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Commentaire littéraire Extrait - Livre IV (pp.205-206) - Rousseau - Les Confessions

Publié le 16/10/2013

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«Je me souviens même d'avoir passé une nuit délicieuse hors de la ville, dans un chemin qui côtoyait le Rhône ou la Saône, car je ne me rappelle pas lequel des deux... une cantate de Batistin, intitulée Les bains de Thomery, que je savais par coeur. «

En attendant à Lyon les nouvelles de Madame de Warens que Mademoiselle de Châtelet lui a promises, Rousseau mène l'existence d'un vagabond dans cette ville qu'il considère « comme celle de l'Europe où règne la plus affreuse corruption« (p.205).

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« d'en jouir seul » (sans doute sans sa chère Maman, qu'il cherche à rejoindre dans son errance).

Ce souvenir idyllique* de l'âge heureux conduit à une poétisation de la scène par l'autobiographe.

Il -LA VARIÉTÉ DES SENSATIONS !:,~~~?~I>.!~~~-d.!1~11!_0~f!I!.I!! La nuit commence par une soirée où la fraîcheur et la rosée jouent un rôle vivi­ fiant après une journée très chaude.

Le soleil couchant a laissé des vapeurs dont la palette oscille entre le rouge du ciel et le rose des reflets sur l'eau.

Le silence per­ met d'entendre les« rossignols qui se répondaient de l'un à l'autre».

Ces sensations ( « tout cela ») sont perçues simultanément.

:i:.a ,!o!1issance Elles conduisent son cœur à une « sorte d'extase » avant tout physique.

Jean­ Jacques s'endort voluptueusement sur le sol et sous les arbres, bercé par une sensa­ tion auditive, le chant d'un rossignol « précisément » perché au-dessus de lui.

Des sensations visuelles ne rendent pas moins heureux son réveil dans la communion avec une nature évoquée de façon sobre (« l'eau, la verdure, un paysage admi­ rable»).

Ill -LA SUGGESTION DES ÉMOTIONS Une composition musicale La soirée, prolongée par une rêverie « douce », conduit à un engourdissement voluptueux escorté par la cantilène du rossignol : le souvenir des timbres a constamment hanté !'écrivain-musicien qu'était Rousseau.

Au réveil, la gaieté de Jean-Jacques s'identifie au« grand jour» et se traduit spontanément par une chan­ son italienne de Jean-Baptiste Strück, un musicien allemand à la mode : son style, riche de quelques images(« l'herbe flétrie», les couleurs du ciel et du fleuve), pos­ sède l'attrait d'un rythme harmonieux nourri d'une succession d'octosyllabes rompus au réveil par des mètres courts.

Le retour à la réalité Protégé dans son sommeil par une « nature naturelle », Rousseau renaît à son réveil« au sein d'un monde tout neuf où les choses atteindront leur plus haut degré de présence » (Marcel Raymond).

Les « deux pièces de six blancs » qui lui restent encore en poche le ramènent à la réalité.

Mais la «bonne humeur» de Jean-Jacques montre que la pauvreté n'est pas incompatible avec l'entrain de la jeunesse.

Conclusion : Le plaisir du souvenir surpasse peut-être le plaisir vécu.

L'autobiographe revoit comme par enchantement les émotions de sa jeu­ nesse avec le talent qui a fait le succès de La Nouvelle Héloïse.. »

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