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commentaire Ramuz La grande peur dans la montagne

Publié le 29/09/2013

Extrait du document

Charles-Ferdinand Ramuz, écrivain d'origine suisse, est l'auteur de l'?uvre La grande peur dans la montagne, publiée en 1927. Dans celle-ci, il nous est raconté l'histoire d'un homme, Joseph, qui par nécessité financière, se doit d'aller s'installer sur l'alpage du Canton de Vaud, un lieu connu pour être maudit. La malédiction s'étant abattue sur le troupeau, oblige le village à la mise sous quarantaine. L'isolation totale décidée entraine pour Joseph, la prise de conscience de la rupture engendrée, qui le maintiendra loin de sa bien-aimée. Dans l'extrait qui nous est proposé, le narrateur s'attarde sur une longue description évolutive du lieu et de l'atmosphère, pour tendre à une prise de conscience du personnage vis-à-vis de la situation. Ainsi, on peut se demander dans quelle mesure l'extrait met en lumière le caractère pictural et tragique de la situation, à travers une description sombre et angoissante, tout en s'interrogeant sur la finalité de ce tableau. Pour ce faire, nous verrons que Ramuz nous peint un tableau sombre d'un paysage montagneux sous différents points de vues, tableau qui permet l'installation d'une atmosphère tragique ou domine la peur et l'angoisse, dans le but de nous faire prendre en conscience du ressenti de Joseph à l'égard de la situation. Premièrement, le texte se présente comme le récit descriptif d'un sombre tableau. En effet, la description qui nous est faite, se montre très picturale, et suit également toute une évolution dans la narrativité. D''une part, on observe que Ramuz, nous fait part, à travers la narration d'une description picturale du lieu en question. Figure ainsi devant nos yeux, un tableau composé en majeure partie d'un « ciel «, « de nuages «, « d'un chalet «, de « pierres « ... Ces éléments principaux peuvent être vus comme constructeur du tableau dans la mesure où ils sont répétés de nombreuses fois. Par exemple, on note la double occurrence du mot « chalet « ainsi que les sept occurrences du mot « pierres «. De plus, l'aspect pictural se lit à travers l'utilisation d'adjectifs qualificatif de couleurs tels que « rose « l 6, « gris « (l.7) et « blancs « (l14), servant à donner des précisions sur le rendu du paysage et du ciel, du fait de la présence de nuages. D'ailleurs, le ciel constitue l'élément fondateur du tableau, pouvant être vu comme le personnage qui anime le regard. Effectivement, à plusieurs reprises, l'expression « le ciel faisait ses arrangements « est utilisée, permettant de ce fait, me mettre en quelques sorte en mouvement le tableau. La phrase ligne 7, «  il se couvrait, devenait gris, avec une disposition de petits nuages, rangés a égale distance les uns des autres, tout autour de la combe, quelques uns encapuchonnant les pointes? «, rend compte de manière précise de l'aspect pictural de la description. On remarque dans cette énumération, toute une logique de construction allant du général au précis : les nuages sont décris comme disposés, ordonnés dans le tableau de manière géométrique, permett...

« paysage, comme si la description qui en était faite, était celle vue par tous les villageois et non pas une seule personne.

Le « on » se veut ainsi globalisant et quelque peu universel.

Cependant, lorsque l’on avance dans le récit, la focalisation est modifié, et se place de manière interne, ce qui est perceptible par l’occurrence du « il » qualifiant le personnage principal, Joseph.

Cependant, dans un troisième temps, apparaît un narrateur, plus seulement internet mais omniscient dans la mesure où il nous transmet les pensée de Joseph.

Effectivement, ligne 52, le narrateur nous rapporte le discours intérieur de Joseph, on le voit par l’utilisation des guillemets et du pronom personnel « je ».

Ainsi, au fil de l’extrait et donc de la description du paysage, découle une vision d’abord universelle (celle de tous les villageois) à une vision plus intérieure et personnelle du protagoniste. De fait, l’extrait qui nous est présenté peut être considéré comme un tableau paysager, décris avec précision, tableau qui par l’évolution de la focalisation, met en lumière les aspects du lieu et du paysage.

Nous avons remarqué l’importance des nuages, qui jouent un rôle dans la noirceur du paysage, et qui nous allons le voir, tendent à amener une atmosphère tragique. Deuxièmement, le texte apparait comme un récit tragique, tragique dans la mesure où l’atmosphère qui ressort du paysage est sombre, inquiétante, provoque un sentiment de crainte et de peur.

De plus d’un point de vue de l’élocutio, le style oral ainsi que l’importance du jugement négatif exposé, renforce le tragique de la description. Tout d’abord, ce qui émerge en premier lieu de la description, c’est l’atmosphère tragique.

En effet, le paysage qui nous est décrit manifeste une condition de l’homme inférieure a celle du ciel.

Le ciel apparaît comme supérieur à l’homme, ce dernier n’étant « même plus un point, lui parmi les gros quartiers de rocs » (l30).

Cette phrase, ainsi que les deux interrogations qui la précède, permette de mettre en exergue, l’infériorité de l’homme et son statut de non visible, du fait de l’omniprésence du ciel.

Il se voit donc disparaitre dans un couloir » (l34).

Ceci est renforcé par l’expression « nous on était trop petits pour qu’il puisse s’occuper de nous » l 20.

Dans cette proposition, le narrateur met en lumière le caractère infiniment petit de l’homme par rapport au ciel, et du coup créer une distance en rabaissant l’homme ainsi que sa condition, face à un ciel dominant et concentré en nuages.

LA petitesse de l’homme peut aussi être perçue, dans la première phrase du passage.

Effectivement il nous est dit qu’il « pouvait être midi ».

L’utilisation du conditionnel pour qualifier le temps, rend compte de l’incertitude de l’homme vis-à-vis de la temporalité.

Ce doute, cette hypothèse met ainsi en valeur l’aspect inferieur de l’homme, par rapport au ciel, qui lui représente, en fonction de sa constitution, le temps.

De plus, les sonorités en [r]et en [s], par les allitérations donnent du poids au paysage, du fait de la présence des pierres et du « ciel qui faisait ses arrangements ».

Ainsi, le tragique qui se dégage du texte se fonde sur la dominante du ciel et de la nature, et qui va jusqu'à rabaisser l’homme, le caractérisant même par la notion d’invisibilité. Puis, cet aspect tragique de la description se lit à travers le style très oral de Ramuz ainsi que par la dominance des négations dans tout l’extrait.

Ramuz, dans son écriture, nous fait part d’un style spécifique et dont l’oralité est frappante.

En effet, de nombreuses fois, nous pouvons remarquer l’utilisation de formules telles que « il y avait que » (l19), « a lui » l 1, ou encore « nous, on était » l 20.

Cette oralité renforce le tragique qui se dégage de la description dans la mesure, ou il se manifeste dans un but d’accentuation des propos exprimé, pour marquer le lecteur de l’atmosphère qui règne.

Ce style est conforté par l’utilisation permanente de négation, insistant sur le néant du lieu, perceptible comme un no man’s land, ôtant toutes perceptions et mouvements.

La formulation chiasmique ligne 31, soit « non vu, non entendu, vu de personne, entendu de personne », rend compte du vide qui occupe le lieu.

De plus, la répétition du « ni », à savoir à neuf reprises dans la phrase de la ligne 39 à 47, met. »

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