Commentaire Saint François de Sales, Entretiens spirituels Entretien 13, De la prétention pour entrer en la Religion
Publié le 22/01/2013
Extrait du document
«
visitandines du bien fondé de l'observance de leurs règles de vie en ce qu'elles sont un moyen de parvenir au
but qui doit être le leur : l'union à Dieu.
Pour convaincre, François de Sales utilise l'art de l'éloquence et appuie son propos sur sa maîtrise de la
rhétorique.
La première phrase de l'extrait en est révélatrice : « Je puis vous assurer de la part de Dieu » pose
l'éthos de l'orateur comme intermédiaire avec Dieu, comme messager dépositaire de la Loi que sont les Règles
(ce que renforce plus loin l'analogie avec Moïse, l.38) et l'emploi du verbe « assurer » assoit la conviction dont il
fait preuve, conviction destinée à se propager chez ses Filles puisqu' elle est appuyée par la modulation « sans
doute » (l.2).
La thèse est ensuite immédiatement explicitée : le but est donc l'union à Dieu, le moyen qui en est
la condition est la fidélité aux règles.
L'emploi d'un rythme ternaire marqué par la succession des propositions donne toute sa densité à cette phrase
qui trouve son point culminant en « Dieu ».
Il s'agit donc d'élever son âme vers Dieu.
En effet, le discours de F.
de Sales réside en une véritable instruction religieuse.
Il oppose ainsi deux ordres :
l'univers séculier et le régulier, le monde et la Religion.
C'est du monde que proviennent les passions
(« inclinations » l.5, précisées par l'accumulation l.7 « habitudes, passions et inclinations ») comme en
témoigne le polyptote apportées/apportiez, tandis que la Religion apparaît comme le lieu de « la raison, la Règle
et l'obéissance » (l.5).
Il y a donc une confrontation entre deux logiques d'existence, deux modes de vies
différents, confrontation renforcée par le procédé de répétition l.5 à 7 « à vivre selon (...) et non pas selon (...)
mais non pas que vous viviez selon(...) » ainsi que par l'écho des rythmes ternaires l.5 et 7.
Le fondateur de l'ordre s'attache donc à instruire les religieuses auxquelles il s'adresse comme en témoignent
les champs lexicaux (l.1-4-8-11à15) et les illustrations de l'enseignement et de l'apprentissage : ainsi, « la
Religion est une école où l'on apprend sa leçon » où « le maître » est Dieu, « l'écolier » les religieuses.
(l.14/15).
En effet, F.
de Sales convoque Dieu et la Religion comme justification de son propos et la fréquence de leurs
occurrences ( « Dieu »à dix reprises, quatre pour la « Religion » ) confirme son éthos d'intermédiaire et de
dépositaire des règles qu'il transmet.
Il emploie ainsi des procédés didactiques tels que l'illustration de son propos par des figures d'analogie ( la
métaphore du « pressoir », l.8, les apprentissages des armes et de l'équitation l.16 et 17 renforcées par la.
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