COMMENTAIRE : Le songe d’un habitant du Mogol, Jean de La Fontaine
Publié le 11/05/2012
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L’auteur retrouve cette solitude dans la nature sauvage, avec laquelle il est en communion. On peut constater ce lien entre le poète et la nature par les interpellations qu’il le lui fait : au vers 23 avec « Lieux que j’aimai toujours « ou au vers 25 avec l’utilisation de l’adjectif possessif de la deuxième personne du pluriel « vos sombres asiles ! «. De plus la nature devient vivante grâce aux personnifications du vers 32 « Du moins que les ruisseaux m’offrent de doux objets ! « et du vers 29 « ces clartés errantes «. Cet environnement aussi procure au poète un refuge calme comme le mot « asile « (25) et l’expression « l’ombre et le frais « (24) le suggèrent.

«
Cette fable de La Fontaine est certes une fable originale : du point de vue narratif
elle comprend deux parties distinctes, clairement séparées en deux strophes , mais elles
ne sont pourtant pas autonomes.
Tout d’abord nous avons affaire au récit du songe d’un
mogol.
S itué dans un cadre temporel imprécis avec l’adverbe « Jadis » (1), l’auteur met
en scène quatre pers onnages : un mogol, un interprète, un Vizir et enfin un Ermite.
Tous
ces personnages jouent un rôle important dans un récit qui est, en effet très dyn amique.
Afin d’obtenir cet effet, La Fontaine joue principalement sur la métrique des vers : dans
ces dix-sept vers, on trouve des alexandrins et des octosyllabes entremêlés .
Ces
derniers correspondent aux moments importants du récit, ainsi, l ’apparition de l’Ermite
( 5), l’explication du songe (11) et l’expérience de l’interprète par rapport à interpréter des
songes (14) sont mis en valeur.
De plus, La Font aine donne une certaine vivacité à son
récit à travers les sonorités.
Nous pouvons repérer toutes les qualités de rimes, d’abord
entre le vers 1 et 2 nous avons une rime riche entre « Vizir » et « plaisir », puis dans les
deux ver s suivants il y a une rime suffisante avec les mots « durée » et « contrée », pour
se retrouver finalement avec une rime pauvre dans les vers 6 et 7 entre « feux » et
« malheureux ».
Cependant, dans cette histoire un paradoxe se cache.
Comme dans toutes les
fables , les personnages sont des archétypes des qualités, des défauts ou des fonctions
propres à l'humain.
Ici, c’est le Vizir et l ’Ermite qui jouent cette fonction.
D’une part, le
Vizir en tant que cons eiller au près de dirigeants musulmans , représente l’homme
politique qui vit en ville, le plus souvent entouré de luxe.
D’autre part, l’Ermite symbolise
la recherche spirituelle éloignée de la société et de tous ses aspects négatifs.
O n trouve
alors, par définition, une opposition entre ces deux personnages dont les positions sont
dissemblables : l’Ermite est placé en position haute sur le plan intellectuel et le Vizir en
position basse.
Mais dans le songe du mogol, celui qui était en position haute, s e
retrouve en position basse et vice versa.
Ce renversement des situations est perceptible
grâce à l’antithèse des six premiers vers : les « champs Elysiens » (2) s’opposent aux
« feux » (5) qu’entourent l’Ermite et tandis que le Vizir connaît « un plaisir aussi pur
qu’infini » (3), l’Ermite suscite de la « pitié » (6).
C’est le moment où en utilisant le
discours indirect libre, l’auteur fait intervenir l’interprète.
Ce procédé souligne l’importance.
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