Commentaire littéraire du poème des Châtiments de Victor Hugo: Souvenir de la nuit du 4
Publié le 11/11/2012
Extrait du document
«
situation.
C'est alors qui utilise deux reprises l'allégorie de la mort alourdissant
l'atmosphère, déjà pesante, d'abord au vers 6 avec « la mort noyait son œil farouche »
puis, au vers 22-23 « ce que la mort touche de ses mains froides ne se réchauffe plus
aux foyers d'ici-bas ! ».
Pour intensifier la monstruosité de cet acte inhumain, il
emploie depuis le début tout le vocabulaire de l'anatomie de l'enfant « bouche »v6; «
œil »v6; « plaies » v9; « crâne » v11.
Mais l'enjambement puis le rejet du mot
« pâle » aux v5-6 insiste sur l'aspect livide du pauvre petit cadavre.
Il véhicule ensuite
une vision d'horreur comparant le sang de l'enfant au jus des mûres : « avez-vous vu
saigner la mûre dans les haies ? » Il utilise ici le pronom personnel « vous » pour
interpeller les lecteurs et chercher à les persuader de l'abomination de ce tableau, si
noir.
Ou encore, utilisant la comparaison explicite au v11 « son crâne était ouvert
comme en bois qui se fend».
Pour achever d'exposer cette tâche pénible au lecteur,
Hugo utilise un euphémisme v15 « et quand ce fut fini » afin de tenter d'atténuer la
monstruosité de la mort.
Victor Hugo insiste donc sur les détails du cadre qui participent à
l'importance de l'effet pathétique produit mais surtout, il souligne lourdement le choix
de l'enfant, qui n'est pas anodin, car il contribue aussi en grande partie à ce sentiment
de compassion pour la grand- mère de l'enfant.
Afin d'accentuer ce sentiment, Hugo
présente aux lecteurs un peuple vulnérable.
Il fait ressortir un aspect inculte et nous
les montre faibles, sans défense ne pouvant plus désormais, que supporter la douleur.
Leur ignorance est d'abord traduite par la simplicité de la syntaxe depuis le début du
poème utilisant principalement le verbe être, et des propositions indépendantes.
L'auteur poursuit ensuite en soulignant la syntaxe incorrecte de la grand-mère
lorsqu'elle s'exprime au discours direct notamment au vers 28: « ces maîtres, il allait
en classe, étaient contents.
».
En effet, on constate ici une syntaxe maladroite avec
des propositions mal enchaînées traduisant une émotion populaire.
Ensuite, l'auteur
nous confronte avec le personnage de la grand-mère, vieille, comme le souligne la
redondance au v25 : « vieilles mains » , elle est faible.
Il nous la présente également
bouleversée, comme le montre le discours direct parataxique de ce personnage, ne
réalisant pas l'ampleur de la situation et semblant devenir quelque peu fou.
« Comme
il est blanc ! Approchez donc la lampe ! Dieu ! Ces pauvres cheveux sont collés sur
sa tempe ! » ; Elle donne un ordre aux autres puis ce reconcentre vite sur le pauvre
petit cadavre.
Peu à peu, la douleur l'envahit et c'est avec le discours direct qu'elle
passe du chagrin à la colère.
On remarque alors un rythme plus haché, plus ponctué.
Au vers 40 « elle s'interrompit, les sanglots l'étouffant », les deux hémistiches font
plonger le lecteur dans le registre pathétique, interrompant le discours direct par les
sanglots, c'est alors que l'émotion est à son comble et le lecteur, plongé au cœur d'un
moment solennel, est pris d'une soudaine compassion pour cette grand-mère ayant
tout perdu.
L'auteur nous expose donc la vulnérabilité du peuple face aux fatalités de la
vie, ici la mort.
Mais cette mort pousse Victor Hugo à établir la lourde satire de.
»
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