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Publié le 11/04/2015

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VERLAINE «Je ne sais pourquoi? » Sagesse Introduction Verlaine a écrit ce poème à Bruxelles au début de son emprisonnement (en septembre 1873). Il était destiné à un recueil intitulé «Cellulairement», allusion claire à sa captivité. Verlaine y renonça et répartit les pièces de « Cellulairement » entre différents recueils. « Je ne sais pourquoi » échut à Sagesse. Ce poème de la captivité est tout d'abord l'expression d'une souffrance faite de remords et de regrets. Mais le poète s'évade et son rêve de liberté devient une allégorie de sa propre démarche poétique.   I.L'expression d'une souffrance, II.Le désir d'évasion, III.Une allégorie de la démarche poétique. I.L'expression d'une souffrance Le poème, de tonalité lyrique dans le refrain, et plus impersonnelle dans les strophes centrales, évoque  la plainte du poète face à la malédiction qui le condamne au malheur. A.La confusion Le poème débute par une interrogation « pourquoi » reprise 3 fois, sous la double forme d'une interrogation indirecte au vers1 et directe au vers 6. Il se termine également sur cette question restée sans réponse, dans l'écho du refrain de la dernière strophe. Le poète s'interroge à la fois sur son incapacité à avoir des attaches « pourquoi tout ce qui m'est cher?  mon amour la couve au ras des flots » et sur sa tendance irrépressible à partir « pourquoi mon esprit ?vole sur la mer ». B.La mélancolie 1)la douleur Le poète est un être souffrant dont la douleur morale trouve sa traduction physique dans la rime commune des v.18, 21 et 22 qui accouple « meurtrie » et « crie ». 2)l'angoisse Il est dominé par des sentiments très fortement négatifs et systématiquement mis en évidence :<...
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« Cette image récurrente chez Baudelaire ou Mallarmé par exemple symbolise la liberté du poète. B.

Le mouvement L’oiseau dessine un perpétuel mouvement « l’essor » v.7 que nous suivons entre ciel et mer. 1) Le ciel L’envol vers le « soleil » v.12 semble être entièrement assujetti au vent, v.9 « à tous les vents du ciel balancée »,v.15 « la brise d’été la porte » , v.20 « au gré du vent se livre » ce qui peut à la fois représenter l’idée d’infini, d’immensité v.14 mais aussi l’absence d’émancipation du poète sous l’emprise des vents. 2) La mer L e voyage est aussi très nettement caractérisé par un paysage marin comme le montrent les compléments circonstanciels de lieu -« sur la mer » v.3 -« au ras des flots » v.6 -« sur le flot vermeil » v.16 Le mouvement marin est aussi fluctuant que le mouvement aérien et le poète suit la vague et la marée, de même qu’il se laissait porter par les vents. La polysémie du verbe « flotte » v.20 réunit d’ailleurs ces 2 éléments le ciel et la mer, dans cette « immensité » v.14 qu’accentue la longueur du vers (par rapport à ceux qui l’entourent). 3) Un itinéraire chaotique. La confusion du poète apparaît dans l’ itinéraire qu’il suit, indéterminé et vague à tel point qu’il semble chaotique, comme ballotté par les éléments. La seule référence au guide est lointaine v.19 « au lointain le pilote » ou hasardeuse « un instinct la guide » v.14 Le chaos de cette destinée est particulièrement sensible dans l’idée de verticalité des rejets des v.21 et 22 : « plonge » v.21 « revole » v.22 et semble évoquer le déchirement de l’univers Baudelairien entre le spleen et l’idéal. La liberté s’apparente au désordre et au dérèglement comme le suggèrent les v.12 et13 « ivre de soleil et de liberté » ou l’adjectif « folle » du v.3. Aussi l’angoisse est présente dans cette évasion , ce que ne saurait contredire le « tiède demi-sommeil » peu convaincant comme idée d’apaisement. III.

Une allégorie de la démarche poétique Mais la souffrance chez Verlaine, souffrance faite de tristesse et d’angoisse, joue avant tout un rôle esthétique. [Verlaine aime la tristesse comme il aime les paysages du Nord, tristes et beaux.

Il y a une certaine beauté dans la mélancolie.] Et l’oiseau poète devient l’allégorie d’une poésie belle, triste et libérée. A.

L’analogie oiseau/poète L’anacoluthe du v.8 « elle suit la vague, ma pensée », nous met sur la voie d’un autre niveau de significations, un voyage poétique où Verlaine dans une autre « chanson triste » pose les jalons de son innovation poétique. Il se présente tout d’abord en tant que poète « mon esprit » v.2 situé au-dessus des autres hommes : il « vole sur la mer » v.3 quand les autres sont « au ras des flots » v.6 mais dans une attitude doublement bienveillante « mon amour le couve » v.6, comme pour rétablir un équilibre instable entre l’homme et le poète. B.

La musique « De la musique avant toute chose », écrit Verlaine dans son « Art poétique ». Ce poème en est une brillante illustration : · Dans les 3 e et 4 e strophes, il joue sur les perceptions auditives « elle crie » v.18, parallèlement aux perceptions visuelles ( synesthésie ) .On distingue également des perceptions tactiles « brise » v.15 et « tiède » v.17. · Les nombreux procédés de reprises créent une obsession musicale caractéristique de l’univers Verlaine : - reprise totale d’une strophe ( le refrain) 2. »

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