commentaires de texte, verlaine sagesse
Publié le 11/04/2015
Extrait du document
«
Cette image récurrente chez Baudelaire ou Mallarmé par exemple symbolise la liberté du poète.
B.
Le mouvement
L’oiseau dessine un perpétuel mouvement « l’essor » v.7 que nous suivons entre ciel et mer.
1) Le ciel
L’envol vers le « soleil » v.12 semble être entièrement assujetti au vent, v.9 « à tous les vents du ciel
balancée »,v.15 « la brise d’été la porte » , v.20 « au gré du vent se livre » ce qui peut à la fois représenter l’idée
d’infini, d’immensité v.14 mais aussi l’absence d’émancipation du poète sous l’emprise des vents.
2) La mer
L e voyage est aussi très nettement caractérisé par un paysage marin comme le montrent les compléments
circonstanciels de lieu
-« sur la mer » v.3
-« au ras des flots » v.6
-« sur le flot vermeil » v.16
Le mouvement marin est aussi fluctuant que le mouvement aérien et le poète suit la vague et la marée, de même
qu’il se laissait porter par les vents.
La polysémie du verbe « flotte » v.20 réunit d’ailleurs ces 2 éléments le ciel et la mer, dans cette « immensité »
v.14 qu’accentue la longueur du vers (par rapport à ceux qui l’entourent).
3) Un itinéraire chaotique.
La confusion du poète apparaît dans l’ itinéraire qu’il suit, indéterminé et vague à tel point qu’il semble
chaotique, comme ballotté par les éléments.
La seule référence au guide est lointaine v.19 « au lointain le pilote » ou hasardeuse « un instinct la guide » v.14
Le chaos de cette destinée est particulièrement sensible dans l’idée de verticalité des rejets des v.21 et 22 :
« plonge » v.21 « revole » v.22 et semble évoquer le déchirement de l’univers Baudelairien entre le spleen et
l’idéal.
La liberté s’apparente au désordre et au dérèglement comme le suggèrent les v.12 et13 « ivre de soleil et de
liberté » ou l’adjectif « folle » du v.3.
Aussi l’angoisse est présente dans cette évasion , ce que ne saurait contredire le « tiède demi-sommeil » peu
convaincant comme idée d’apaisement.
III.
Une allégorie de la démarche poétique
Mais la souffrance chez Verlaine, souffrance faite de tristesse et d’angoisse, joue avant tout un rôle esthétique.
[Verlaine aime la tristesse comme il aime les paysages du Nord, tristes et beaux.
Il y a une certaine beauté dans la
mélancolie.]
Et l’oiseau poète devient l’allégorie d’une poésie belle, triste et libérée.
A.
L’analogie oiseau/poète
L’anacoluthe du v.8 « elle suit la vague, ma pensée », nous met sur la voie d’un autre niveau de significations, un
voyage poétique où Verlaine dans une autre « chanson triste » pose les jalons de son innovation poétique.
Il se présente tout d’abord en tant que poète « mon esprit » v.2 situé au-dessus des autres hommes : il « vole sur la
mer » v.3 quand les autres sont « au ras des flots » v.6 mais dans une attitude doublement bienveillante « mon
amour le couve » v.6, comme pour rétablir un équilibre instable entre l’homme et le poète.
B.
La musique
« De la musique avant toute chose », écrit Verlaine dans son « Art poétique ».
Ce poème en est une brillante illustration :
· Dans les 3 e
et 4 e
strophes, il joue sur les perceptions auditives « elle crie » v.18, parallèlement aux
perceptions visuelles ( synesthésie ) .On distingue également des perceptions tactiles « brise » v.15 et
« tiède » v.17.
· Les nombreux procédés de reprises créent une obsession musicale caractéristique de l’univers Verlaine :
- reprise totale d’une strophe ( le refrain)
2.
»
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