Commentez et discutez, en vous appuyant sur des exemples, cette réflexion d'H. Gouhier sur le théâtre : « La représentation n'est pas une sorte d'épisode qui s'ajoute à l'oeuvre; la représentation tient à l'essence même du théâtre; l'oeuvre dramatique est faite pour être représentée : cette intention la définit. »
Publié le 01/09/2012
Extrait du document
Le théâtre est donc un texte lu, en fonction ou non d'une mise en scène, mais il est surtout représentation. Nous avons déjà souligné le rôle primordial du metteur en scène dans la compréhension intellectuelle de la pièce (dans certaines troupes, il est aidé par un << dramaturge >>). Il a une importance capitale également dans la préparation matérielle de la représentation. Il donne les indications de travail aux techniciens : décorateur, éclairagiste, costumier, maquilleur pour que tous oeuvrent dans la direction qu'il a choisie et impriment une cohérence au spectacle.
«
! 1 1
.
1
Développement
I -Le théâtre en tant que texte.
Nous pouvons lire les pièces de théâtre du passé, si elles sont
devenues des
« classiques », du présent, si, ayant obtenu du
succès, elles ont été éditées.
De ce fait, le théâtre est considéré
comme une part de
la littérature, donc étudié dans les lycées.
Dans
un recueil de textes du
XVIIe siècle, Corneille, Racine, Molière
occupent une place privilégiée.
Nous faisons la connaissance du
romantisme autant par
la lecture de Ruy Bias et de Lorenzaccio
que par celle des poèmes de Hugo ou de Musset.
On peut, en effet,
goûter le texte théâtral comme texte littéraire.
On apprécie l'étude
psychologique des personnages, par exemple
les contradictions
d'Alceste
qui, «détracteur du genre humain >>, dénonciateur de la
mondanité et de l'hypocrisie, s'entiche d'une coquette.
On décou
vre l'univers personnel d'un auteur, dans une pièce ou dans
l'ensemble de son œuvre : on remarque que
le conflit entre pureté
et débauche qui partage Lorenzaccio s'exprime dans Les caprices
de Marianne par la dualité des cousins : Octave et Coelio.
On est
sensible au style : aux maximes cornéliennes,
à la mélodie de
l'alexandrin racinien, aux métaphores
filées de Musset, aux jeux
verbaux d'Ionesco.
On peut dépasser ce stade de la lecture et de
l'explication, se
faire son théâtre intérieur, en imaginant une
représentation : on rêvera que
tel interprète connu, avec sa
stature, ses mimiques, sa
voix, se déplace selon les indications
scéniques et donne corps et
vie (imaginaires) au texte.
On peut
même prononcer
le texte en l'accompagnant des intonations
adéquates.
Mais le théâtre, comme l'étymologie l'indique (le mot vient d'un
verbe grec qui
signifie : « contempler >>, « regarder »), est un art
visuel, destiné
à la représentation.
Le metteur en scène est celui qui
coordonne
le spectacle, harmonise les préparatifs de la représenta
tion.
Dans ce but, il procède, lui aussi, à une lecture et envisage,
dans un premier temps,
le théâtre comme texte.
Il doit mettre en
clair les passages obscurs (ainsi le langage du XVIIe siècle a vieilli et
certains mots ont changé de signification), comprendre
ce qu'a
voulu dire l'auteur, connaître
le milieu culturel dans lequel il a
vécu :
il n'est pas indifférent de savoir que Racine a été marqué
par
le jansénisme.
Il doit porter attention à la description du décor,.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- En vous appuyant sur votre expérience de lecteur et de spectateur, vous expliquerez et discuterez cette réflexion de H. Gouhier : « La représentation n'est pas une sorte d'épisode qui s'ajoute à l'oeuvre; la représentation tient à l'essence même du théâtre ; l'oeuvre dramatique est faite pour être représentée: cette intention la définit.
- «L'idée même que la signification d'une oeuvre valable puisse être épuisée après deux ou trois lectures est une idée frivole. Pire que frivole : c'est une idée paresseuse. Ce qui seul s'évanouit rapidement, c'est le divertissement que procure la chose nouvelle. Reste son apport permanent : mais celui-là ne se livre pas sans effort à la jouissance superficielle. » Claude-Edmonde Magny. Commentez et, si vous le jugez bon, discutez cet avertissement au lecteur, en vous appuyant sur des ex
- Dans son Discours de Suède, Albert Camus, déclare : « L'art, dans un certain sens, est une révolte contre le monde dans ce qu'il a de fuyant et d'inachevé... Il ne s'agit pas de savoir si l'art doit fuir le réel ou s'y soumettre, mais seulement de quelle dose exacte de réel l'oeuvre doit se lester pour ne pas disparaître dans les nuées, ou se traîner, au contraire, avec des semelles de plomb. » Commentez et éventuellement discutez ce point de vue concernant les rapports de l'art avec l
- Le dictionnaire Robert définit ainsi la poésie : « Art du langage généralement associé à la versification, visant à exprimer ou à suggérer quelque chose au moyen de combinaisons verbales où le rythme, l'harmonie et l'image ont autant et parfois plus d'importance que le contenu intelligible lui-même. » En vous appuyant sur des exemples précis, analysez cette définition et discutez-la éventuellement.
- En vous appuyant sur des exemples, vous apprécierez cette formule par laquelle Lanson définit « en son essence » le lvrisme : « l’expression individuelle d’une inquiétude métaphysique ».