Commentaire littéraire Joueurs, Pierre Reverdy
Publié le 22/11/2012
Extrait du document
«
"violon".
Reverdy a choisi ici de ne pas nous informer sur la nature de la musique jouée, à notre imaginaire de
prendre le relais.
Le verbe "grince", se rapportant au terme "violon", ne nous laisse quand même pas imaginer
un son très harmonieux.
Reverdy, lui aussi, s'improvise musicien en nous offrant son poème.
Entre les
sonorités et le rythme des vers, on perçoit une réelle musicalité.
On recense des rimes à huit pieds (en -al, -é,
-eu et en -arde) sur un total de quatorze vers.
On remarque également une certaine structuration au niveau des
pieds.
Reverdy semble respecter les "alexandrins" mais il manque de rigueur dans son comptage (il ne
respecte pas forcément la diérèse par exemple ).
Au premier coup d'oeil, on peut aussi avancer que "Joueurs"
est un poème déconstruit.
Reverdy abandonne la disposition des vers en colonne et introduit des blancs qui
rythment le poème.
Ce nouveau style permet à Reverdy et tous les auteurs jusqu'à aujourd'hui d'affirmer une
écriture plus personnelle.
L'auteur dira d'ailleurs "Le poète est tenu aujourd'hui de forger son propre langage".
La poésie contemporaine rompt avec la tradition en se libérant des contraintes du poème traditionnel.
Reverdy
nous offre donc un poème musical, tant au niveau du fond que de la forme.
Poème musical, certes, mais le
joueur en question n'est pas n'importe quel joueur de musique...
En effet, le personnage que l'auteur nous présente est un joueur de rue.
Quelqu'un d'itinérant, que l'on pourrait
qualifier de vagabond, mais surtout d'homme libre.
"Dans la cour" évoque les cours intérieures des immeubles
des grandes villes du XXème siècle, où les musiciens venaient chanter.
Le poème ne nous renseigne ni sur ce
que le joueur faisait avant d'arriver dans cette cour, ni sur ce qu'il va faire ensuite.
Mais l'on peut aisément
imaginer qu'il était dans une autre cour, et que d'autres immeubles l'entendront jouer après celui-ci.
Les
poèmes du recueil "Plupart du temps" décrivent souvent de mystérieux personnages errants.
"Joueurs" fait
sans doute partie de ceux là, car il ne nous est donné que peu d'informations sur le personnage.
Nous ne
savons ni son nom, ni son âge (Reverdy nous indique tout de même qu' "il est vieux") et il ne nous est donné
aucune description physique.
Il est seulement défini par "le joueur", "l'homme" et "il" à plusieurs reprises.
Ainsi, cette impression de "vagabond itinérant" est accentuée et ce joueur des rues nous apparait plus que
jamais "libre".
Mais l'on se rend compte que sa liberté a des limites.
.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Commentaire littéraire Incipit Pierre et jean
- Commentaire de texte Les mots qu'on échange Pierre Reverdy, Pierres blanches
- Commentaire Littéraire : Pierre Et Jean - Maupassant
- Commentaire littéraire : Pierre Et Jean - Maupassant : la scène de pêche en barque
- Commentaire littéraire sur la lettre IV « Les liaisons fatales » de Pierre Choderlos de Laclos.