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COMMENTAIRE PHEDRE : Racine Phèdre Acte I scène 3

Publié le 16/10/2011

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racine

   Introduction : 1) Dans son œuvre, Racine privilégie la mythologie grecque 2) résumé de l’histoire de Phèdre et situation du passage : Oenone par ses supplications vient d'amener sa souveraine, Phèdre, à avouer la cause du mal dont elle dépérit : elle apprend ainsi, avec le spectateur que cette dernière aime le fils de son époux Thésée, Hippolyte qu'il a eu de la reine des Amazones, Antiope. 3) problématique : quelles parts de fatalité, de désir et de culpabilité composent cette passion amoureuse ? 

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« étranger : « Ma main, mes yeux(2), ma bouche » qui accomplit des gestes sans que l'âme (« je ») y participe. 1) Comble d'infortune, elle en devient impie ; sa lutte contre son amour tourne à l'impiété.V.285 : « Quand ma bouche implorait le nom de la déesseJ'adorais Hippolyte … » rejet significatif d'un nom prononcé une seule fois.« J'offrais tout à ce dieu que je n'osais nommer » : périphrase pour le désigner de manière détournée.

La passioncoupable l'a conduite au blasphème. 1) L'hallucination, l'obsession pathologique.V.286 : « et le voyant sans cesse,Même au pied des autels que je faisais fumer »Son amour est devenu une pensée obsédante au sens étymologique : « qui l'assiège ».Cf : « proie attachée » 1) Phèdre retrouve avec horreur Hippolyte dans les traits de son père (v.290) ; le transfert du père au fils de cettepassion en montre le caractère incestueux. 1) V.304 : « Ma blessure trop vite aussitôt a saigné »Cet amour est assimilé à une blessure physique.

On peut rattacher ce terme au vocabulaire de la guerre représentéessentiellement par le mot : « ennemi » répété aux vers 272,293 et 303 : mot du langage précieux bien- sûr maisaussi à prendre au sens fort : c'est d'un combat qu'il s'agit.

C'est la troisième fois que Phèdre emploie le mot ennemi.Elle l’a dit la 1ère fois quand elle a rencontré Hippolyte, la seconde quand elle l’a chassé, la 3 ème quand elle lerevoit.

Il traduit la dualité qui lui fait à la fois aimer Hippolyte et haïr sa passion pour lui.On peut dire avec Charles Péguy : « Tout est ennemi, aux héros de Racine, les hommes et les dieux, leur amant,leur maîtresse, leur propre coeur ».

Cette haine de Phèdre « pour son propre coeur » (pour sa passion) naît de sonsentiment de culpabilité. III- Le sentiment de culpabilité Phèdre a le sentiment douloureux d'être à la fois victime et coupable.Victime innocente : v.272 : « Athènes me montra mon superbe ennemi »Athènes est sujet du verbe « me montra » comme si Phèdre voulait rejeter la responsabilitésur la ville de Thésée. 1) Coupable.

La culpabilité est accompagnée de souffrance.

Aussi Phèdre songe-t-elle avec regret au temps où elleétait en paix avec elle-même.V.271 : « Mon repos, mon bonheur semblait être affermi »v.297/298 : « Je respirais, Oenone ; et depuis son absence« Mes jours moins agités coulaient dans l'innocence » 2) Elle a lutté en faisant appel à son sens du devoir envers son mari et ses enfants : Acamas et Démophon : v.299 :« Soumise à mon époux, et cachant mes ennuis,De son fatal hymen, je cultivais les fruits »mais elle se considère toujours comme une victime : « soumise » 3) Elle a lutté contre sa passion avec toute son énergie par la persécution de l'infortuné.

Son amour va semanifester par la haine ; c'est le destin des amoureuses de Racine, prêtes, selon le mot de Rochefoucault, à faire lemalheur de celui qu'elles aiment.v.292 : « J'excitais mon courage à le persécuter »v.294 : « J'affectais les chagrins d'une injuste marâtre » ( pluriel poétique)La persécution se fait dans la violence : « cris éternels, arrachèrent » 4)Enfin, habitée de remords et de désir, elle se met à se haïr et à haïr la vie : le sentiment de culpabilité est à sonparoxysme.V.308 : « J'ai pris la vie en haine, et sa flamme en horreur »v.310 : « Et dérober au jour une flamme si noire » (oxymore fameux) : sa passion est à la fois brûlante et criminelle.La nature de cette passion est la répercussion de son atavisme: fille de Pasiphae, descendante du Soleil, Phèdre estune « insulte à la lumière ».Le champ lexical de la faute, abondant dans les vers qui précèdent, se marque par la répétition des mots : « rougir(v.

171-185), rougeur (v.

182), coupable (v.

217-242), criminelle (v.

222)». 5/ Elle cherche à mourir pour échapper à son sentiment de culpabilité et aussi pour sauver son honneur et celui desa famille: « ma gloire » v.

309.Or Phèdre vient d'échouer garder son secret.

Elle a manqué au « nefandum » antique: il est des choses qu'il estinterdit de dévoiler au grand jour.

Sa faute est plus grave depuis qu'elle est dite.v.242 « Je n'en mourrai pas moins, j'en mourrai plus coupable ».Après son aveu, Phèdre s'est peu à peu anéantie.

Elle est mourante, au sens propre.

Elle ne peut même plus dire «je ».

Elle n'est plus « qu'un reste de chaleur tout prêt à s'exhaler »v.316 Elle n'a pas d'autre issue que la mort.. »

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