Commentaire : Ronsard Second livre des Amours : "Comme on voit sur la branche au mois de mai la rose… "
Publié le 05/10/2014
Extrait du document
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Dans un premier temps, nous évoquerons l’image de la femme, comparée à une rose, en ce qu’elle est
éphémère, ce qui nous conduira à étudier la réflexion sur la vie et la mort que mène le poète ; enfin,
nous nous demanderons si le poète, par l’écriture, ne cherche pas à immortaliser son amour et cette
femme aimée.
Tout d’abord, nous voyons que le poète évoque une femme aimée, trop tôt disparue, qu’il compare à
une rose, à la fois en ce qu’elle est belle et éphémère.
Le poème file une comparaison entre la femme et la rose.
Cela est visible tout d’abord par lastructure
même du sonnet.
En effet, un sonnet traditionnel doit observer une rupture sémantique entre les
quatrains et les tercets.
Ici, nous observons que les quatrains sont consacrés au comparant et les tercets
au comparé, grâce à la structure binaire explicite« Comme… », vers 1, « Ainsi… », vers 9.
Ensuite,
nous voyons que la rose a bien des points communs avec une jeune fille : sans être totalement
personnifiée, elle est caractérisée par un vocabulaire plutôt réservé à un être humain : « jeunesse », au
vers 2, « grâce » et « amour », au vers 5, « languissante » et « elle meurt » au vers 8.
Ces mêmes
éléments caractérisent la femme aimée (« en ta première et jeune nouveauté », vers 9, « beauté », vers
10, « t’as tuée », vers 12, par exemple), rapprochant ainsi encore le comparant et le comparé.
La
femme est la rose.
Ce qui, en premier lieu, est remarquable chez cette femme, comme chez la rose, c’est sa beauté.
En
effet, ce poème d’amour se présente évidemment comme un éloge à la femme aimée.
La comparaison
à la rose, tout d’abord, est laudative, en ce qu’elle connote la beauté, mais aussi par sa mise en
valeur : le terme « rose » est mis en attente à la fin du premier vers, répété à la rime dans « arrose »,
repris à la rime du dernier vers.
Cela montre bien son importance, la considération que le poète a pour
elle.
On trouve pourl’éloge de la femme, mêlé à l’évocation de la rose, un champ lexical
mélioratif (…).
On remarque que la rose (la femme) est objet de l’admiration, d’abord de son
entourage, à qui elles prodiguent leur aura bienfaisante : objet exclusif du regard au vers 1 (« Comme
on voit… la rose ») : on note l’emploi de l’indéfini qui prouve l’attrait universel que « la » rose
provoque, elle-même déterminée par un article défini, qui l’isole, la promeut, elle prodigue sa grâce et
protège l’amour aux vers 5-6.
On note ici une certaine sensualité, évoquée par la convocation des
sens de la vue et de l’odorat, celui-ci mis d’autant plus en valeur par l’encadrement du vers 6 par les
termes « embaumant » et « odeur ».
La femme comme la rose bénéficient aussi d’une aura qui s’étend
à l’univers entier : le « ciel », vers 2, est personnifié, éprouvant des sentiments humains, « jaloux » ;
« l’Aube », vers 3, dont la majuscule semble indiquer que l’on fait référence à la déesse (« l’Aurore
aux doigts de roses », nous dit Homère), semble être au service de la rose ; enfin, au vers 10, « la Terre
et le Ciel », diptyque qui nous montre cette aura universelle, sont eux aussi en position d’infériorité,
surpassés par la beauté de la femme (« honoraient ta beauté »).
Ainsi, le poète célèbre la beauté de la
femme, qui touche non seulement son entourage (vers 6), mais l’univers entier.
Cette beauté est intimement liée à la jeunesse de la femme aimée Dès le premier vers, au sein de la
comparaison avec la rose, est évoqué le « mois de mai », qui connote à la fois la nouveauté, avec le
renouveau du printemps, et l’amour.
De même, à deux reprises, la jeunesse et la beauté sont
intimement liées : au vers 2, elles sont associées par l’épithète« belle jeunesse » ; aux vers 9-10, elles
le sont encore, à la rime (« nouveauté » / « beauté »).
Le thème de la jeunesse, ailleurs exprimé par
le champ lexical assez redondant (…), est aussi lié à la vitalité : « première fleur », au vers
2, rime avec « vive couleur ».
Mais on remarque surtout que la jeunesse possède un caractère
éphémère : deux fois, le poète répète l’adjectif ordinal « premier » (vers 2 et 9), toujours associé à
cette jeunesse, la fixant comme un instantané.
La jeunesse semble donc être une caractéristique qui.
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