Commentaire : Souvenir De La Nuit Du 4 De Victor Hugo
Publié le 15/10/2011
                             
                        
Extrait du document
 
                                Dans ce décor à la fois vague et précis qui semble prendre vie, des personnages apparaissent dés le vers 4 : le narrateur et ses amis, une vieille grand-mère, un enfant décédé. Des vers 13 à 16, le récit présente la grand-mère et ses gestes. Elle est appelée « vieille grand-mère «, « l’aïeule « puis « elle «. Le complément de lieu « sur ses genoux « v.16, renvoie à son attitude tendre envers l’enfant. Passive durant le déshabillage du petit garçon, elle fera une dernière tentative pour le réchauffer et le réanimer aux v.21-22. Le narrateur et ses amis (désignés globalement par le pronom « on « v.20, « Les nôtres « v.19, « nous « v.6.) ont surtout un rôle d’assistance, ils se rendent utiles même s’ils se sentent impuissants face à la mort.
 
                                «
                                                                                                                            meurtrière qui s'abat sur le petit peuple.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ainsi, plus la famille de l'enfant est présentée comme innocente, pure etvertueuse, plus l'assassinat de du  petit garçon nous parait horrible, exécrable et  immoral.
                                                            
                                                                                
                                                                    La première antithèseutilisée par l'auteur dans ce poème  oppose donc le cadre familial dans lequel évoluait  l'enfant, espace privé, aumonde extérieur  où règne  la violence  et la terreur.
                                                            
                                                                                
                                                                     Le logis  est présenté  comme « propre,  humble,  paisible,honnête » v.3, ce qui s'oppose naturellement aux combats extérieurs, évoqués au v.18, « dans la rue où l'on entuait d'autres.
                                                            
                                                                                
                                                                    » L'énumération des adjectifs qualifiant le logis, permet d'insister sur l'image d'un foyer étranger à laviolence.
                                                            
                                                                                
                                                                    Dans cette  accumulation d'épithètes, il est d'ailleurs  intéressant d'observer les adjectifs « humble  » et« honnête » qui évoquent des valeurs morales et renvoient donc métonymiquement aux habitants du logis plus qu'aulogis lui-même.
                                                            
                                                                                
                                                                    Le lieu se charge de caractéristiques morales qui renforcent la pureté du cadre familial par oppositionà la tuerie du dehors.
                                                            
                                                                                
                                                                    En outre, la présence du « rameau béni » contribue également à renforcer l'aspect moral de lafamille qui est à l'évidence pieuse et possède des valeurs.
                                                            
                                                                                
                                                                    En outre, le portrait de la mère de l'enfant, décédée, rendle lien qui unissait la grand-mère et son petit fils encore plus fort et émouvant.
                                                            
                                                                                
                                                                    L'enfant était le seul soutien del'aïeule qui avait perdu sa fille (v.30-31), il était même devenu indispensable à la grand-mère : « Monsieur, quand ilfallait que je fisse une lettre, c'est lui qui l'écrivait »v.43 et «  que vais-je devenir à présent ? » Enfin, l'image del'armoire en noyer v.20 d'où l'on extrait le drap blanc qui sert de linceul accentue l'idée d'une famille à la vie rangée,paisible; d'un foyer traditionnel et simple.
                                                            
                                                                                
                                                                    La deuxième antithèse qui parcourt le poème réside dans l'opposition entrel'image de l'enfant mort et celle de l'enfant vivant.
                                                            
                                                                                
                                                                    En effet, la perte de l'enfant est d'autant plus cruelle que sonexistence passée était heureuse, pleine de vie et de promesses.
                                                            
                                                                                
                                                                    Le rappel de la vie encore toute récente du petitgarçon se fait grâce à divers éléments : la « toupie en buis » v.9, les propos de la grand-mère v.34 et l'intrusion dunarrateur avec la métaphore de la « mûre dans les haies » , qui désigne le sang sur le front de l'enfant et rappelleégalement le monde  naturel  et paisible  de l'enfance  avec ses courses  dans les bois  et la cueillette  des fruitssauvages, tout en l'associant brutalement à l'univers horrible de la guerre, du sang et de la mort.
                                                            
                                                                                
                                                                    Enfin, l'emploi destemps  est significatif  : l'imparfait  signale un passé  récent  « ce  matin  il jouait  » et  des  actions  en coursd'accomplissement, il s'oppose au passé composé qui énonce des actions de mort « Dire qu'ils m'ont tué ce pauvrepetit  être ! ».
                                                            
                                                                                
                                                                     L'opposition  imparfait/passé  composé prend tout son sens  au vers  36 où les  deux  tempscoexistent : « il passait dans la rue, ils ont tiré dessus.
                                                            
