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Commentaire L'espèce Humaine Robert Antelme

Publié le 07/10/2012

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Robert Antelme, L'Espèce humaine, 1947 (page 294-295) Introduction : Robert Antelme, philosophe du XXème siècle et époux de Marguerite Duras, était un résistant durant la Seconde Guerre mondiale. Déporté à Buchenwald, Gandersheim et Dachau de juin 1944 à la fin de la guerre, il publie L'Espèce humaine à son retour en 1947. A partir de son propre cas, il réfléchit sur la déshumanisation et sur l'Humanité dans son livre. LECTURE Problématique : Comment Robert Antelme fait-il, du récit de son expérience personnelle, une méditation générale sur l'Humanité ? Nous verrons que le récit de Robert Antelme de son expérience personnelle aboutit à une réflexion sur l'humanité. Développement : Le récit d'une expérience personnelle L'Espèce humaine d'Antelme relate son expérience personnelle dans les camps de concentration pendant la Seconde Guerre mondiale. Un souvenir encore présent Deux ans après son expérience de la Seconde Guerre mondiale, son souvenir de la déportation est encore très présent, traumatisant. Des souvenirs bien précis : description précise des lignes 1 à 5 : « Dehors, la vallée est...
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« Antelme parvient ainsi à exprimer son ultime pensée, tout d’abord en témoignant de son expérience, puis en développant une réflexion sur l’Humanité et enfin en aboutissant à une conclusion puissante.

De son combat prônant l’existence d’une unique espèce humaine, il en conclue que cela signifie que lui-même se place à la hauteur des SS, ce qui est finalement le pire à penser pour lui.

L’écriture lui permet de mettre en mot son expérience et ses réflexions personnelles.

C’est en cette mesure qu’Antelme peut surmonter son expérience grâce au récit, qui lui permet de tourner la page après avoir exprimé et immortalisé ses sentiments. 2.

Aboutit à une réflexion sur l’humanité 2.1.

L’éloge de la nature végétale Dans cet extrait, Robert Antelme place la nature au rang de divinité, comme le prouve la citation ligne 58 «l'arbre est la divinité».

De plus, la nature est placée au-dessus de toutes les horreurs commises par les SS.

En effet, le cycle de la nature restera le même quoi qu'il arrive (L2 : «les arbres respirent calmement»; L3 : «les feuilles transpirent»; L4 : « les prés se couvrent de rosée »; L9-10 : « l'arbre sera sûrement encore vivant demain »). Dans cet extrait, Robert Antelme érige la nature au rang de dieu aux yeux des déportés, car ceux-ci subissent le paroxysme de l'horreur et de la barbarie. 2.2 L’éloge des animaux Comme pour la nature, les bêtes ne subissent pas les horreurs nazies (L1-2 : « les chiens dorment sain et repu »).

De plus, les animaux sont considérés comme moins développés que l'Homme.

Or dans l'extrait c'est le contraire puisque les crimes nazis ont conduit l'instinct de survie des déportés à prendre le dessus sur leur raison, que toute trace de civilisation a disparu au profit de cet instinct (L20 à 22 : « Nous sommes au point de ressembler à tout ce qui ne se bat que pour manger et ne meurt de ne pas manger »). Les barbaries et les horreurs subies par les déportés les poussent à voir le monde d'un autre œil : la nature et le monde animal sont des divinités et les Hommes ne peuvent atteindre ce statut. 2.3 Au détriment de l’espèce humaine : la déshumanisation L'état physique et psychique des déportés est tellement mauvais (L13-14 : « Nous nous sentons comme ayant pompé tout pourrissement possible »), qu'il ne leur importe plus, au profit de la nature (L8 : « Jamais on aura été aussi sensible à la santé de la nature »).

Robert Antelme déshumanise les déportés et les érige au rang de divinités, comme la nature. Toutefois l'auteur replace rapidement les déportés au simple rang d'Homme (L58-59 : Nous ne pouvons devenir ni la bête ni l'arbre).

Robert Antelme conclue le passage par un constat quelque peu pessimiste : les déportés et les SS appartiennent à la même espèce, l'Homme et celle-ci est inférieure au règne animal et à la nature. Conclusion : Dans l'espèce humaine , Robert Antelme se sert du récit pour surmonter sa difficulté à exprimer le souvenir ineffaçable des camps de concentration.

En ayant pour appui cette expérience personnelle il va faire l'éloge de la nature et la placer à un rang bien supérieur à l'homme, pour enfin aboutir à une réflexion sur l'humanité : « Il n'y a pas des espèces humaines, il y a une espèce humaine » Dans le même genre que ce récit autobiographique, nous pouvons nous intéresser au témoignage de Primo Levi dans Si c'est un homme où l'auteur y raconte sa détention au camp. »

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