Commentaire littéraire : Balzac, Illusions perdues - Un grand homme de province à Paris
Publié le 02/04/2012
Extrait du document
«
Tout d’abord Balzac aborde la description de son personnage principal ,Lucien, qui
a ici une fonction esthétique et représentative.
C’est ici une description physique,
presque physiologique du héros, faite de façon quasi scientifique.
Dans un premier temps c’est l’éloge de la beauté de Lucien qui est faite à travers la
comparaison à un dieu : « Lucien était beau comme un dieu grec » ou encore avec
l’hyperbole « Jamais un plus joli jeune homme ne descendit la montagne du pays
latin».
Lucien a d’« abondants fins cheveux blonds » symbole selon Balzac des canons
de la beauté.
Puis le rythme ternaire accentue l’expression de la beauté du jeune
homme préparant sa toilette et soignant ses cheveux : « il les fit friser, parfumer,
ruisseler en boucles brillantes ».
Sa beauté est même rapprochée à celle d’une femme
quand Balzac fait la description des mains du jeune poète : « Ses mains de femme
furent soignées, leurs ongles en amande devinrent nets et rosés ».
Enfin on retrouve
aussi une description minutieuse des vêtements de ce dernier « col satin
noir » ; « pantalon collant de couleur claire ».
Cette description physique illustre alors l’appartenance sociale à laquelle Lucien
souhaiterait accéder mais à laquelle sa beauté ne suffit pas pour appartenir.
Ce que
Balzac rappelle par un événement passé sous forme d’une analepse : « le jour néfaste
où il avait voulu se produire dans la loge de la marquise d’Espard à l’Opéra ».
On retrouve son mode de vie « joyeusement à son hôtel », le fait qu’il est déjà eu
l’occasion de participer à un bal, une chance réservée à la bourgeoisie « son habit
de bal » mais aussi sa richesse par les informations que l’on possède sur ses bottes
« jolies bottes à glands qui lui avaient coûté quarante francs ».
Ces multiples
détails sont en fait un moyen pour l’auteur de nous parler de la personnalité de
Lucien : il s’est approprié « ses habits » qui « lui allaient déjà mieux ».
« Son front »
se pare « d’une audace puisée dans le sentiment de sa valeur et de son avenir ».
Balzac s’amuse d’ailleurs à rapprocher la valeur de l’avenir de Lucien et celle de ses
« jolies bottes à glands qui lui avaient coûté quarante francs ».
C’est toute la vanité,
l’orgueil et l’arrivisme de Lucien qui nous est décrit.
Sa conviction de pouvoir
entrer dans le monde de la bourgeoisie par sa simple apparence : sa beauté, ses
vêtements et son nom d’emprunt.
Dans le second paragraphe, l’auteur nous expose un violent contraste entre cette
bourgeoisie et la vie étudiante d’un autre personnage, Etienne.
La dernière phrase
du premier paragraphe et la première phrase du second, nous font faire ce voyage
avec Lucien.
Il descend « la montagne du pays latin », « beau comme un dieu grec »
pour accéder à des lieux misérables et obscurs à la topographie « assez
compliquée ».
En deux temps le romancier décrit l’environnement de l’ami de Lucien, Etienne
Lousteau.
Il dépeint d’abord le quartier latin et sa pauvreté puis fait la description
de l’appartement d’ Etienne très loin du luxe de l’hôtel du jeune poète.
Le héros est confronté à une grande misère : « La misère des jeunes gens le
poursuivait là », « cette misère était sinistre ».
Lucien entre dans la maison du café
Servel où il doit « grimper quatre étages » et suivre un « long corridor obscur »..
»
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