commentaire Ronsard, Derniers vers
Publié le 22/06/2015
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«
II.
Une critique ambivalente
Il est cocasse de constater que dans le tragique de son agonie, Ronsard glisse une critique classique
dans la littérature, celle de la médecine, mais il le fait en humaniste avec des périphrases et des
références mythologiques.
Apollon et son fils sont impuissants sur la Mort.
Ici, ils n’ont pas le titre de dieux mais de maitres
renforcés par le terme « métier » au v.6.
Il s’agit pour Ronsard de parler de ma trivialité des choses
humaines et non de la question métaphysique du pouvoir de Dieu sur la nature et l’homme.
Nous pouvons voir deux ambivalences, la première est le fait que l’humaniste Ronsard continue à citer
la mythologie antique mais pour la dévaloriser, comme si le chrétien prenait ironiquement ses
distances avec cette culture.
La deuxième est celle que Apollon est le dieu de la mort subite (dans
l’Iliade d’Homère par exemple) ses flèches tuent les grecs, nous pouvons voir une référence à cela au
v.3 «…».
Cependant, il est aussi le dieu soleil, une puissance positive comme on peut le voir au vers 7.
Apollon donne donc la vie et la joie et les reprend également.
III.
Les consolations
Dans tous les poèmes des derniers vers, Ronsard termine par une note de consolation.
Cependant, dans
ce poème, les consolations sont discrètes et peu explicites.
Il fait référence trois fois à l’amitié.
« Quel ami » v.5, « mes chers amis », « chers compagnons » au
vers 13.
On peut y voir l’antiphrase de la vie du poète qui était dédié à l’amour des femmes.
Alors qu’il est à l’agonie et que la solitude amoureuse se fait sentir car il ne s’est pas marié, on peut
voir que la fidélité ultime est celle des amis qui sont à ce moment-là un substitut de la tendresse
féminine.
On peut le voir avec le participe présent « consolant » v.11 mais surtout avec l’expression
« baissant la face » qui renvoie à la tendresse.
On est donc sensible à la tendresse de cett amitié, simple et à peine retenue comme le montrent le
terme « mouillé » v.10 qui fait référence aux larmes, le verbe « baisser » pour l’embrassement ou le
participe présent « essuyant ».
L’au-delà est très peu explicité, il est simplement question d’une place à préparer au v.14.
Cette idée
peut être interprétée de deux façons :
Soit on peut voir dans cette formulation la prière de celui qui les attendra au ciel.
Soit, de manière plus probable, Ronsard fait référence au dur chemin à parcourir qui nécessite un
éclaireur comme le souligne l’expression : « je m’en vais le premier ».
On est dans une sorte
d’exemplarité ou de modèle à suivre.
Conclusion
Ce sonnet « je n’ai plus que les os », inaugure un ensemble de poèmes tous consacrés à une méditation
sur la mort.
Il est empreint d’émotions, de sincérité et parle de la déchéance physique qui accompagne
les derniers jours de la vie..
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