Commentaire sur Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand
Publié le 05/09/2018
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Cyrano le poète et non Christian. D'autre part, le spectateur assiste aux apartés des acteurs, notamment à celui de Cyrano : \"C'est vrai, je suis beau, j'oubliais !\" dont il devine toute l'ironie. Au-delà du quiproquo, le spectateur assiste au parallèle troublant entre Roxane qui se plait dans son amour, et Cyrano, frustré, qui pousse Christian sur le balcon. Christian qui embrasse l'objet de ses désir et Cyrano qui souffre de ne pas être aimé. Une complicité entre le spectateur et la scène qui se déroule devant ses yeux est établie, il assiste avec plaisir à une pièce dans laquelle il est «acteur».
Cette scène 10 de Cyrano de Bergerac évoque donc deux aspects de la relation vécue par les trois personnages : la duperie et l'amour. Cette relation est évoquée par un jeu scénique particulier et une place importante conférée au spectateur qui voit la scène dans sa totalité. Roxane est dupée dans son jugement par le lyrisme utilisé par Cyrano, qui malheureusement, est un personnage pathétique, destiné à souffrir de la non-réprocité de ses sentiments. Cette scène, dont l'action est basée sur le mensonge est similaire à l'oeuvre de Beaumarchais Le Mariage de Figaro, pièce dans laquelle le subterfuge est aussi utilisé alors que la Comtesse prend la place de Suzanne dans le but de duper son mari.
«
être poète n'est autre que Cyrano...
elle est ainsi dupée.
Le climat de cette scène est lié au mensonge et à la duperie dont use Cyrano pour séduire Roxane.
L'espace et le
jeu scénique sont
déterminants dans l'élaboration de l'action.
En effet on note, dès le départ, une barrière physique entre Roxane et Cyrano : le balcon.
C'est d'ailleurs de lui
dont il profitera, tirant son avantage de ce lieu qui empêche Roxane de la distinguer et cache Christian de la même
façon ("C'est vous ?" l 1).
Le balcon est fortement symbolique dans la mesure où il place Roxane en hauteur,
femme inaccessible à son amour.
Cette topographie, par la suite, prouvera le décalage existant dans ce triangle
amoureux : seul Christian montera en haut étant le seul homme désiré par Roxane.
Une fois arrivé en haut
Christian est récompensé par Roxane.
Le mensonge se perpétue et Roxane croit recevoir son amant.
Une
indication scénique, "le feuillage", au vers 40, renforce la duperie dans laquelle les personnages s'enfoncent.
Les
plantes ôtent la vue et rendent Roxane aveugle au véritable amour de Cyrano de Bergerac.
L'espace scénique a
donc une portée symbolique permettant au héros de tromper habilement Roxane qui, dans cette scène, ne peut
croire que son ouïe.
Roxane est prise au piège, comme le prouve la fin de cette scène et son attitude vient à se modifier à mesure que
la pièce avance.
Elle méprise au départ les déclarations du faux Christian et va jusqu'à lui ordonner de se taire par
deux fois (v 12 et 22).
Cependant, cette autorité disparait à mesure que Cyrano la complimente.
L'assimilation à une reine baisse sa
garde et, complétant l'alexandrin du vers 29, elle complimente à son tour son bien-aimé.
Sa dernière injonction est
celle de la rejoindre, signe qu'elle accepte son amour et Roxane est fortement bouleversée par les déclarations
amoureuses.
Les dernières paroles de Roxane sous la forme de stichomythies, montrent l'état langoureux dans
lequel elle se trouve, prête à se donner toute entière à Christian.
Ses paroles sont complétées par le baiser donné
finalement par Christian.
Ce baiser, sujet principal des alexandrins, ne sera procuré que par le rival de Cyrano.
On
assiste dans cette scène à une amplification des sentiments amoureux de Roxane, réduis à des phrases très
courtes mais qui gagnent en intensité.
La duperie complète de Roxane est à opposer au spectateur qui assiste à la
pièce.
Cette scène lui permet de prendre part à l'action.
Il se fait complice du mensonge qui se déroule devant lui.
Pour
procurer au spectateur le plaisir d'omniscience, cette scène utilise le visible et le non visible.
Le balcon, rupture
entre Cyrano et Roxane l’empêche de distinguer l'orateur et de distinguer la vérité.
Cependant, le spectateur a une
vision large de l'action : il sait parfaitement que c'est
Cyrano le poète et non Christian.
D'autre part, le spectateur assiste aux apartés des acteurs, notamment à celui de
Cyrano : "C'est vrai, je suis beau, j'oubliais !" dont il devine toute l'ironie.
Au-delà du quiproquo, le spectateur
assiste au parallèle troublant entre Roxane qui se plait dans son amour, et Cyrano, frustré, qui pousse Christian sur
le balcon.
Christian qui embrasse l'objet de ses désir et Cyrano qui souffre de ne pas être aimé.
Une complicité
entre le spectateur et la scène qui se déroule devant ses yeux est établie, il assiste avec plaisir à une pièce dans
laquelle il est «acteur».
Cette scène 10 de Cyrano de Bergerac évoque donc deux aspects de la relation vécue par les trois personnages :
la duperie et l'amour.
Cette relation est évoquée par un jeu scénique particulier et une place importante conférée
au spectateur qui voit la scène dans sa totalité.
Roxane est dupée dans son jugement par le lyrisme utilisé par
Cyrano, qui malheureusement, est un personnage pathétique, destiné à souffrir de la non -réprocité de ses
sentiments.
Cette scène, dont l'action est basée sur le mensonge est similaire à l'oeuvre de Beaumarchais Le
Mariage de Figaro, pièce dans laquelle le subterfuge est aussi utilisé alors que la Comtesse prend la place de
Suzanne dans le but de duper son mari..
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