Commentaire littéraire - Autorité Politique (Diderot)
Publié le 22/02/2012
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AUTORITÉ POLITIQUE. Aucun homme n’a reçu de la nature le droit de commander aux autres. La liberté est un présent du ciel, et chaque individu de la même espèce a le droit d’en jouir aussitôt qu’il jouit de la raison. Si la nature a établi quelque autorité, c’est la puissance paternelle : mais la puissance paternelle a ses bornes, et dans l’état de nature elle finirait aussitôt que les enfants seraient en état de se conduire. Toute autre autorité vient d’une autre origine que de la nature. Qu’on examine bien, et on la fera toujours remonter à l’une de ces deux sources : ou la force et la violence de celui qui s’en est emparé, ou le consentement de ceux qui s’y sont soumis par un contrat fait ou supposé entre eux et celui à qui ils ont déféré l’autorité.
La puissance qui s’acquiert par la violence n’est qu’une usurpation, et ne dure qu’autant que la force de celui qui commande l’emporte sur celle de ceux qui obéissent ; en sorte que si ces derniers deviennent à leur tour les plus forts et qu’ils secouent le joug, ils le font avec autant de droit et de justice que l’autre qui le leur avait imposé. La même loi qui a fait l’autorité, la défait alors : c’est la loi du plus fort.
Quelquefois l’autorité qui s’établit par la violence change de nature c’est lorsqu’elle continue et se maintient du consentement exprès de ceux qu’on a soumis ; mais elle rentre par là dans la seconde espèce dont je vais parler ; et celui qui se l’était arrogée, devenant alors prince, cesse d’être tyran.
La puissance qui vient du consentement des peuples suppose nécessairement des conditions qui en rendent l’usage légitime, utile à la société, avantageux à la république, et qui la fixent et la restreignent entre des limites : car l’homme ne doit ni ne peut se donner entièrement et sans réserve à un autre homme, parce qu’il a un maître supérieur au-dessus de tout, à qui seul il appartient tout entier. C’est Dieu, dont le pouvoir est toujours immédiat sur la créature, maître aussi jaloux qu’absolu, qui ne perd jamais de ses droits, et ne les communique point. Il permet pour le bien commun et pour le maintien de la société, que les hommes établissent entre eux un ordre de subordination, qu’ils obéissent à l’un d’eux : mais il veut que ce soit par raison et avec mesure, et non pas aveuglément et sans réserve, afin que la créature ne s’arroge pas les droits du Créateur. Toute autre soumission est le véritable crime d’idolâtrie.
I les différents types d’autorité
1.1. Origines de l’autorité
(
Point de départ : Postulat : pas d’autorité naturelle et principe d’égalité entre les hommes associés à la notion de liberté : droit naturel de l’homme
Double formulation du postulat :
** une réfutation
** Une affirmation
«
raisonnement argumentatif : 1 &: sa thèse et annonce de son plan qui a pr objet demontrera les origines de l'autorité ( autorité naturelle : autorité paternelle [ un raisonnement concessif « si …mais »= introduit son pt de vue tt doucement, en respectant celui de son adversaire ] et autorité non naturelle obtenue par la force oule consentement); 2& : examen de l'autorité imposée par la force; 3& transition; 4& :autorité consentie et contrôlée, cf religion
1.2 modalités énonciatives
· pr gnomique : objectivité
· « on » de généralité :objectivité ( pas de 1° pers :pas d'implication perso)
· Mais néanmoins de la subjectivité ( ds le lexique appréciatif : positif qd « autorité » dite légitime ; négative pr le despotisme )
1.3 des thèmes et des notions universelles qui montrent la portée gle de l'article
· lexique des grdes notions et valeurs humaines :
· Des déterminants définis pour désigner des notions universelles
1.4 des références intertextuelles
· « état de nature » : cf « le mythe du bon sauvage » de Rousseau
· « loi du plus fort » : cf Le loup et l'Agneau La fontaine; Du Contrat social de Rousseau, livre 1 « Du droit du plus fort », ch 3
· « contrat » cf Du Contrat social de Rousseau, livre 1 »Du pacte social » ch 6, « Du souverain » ch 7
· « République » cf De l'esprit des lois Montesquieu
1.5 une critique raisonnable
· critique de la monarchie absolue ( cf la dimension appréciative)
· raisonnable car peu de procédés de persuasion : simple exposition des faits ( cf :présent gnomique )
Conclusion :
Diderot s'appuie sur l'objectivité apparente de son discours pour bâtir en fait une fortecritique de l'autorité royale en dénonçant son illégitimité.
Au-delà de la critique, il y a unappel à la démocratie.
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