Commentaire littéraire sur « Le Milan et le Rossignol » La Fontaine, Fables Livre IX, Fable 18.
Publié le 26/12/2011
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Pour terminer, le fabuliste révèle l’impuissance de la parole face à la cruauté d’une bête affamée, qui refuse de préter l’oreille aux arguments. Il dénonce la violence de ce type de pouvoir qui n’écoute rien d’autre que ses interêts. Dans cette optique, la fable « Le Milan et le Rossignol « met en scène, dans un récit très court, une véritable leçon de morale. Généralement, dans les fables de Jean de La Fontaine, les deux animaux qui s’affrontent, passent, avant la conclusion, par une longue conversation dans laquelle les deux protagonistes peuvent nous montrer leur caractère et leur personnalité. Ce n’est pas vraiment le cas ici.
«
Externat Saint Joseph de Cluny – Première Page 2
l’auditif: « le son » vers 6, « Ecoutez plutôt ma chanson » vers 7, « une chanson si belle » vers
12, « mon chant plait à chacun » vers 13, « parler de musique » vers 16, « oreilles » vers 20.
Ainsi, le dialogue met en evidence l’inculture du Milan contraire à la fi nesse du Rossignol.
Ce qui permettra, par la suite, de détecter une situation conflictuelle.
Une rencontre
entre un Milan et un Rossignol.
L’issue ne donne de doutes pour personne : le Milan va
manger le Rossignol.
Le Milan est d’emblée marqué par l’agress ivité avec l’hyperbole
« tout » vers 2 et le pluriel « les enfants » vers 3.
Il est désigné sous la periphrase « manifeste
voleur » vers 1 qui est mise en apposition.
Mais, le Rossignol argumente en espérant que le
Milan l’épargne.
Pourtant, rien n’y fait, il sera mangé à la fin.
Les tentatives du Rossignol
sont nombreuses, mais toutes aussi dérisoires les unes que les autres.
L’insistance sur la faim
du Milan – d’où le champ lexical de la faim, relevé précédemment – nous laisse penser que
c’est ce qui prim e sur tout au long du récit entier.
Le Milan n’a pas vraiment de présence dans
ce récit si ce n’est que par sa faim.
En cela, cette situation conflictuelle met en évidence le
primat des instincts sur la raison et l’intelligence.
Nous venons de constater que la fable « Le Milan et le Rossignol » peut nous procurer
du plaisir et nous divertir dans la manière dont est racontée cette petite fable.
Elle met en
place une série d’oppositions qui nous permet de réfléchir.
N’est -ce pas le propre de
l’apologue ? C’est ce que nous allons débattre dans la partie suivante.
Nous démontrerons que la fable est un apologue par la présence d’une argumentation,
par son caractère universel et par sa morale.
Nous remarquons, dans cette fable, la présence d’une argumentation du Rossignol face
au mépris du Milan.
Alors que le Milan rabaisse le Rossignol avec un tutoiement vers 16,
l’antithèse « nous voici bien » vers 15, et la question rhétorique « Qui, Térée ? est-ce un mets
propre pour les milans ? » vers 9, le Rossignol lui répond par un vouvoiement.
Il s’agit d’une
« vous » de politesse qui permet d’amadouer l’interlocuteur.
Toujours dans cette démarche, il
argumente, trouvant tous les moyens pour échapper à la mort : il utilise le futur pour charmer
l’oreille du Milan ; « Je vous raconterai » vers 8, « Je m’en vais » vers 12, « vous ravira »
vers 13, « te prendra » vers 17, et fait reference au roi vers 17 : « J’en parle bien aux roi s »,
mis en valeur par les tirets.
Il s’agit de comparer implicitement le Milan aux rois , pour que,
flatté, ce dernier laisse la vie à l’oiseau chanteur.
Mais, malheureusement, cette argumentation
se révèle être un échec étant donné que le volatile sera pris au piège..
»
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