Commentaire L'espèce Humaine Robert Antelme
Publié le 07/10/2012
Extrait du document
«
Antelme parvient ainsi à exprimer son ultime pensée, tout d’abord en témoignant de son
expérience, puis en développant une réflexion sur l’Humanité et enfin en aboutissant à une
conclusion puissante.
De son combat prônant l’existence d’une unique espèce humaine, il
en conclue que cela signifie que lui-même se place à la hauteur des SS, ce qui est
finalement le pire à penser pour lui.
L’écriture lui permet de mettre en mot son expérience
et ses réflexions personnelles.
C’est en cette mesure qu’Antelme peut surmonter son
expérience grâce au récit, qui lui permet de tourner la page après avoir exprimé et
immortalisé ses sentiments.
2.
Aboutit à une réflexion sur l’humanité
2.1.
L’éloge de la nature végétale
Dans cet extrait, Robert Antelme place la nature au rang de divinité, comme le prouve
la citation ligne 58 «l'arbre est la divinité».
De plus, la nature est placée au-dessus de toutes
les horreurs commises par les SS.
En effet, le cycle de la nature restera le même quoi qu'il
arrive (L2 : «les arbres respirent calmement»; L3 : «les feuilles transpirent»; L4 : « les prés se
couvrent de rosée »; L9-10 : « l'arbre sera sûrement encore vivant demain »).
Dans cet extrait, Robert Antelme érige la nature au rang de dieu aux yeux des déportés,
car ceux-ci subissent le paroxysme de l'horreur et de la barbarie.
2.2 L’éloge des animaux
Comme pour la nature, les bêtes ne subissent pas les horreurs nazies (L1-2 : « les
chiens dorment sain et repu »).
De plus, les animaux sont considérés comme moins
développés que l'Homme.
Or dans l'extrait c'est le contraire puisque les crimes nazis ont
conduit l'instinct de survie des déportés à prendre le dessus sur leur raison, que toute trace de
civilisation a disparu au profit de cet instinct (L20 à 22 : « Nous sommes au point de
ressembler à tout ce qui ne se bat que pour manger et ne meurt de ne pas manger »).
Les barbaries et les horreurs subies par les déportés les poussent à voir le monde d'un
autre œil : la nature et le monde animal sont des divinités et les Hommes ne peuvent atteindre
ce statut.
2.3 Au détriment de l’espèce humaine : la déshumanisation
L'état physique et psychique des déportés est tellement mauvais (L13-14 : « Nous nous
sentons comme ayant pompé tout pourrissement possible »), qu'il ne leur importe plus, au
profit de la nature (L8 : « Jamais on aura été aussi sensible à la santé de la nature »).
Robert
Antelme déshumanise les déportés et les érige au rang de divinités, comme la nature.
Toutefois l'auteur replace rapidement les déportés au simple rang d'Homme (L58-59 :
Nous ne pouvons devenir ni la bête ni l'arbre).
Robert Antelme conclue le passage par un
constat quelque peu pessimiste : les déportés et les SS appartiennent à la même espèce,
l'Homme et celle-ci est inférieure au règne animal et à la nature.
Conclusion :
Dans l'espèce humaine , Robert Antelme se sert du récit pour surmonter sa difficulté à
exprimer le souvenir ineffaçable des camps de concentration.
En ayant pour appui cette
expérience personnelle il va faire l'éloge de la nature et la placer à un rang bien supérieur à
l'homme, pour enfin aboutir à une réflexion sur l'humanité : « Il n'y a pas des espèces
humaines, il y a une espèce humaine »
Dans le même genre que ce récit autobiographique, nous pouvons nous intéresser au
témoignage de Primo Levi dans Si c'est un homme où l'auteur y raconte sa détention au camp.
»
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