une fois qu'il les aura touchées, il lui faudra un peu de temps avant d'avoir des réflexes comme lorsqu'il ve rra un cube pour la première fois, d'abord il le touchera et s'il en a déjà touché il se rendra compte que c'est un cube et il s'en souviendra la prochaine fois qu'il en verra un il s e dira : « c'est un cube ! ». »

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