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Commentaire : Les Mots, JP Sartre, 1964 (portrait du père)

Publié le 03/09/2011

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sartre

Jean-Paul Sartre, auteur et philosophe français du XX° siècle, a particulièrement marqué son époque par ses engagements et sa volonté d’utiliser la littérature comme une arme susceptible de défendre des idéaux. En 1964, il éprouve le besoin beaucoup plus intime de revenir sur son enfance, qu’il retrace dans son autobiographie intitulée Les Mots

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« connaissance » (l.

21) ? Pourquoi rejetterait-il la faute sur sa famille qui n’a pas « su [le] rendre curieux » (l.

24) de son père ? Amer tume aussi quand il prend conscience que tout ce qu’il sait de son père, il le sait par « ouï-dire » l.

34 , et qu’aucune de ces informations ne le c oncerne.

On ressent alors chez l’auteur un manque, un vide immense qu’il essaie de masquer par son ironie et son mépris, par un ton provocateur et même polémique au début de l’extrait, mais qui laisse tout de même transparaître une certaine émotion.

L’espace d’une phrase, ce père redevient un homme : « il a aimé, pourtant, il a voulu vivre » (l.

22).

Ce « pourta nt » est frappant, comme si Sartre reconnaissait finalement à son père une humanité élémentaire.

L’émotion devient plus intense quand le père est décrit comme « une petite illumination » l.

32, comme si Sartre lui-même lui donna it vie par l’écriture.

Il devient alors lyrique, évoquant les gestes de la tendresse paternelle : « s’il m’a pris dans ses bras » l.

36, mais les « si » laissent à cette scène un caractère virtuel et l’évocation des « yeux clairs aujourd’hui mangés » l.

36 est macabre.

Pourtant, Sartre continue dans le même registre poétique, « ce sont des peines d’amour perdues » l.

37, et la dernière phrase le réunit pour la première fois mais fortement à son père : « nous », « lui et moi », « la même terre ».

Le lecteur ressent alors le désarro i d’un éternel orphelin.

L’ironie et l’acharnement de Sa rtre contre son père décédé à trente ans peuvent sembler déplacés et on peut y voir de la pure pr ovocation.

Mais le lecteur attentif peut déceler dans ces pages les fêlures d’une personnalité trop tôt marquée par la mort, qui veut diss imuler son émotion sans y parvenir totalement.

L’écriture autobiographique fonctionnerait ainsi une fois encore comme une thérapie, un moyen de ré gler ses comptes avec son passé.. »

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