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Commentaire Rimbaud , Le dormeur du Val

Publié le 24/06/2012

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rimbaud

Sonnet (deux tercets et deux quatrains) en alexandrins avec des rimes croisées, plates et embrassées tout à fait régulier en regard de la tradition du sonnet de la Renaissance.
Le Dormeur du Val est un poème qui figure dans les Cahiers de Douai dans le recueil Poésies. Rimbaud l’écrivit en octobre 1870 ,au lendemain de la capitulation française face à la Prusse (avec la capture de Napoléon III, neveu de Napoléon Ier et empereur de France),ce qui entraîne la chute du Second Empire. En septembre 1870 est proclamée la République. Rimbaud profita de ce trouble pour effectuer une fugue qui le mènera à Paris voir les républicains. Ce recueil (Rimbaud l’adressera à P. Demeny) est constitué de poèmes qui offrent un témoignage presque satirique sur la société qui l’entoure. Dans Le Dormeur du Val, Rimbaud s’emploie à dénoncer l’absurdité de la guerre. Il méprise le nationalisme de ses contemporains, et la mort de jeunes hommes le révolte. C’est ce sentiment qui a inspiré “le dormeur du val”. Il nous place dans une ambiance douce et bucolique (relatif a la campagne), avec un personnage serein, mais la maladie s’installe et la mort fait irruption.


rimbaud

« a)Repos et sérénité-Solitude renforce la tranquillité-1e caractéristique : le sommeil, vers 5 « Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue, », 5 syllabes puis 4 puis 3, rythme ternaire et coupé avec petites pauses identiques « , », rythme s'accélère, perte d'une syll pour un détail, effet d'équilibre PUIS un alexandrin puis UN rejet aboutissant àl'idée « dort », en valeur -champ lexical sommeil donne impression de confort (3 X « dort », 1 X synonyme « somme » autres comme « étendu » et « lit vert » ) envahit le poème à partir du deuxième quatrain dont une césure au vers 9, à l'hémistiche « il dort ». -Chiasme ? de construction « Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,/ Pâle dans son lit vert ou la lumière pleut / Les pieds dans les glaïeuls, il dort .

» , entre les deux évocations, image d'un homme allongé « étendu » sur un « lit vert » de verdure.

donc pas sur la défensive ni en posture d'attaque-sommeil lourd compensé par terme à connotation positive « souriant », rejet « tranquille » vers 14 à Soldat n'a plus l'air d'un guerrier aux caractéristiques militaires mais jeune homme au repos, le titre marquant une insistance sur ce repos-renversement de perspective : on percevait le soldat au milieu de la nature, on voyait d'abord la nature puis le soldat mais désormais la nature n'estplus que le lit du soldat, c'est donc le soldat qu'on voit d'abord b) Malaise et inquiétude -« soldat jeune » et non « jeune soldat » comme on s'y attendrait, mise en évidence de la jeunesse du soldat plutôt que son activité -antithèse puisqu'on dort la nuit et le soleil symbolise le jour.-En plus d'inertie du corps, Indices préparent à l'explication finale, malaise en filigrane, entre les lignes :-Détail étrange, antithèse de la « lumière pleut » Position étrange : tête dans l'eau, « nuque baignant », verbe puissant, ancre perso dans état d'abandon Visage du soldat avec « pâle » en tête de vers 8, et « sourire » bien présenté au vers 9 mais reprise « sourirait », effet de redondance, comparaison avec « enfant malade » casse le beau sourire( transfert de la jeunesse et de l'avenir de l'enfant que la maladie compromet ) « bouche ouverte » , détente maximale peut être trop,Maladie accentuée par « il a froid » qui conclut le 1 er tercet. -Chaleur semble inutileDans 2 e tercet, semble privé de respiration et d'odorat, avec « les parfums ne font pas frissonner ses narines » , coté agréable du parfum brisé par négation, allitération en f, souligne l'insensibilité du soldat à la vie et sa chaleur.

Narine qui frissonne = réaction minimale du corps humain à ce quil'entoure à Malaise sous-entendu, être humain privé de ses sens, dans un état d'abandon total b) La mort -Formule finale et rétrécissement de l'espace (du trou de verdure aux deux trous) donne la clé du poème et l'explication aux indices.

Le sommeil dudormeur est une image de mort, similaire à la blessure du Christ sur la croix-Connotation du « trou » , « lit vert » , « étendu »= tombe et lit de mort -« froid » , « tête nue » ,« bouche ouverte » et « sourire » du cadavre, mains sur la « poitrine » (position solennelle, disposition du mort dans le cercueil ) Tranquille en rejet après poitrine : mise en relief signifiant que la poitrine est immobile « narines » sans respiration « nuque baignant » (sang rouge plus herbe verte donne le cresson bleu) « haillons » qqch.

de détruit -Évocation non innocente avec glaïeuls qu'on dépose aux pieds des cercueils, deux conceptions de la plante herbacée-Hypothèse de chant macabre de la rivière-Focalisation sur une partie du corps et les deux trous, avec métonymie (représenter un objet par une de ses caractéristiques : trous), laissant imaginer que mort implicite existe-Trou avec effet d'écho du premier vers.

2 trous renvoient au trou de verdure qui est en fait son tombeau.Construction sonores au vers 1 « C'est untrou de verdure, où chante une rivière » et dernier vers « Il a deux t rous rou ges au côté d roit.

».

De +, dans la 2 ème formule, présentatif remplacé par pronom personnel, introduction du jeune homme.à Rouge casse la sérénité et marque la mort d'autant plus triste qu'elle n'est jamais été citée, justes allusions.

Dénouement très brutal avec une mort enfait omniprésente.et l'euphémisme (nomme des réalités désagréables de manière neutre, voir agréable) et de la litote (atténue sa pensée trop choquante pour mieux faireressortir) Ce poème illustre des thèmes très chers à A.

Rimbaud (tragique, existence,mort) A travers ce poème, Rimbaud se livre à une critique acerbe de laguerre et de son absurdité puisqu'elle ôte la vie à de jeunes soldats, à ces « enfants » de la patrie.

La seule vie qui existe dans ce poème provient de lanature qui tente en vain de réchauffer le corps froid et inerte du jeune soldat désarmé.

Son art s'illustre particulièrement avec les effets rythmiquesbrisés, symboliques d'une vie brisée.

Habileté par laquelle il nous met sur une fausse piste, tout en nous laissant des indices, à la réelle interprétation dupoème.

Il a choisi la carte de l'implicite, des symboles et des situations ambivalentes (deux interprétations). »

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