                                                                                
                                                                    » Le contraste entre la vitalité de l'enfant, son enfanceheureuse et les actes atroces, le sort injustifié dont il a été victime fait donc ressortir la monstruosité de ce meurtreet suscite l'émotion, qui apparait également à travers le comportement et les paroles de la grand-mère.
L'émotion apparaît à travers LE COMPORTEMENT et les paroles de la grand-mère au discours direct (v.27 à 47).
L'émotion est présente dans ce poème comme en atteste un important champ lexical du chagrin : « pleurs »v.5,« navre »v.27,  « sanglots »v.41,  « pleurer »v.42, « tremblant  », « deuil  »v.49, qui  souligne le bouleversementaffectif des personnes présentes et concerne principalement la grand-mère de l'enfant.
                                                            
                                                                        
                                                                    Aussi, le registre pathétiqueest-il souligné par le comportement et les paroles de la grand-mère.- les paroles de la grand-mère (v.27 à 47), au discours direct :Aux vers  27-28,  le verbe  « crier  » souligne  sa douleur  et la ponctuation  affective (exclamation)  révèle sonindignation.
                                                            
                                                                                
                                                                    La force de ce vers tient aussi au fait que le narrateur est pris à témoin : « monsieur ».
                                                            
                                                                                
                                                                    La grand-mèreévoque ensuite le passé heureux et prometteur de l'enfant, qui contraste avec l'affreuse réalité (sa mort) et faitressortir le pathétique de la situation présente (v.27-31).
                                                            
                                                                                
                                                                    De plus, le connecteur temporel « ce matin » au v.34 rendle souvenir de l'enfant  plus récent et par là même, plus douloureux.
                                                            
                                                                                
                                                                     La présence du petit garçon est égalementsoulignée par l'adverbe de lieu « là » dans ce même vers.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ainsi, la grand-mère, nous renvoie à une image de l'enfantvivant, innocent,  tué alors  qu'il jouait  certainement  avec sa « toupie  en buis  », ce  qui  accentue  et soulignel'injustice de sa mort.Si les paroles de la grand-mère suscitent l'émotion, son comportement y contribue également.
- Le comportement de la grand-mère :En effet, elle semble s'opposer à l'idée de la mort de l'enfant, ce que souligne l'adverbe « cependant » au v.21 etelle agit avec beaucoup de tendresse et de sollicitude, comme s'il était seulement malade aux v.15-32.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ainsi, uncontraste s'établit entre la dure réalité et sa non acceptation par la grand-mère.
2) L'incompréhension de la grand-mère :
L'incompréhension de la grand-mère face au meurtre de son petit fils accroit la puissance émotionnelle du poème.
                                                            
                                                                                
                                                                    Eneffet,  si l'incompréhension  de la femme  âgée apparait  dans ses  gestes vains et  désespérés,  elle est égalementperceptible  à travers  de nombreuses  phrases exclamatives  et interrogatives.
                                                            
                                                                                
                                                                     Ces types  de phrases  particulierstrahissent l'émotion de la locutrice qui s'interroge quant au crime d'un enfant innocent et réclame des explications.Cependant, son questionnement reste vain, nul ne pouvant justifier l'horreur de telles exactions.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ainsi, du vers 27 auvers 28, et du vers 32 au vers 35, nous pouvons relever plusieurs exclamations de l'aïeule avec des interjections :« Ah ! Mon Dieu ! » v.32, qui expriment toute sa souffrance et sa non acceptation.
                                                            
                                                                                
                                                                    De plus, l'exclamation du vers39 : « Cela  n'aurait rien  fait à monsieur Bonaparte /  De me tuer au  lieu de tuer  mon enfant ! », met en  reliefl'injustice  qui condamne  la jeunesse et épargne la vieillesse.
                                                            
                                                                                
                                                                    Et  au vers 31, une  interrogation, soulignée  par unenjambement qui la fait se poursuivre sur le vers suivant vient renforcer l'indignation de l'aïeule face au meurtred'êtres innocents : « Est-ce qu'on va se mettre à tuer les enfants maintenant ? ».
                                                            
                                                                                
                                                                    Toute l'incompréhension face à lafolie meurtrière qui frappe les plus faibles ressort dans cette question pleine de révolte.
                                                            
                                                                                
                                                                    Enfin, l'interpellation brutaledu narrateur et de ses amis au vers 44 : « Expliquez-moi cela vous autres aujourd'hui », reprise en échos au vers46 : « Pourquoi me l'a-t-on tué ? Je veux qu'on me l'explique », met en relief une volonté de savoir, d'obtenir desréponses, ce qui accentue davantage l'incompréhension de la grand-mère et accroit l'émotion du lecteur sensible àsa détresse.
                                                            
                                                                                
                                                                    Des vers 50 à 61, le narrateur semble répondre à cette interrogation formulée au vers 46 par la grand-.
                                                                                                                    »
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