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Commentez ce vers de Lamartine : J'aime les voix du soir dans les airs épandues.

Publié le 14/02/2012

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lamartine

Vous encadrerez vos réflexions dans une description de scène champêtre, vous chercherez à traduire sincèrement vos sensations et vos impressions.

Midi est beau : sous son regard de feu, la terre se tient dans l'immobilité de l'extase. L'aurore est belle : aussitôt qu'elle a paru, la terre tressaille; tout chante, la cloche et l'oiseau, la branche et la vague. Le soir est plus beau... Pour l'adieu, le soleil s'est paré d'une pourpre éblouissante; toute une moitié du ciel en est illuminée de rouge, et, à travers l'Océan, une large voie triomphale se prolonge jusqu'à lui, jonchée de palmes d'or. C'est l'heure où les  barques rentrent; leurs voiles devenues roses défilent solennellement devant l'astre glorieux....

lamartine

« pagne, il vient d'autres voix : beuglements prolongés, jappements brefs.

lambeaux de chanson fredonnée ou sifflée, heurts de sabots ...

Etouffées, in­ décises, elles flottent et fondent Ientekent da'ns l'air.

Et tous ces bruits, ceux de l'Océan et ceux de la terre, se mêlent en un murmure confus et faible, le murmure d'une activité que la fatigue est SUT le point d'éteindre, d'une prière que le sommeil va bientôt endormir.

Cependant, les cigales de sillon à sillon, se répondent de leur éri-cri, mon(}ttme et métallique comme un tic-tac d'hor- loge...

· Quelle est donc cette ivresse subtile qui nous envahit durant les beaux soirs d'été? Sous son empîrtl; les poèies :ont chanté, ils ·ont pieuré, ils ont conté mme folies.

Mais sans être poète, qui ne l'a épro.tlvée quelquefois et à quelque degré? Plusieurs éléments la composent et ses causes sont diverses.

·Le hien-être physiique d'abot!d.

1\empli'e dt1 labeur des bras Ol'Jl de :V esprit, l:t journée ~re s'est JWint aebèvée sans f.ati:gue.

Le travail quitté, c'est uu.

far­ dea-a que t~tm dépose.

En c&s' premiers moments de relâche, la l~ssttade, amassee dans les œembPes, s'échappe avec une hâte· dêlicieuse> que suit une détente de l'êt~ tout entier.

Au surplus, du dehors.

il ne vient que· des impressions calmantes : !;,.obscurité est toute pénétrée de Im.ni:ère, les bruits· sont étouffés, l'air est doux; et lem• caresse nous· est à'autant plus agréable que le poids des heures précédentes a été plus lourd.

C'est un a.ccord parfait de nos sensations, dont l~écho att.eint· cette parti.e supérieure de l'âme qui frissonne d'aise à toute harmMie.

EntFe la Fumeur de midi et la rumeur du soir, la différence n'est point notable : or, tandis que celle-ci nous charme, celle-là ne nous dit rien.

Pourquoi? A mifli, la lumière est intense et la cha­ leur a~cablatlte :· Fâme est froissée, eHe n'écoute pas, ou, si elle écotlte, la souffrance que d'une part elle éprouve affaiblit ou neutralis-e le plaisir qu'en même temps elle ressent..

· Qui dira J'influence d~s beaux soirs de l'Archipel sur l'imaginatiott jf>,-euse des grecs d'Homère et de Périelès? Au contraire n'est-ce pas à ses nuits tra­ versées de tempêtes que le Germain doit en partie sen naturel pPompt aux colères terribles?.• De même, fi-magine que la sérénité de nos calmes crépus­ cules s'emvreint dHns l'àme de nos campagnards, de ceux d'tt.

moi1H> qu.e ne troublent pas les ivresses factices ni ks ambitions décevantes .

.

Le charme myst:érieux qu~a pottr nous le soir tombant s're~:plique encore pHr des causes d'un ord1>e· plus élevé.

L'anaffigie est frappante entre une vie et mi jour.

En verta de eette analogie, :nous prenons, au coars d'une seule révolutioft' de soleil, pourvu que les circonstances n'y mettent p,oint d'obstacle, ·quelque chose des sentiments qui ma-rquent ies d'Hfèrentes étapes de l'existenee.

Le soir d'un jour, e·'est le soir de la vie : nous a·vo-ns alors tme pente à la bonté, à l'induigen'Ce, à la miséricorde, douces vePhis d'e vieil­ lard's qui sont u.n baulne au cœur, et nous sentons venir eet apaigement mélaneoli. »

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