Commentaire: Le roi de France est vieux, Montesquieu
Publié le 07/11/2012
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Montesquieu prouve donc que les (mauvaises) décisions prises par le roi sont sûrement dûes à sa
sénilité, et que son règne a duré trop longtemps. Malgré cette description péjorative, Montesquieu
rassemble les rieurs autour de lui et les éloigne du roi, en utilisant l'ironie, une grande arme des
philosophes des Lumières. Ainsi, le lecteur est invité à dépasser l'imcompréhension naïve d'Usbek et à
reformuler la thèse de Montesquieu.
Dans la description du roi, on retrouve plusieurs antiphrases, et cela dès la première phrase. Ici, toute la
dignité qu'il devrait ressortir du fait d'être roi, est renversée. L'adjectif "vieux", qui devrait normalement
impliquer le respect de l'ainé, est au contraire un signe

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est "impossible de résoudre" l'énigme qu'est le roi.
Ce dernier a beaucoup de pouvoir mais ne semble pas
être capable d'avoir autant de responsabilités, puisqu'il est contradictoire dans ses décisions ("il aime les
trophées et les victoires, mais il craint autant de voir un bon général à la tête de ses troupes").
Usbek en vient à blâmer le roi, son incapacité à prendre des décisions durables et l'illogisme de son
comportement.
Il critique le pouvoir royal, qui n'est rien d'autre que l'aspiration à la tyrannie, en faisant
référence à "la politique orientale", et donc au despotisme.
Il dénonce la perversité de Louis XIV, à qui
"auguste sultan plairait le mieux".
Cela montre que le roi de France prend plaisir à opprimer son peuple,
selon ses envies, ses goûts.
Par ailleurs, "il gouverne avec le même génie sa famille, sa cour, son état".
Autrement dit, il mélange tous les domaines.
Ici, la répétition du pronom possessif "sa" est un signe de
volonté de puissance insatiable, l'idée d'une toute puissance qui entraîne la privation des libertés.
De
plus, le roi est égotique et n'obéit qu'à une seule motivation, celle de "faire parler de lui".
Il "aime les
trophées et les victoires", il cherche la gloire, veut régner seul et
être admiré.
Pour cela, il entretient la corruption ("lui a-t-on vu donner un beau gouvernement à un
homme", "il comble de biens") en favorisant la servilité et l'hypocrisie de ses courtisans.
Ces derniers sont
comparés à des "statues", inutiles, qui auraient remplacé les êtres humains, à force de docilité et de
soumission.
Une dernière antithèse oppose la grande "richesse" de la cour et la "pauvreté" réelle de l'Etat
dont le roi n'a pas conscience; cette opposition est renforcée par l'indicateur "en même temps".
Montesquieu prouve donc que les (mauvaises) décisions prises par le roi sont sûrement dûes à sa
sénilité, et que son règne a duré trop longtemps.
Malgré cette description péjorative, Montesquieu
rassemble les rieurs autour de lui et les éloigne du roi, en utilisant l'ironie, une grande arme des
philosophes des Lumières.
Ainsi, le lecteur est invité à dépasser l'imcompréhension naïve d'Usbek et à
reformuler la thèse de Montesquieu.
Dans la description du roi, on retrouve plusieurs antiphrases, et cela dès la première phrase.
Ici, toute la
dignité qu'il devrait ressortir du fait d'être roi, est renversée.
L'adjectif "vieux", qui devrait normalement
impliquer le respect de l'ainé, est au contraire un signe
d'usure et d'incapacité.
De plus, le roi "possède un talent", qui est en fait un défaut, "réduit à se faire
obéir".
Cette façon qu'il a de gouverner consiste donc à rendre tout un peuple eclave.
Montesquieu
évoque aussi la "politique orientale", mais celle-ci est en fait tyrannique.
Il parle des "grandes
ressources", "des finances inépuisables" alors qu'à ce moment-là, la réalité était tout à fait différente
puisque le royaume était ruiné.
Montesquieu fait aussi preuve d'humour.
Il compare le plaisir de l'amour de Louis XIV envers une
octogénaire et son choix d'un jeune homme de 18 ans uniquement, pour un poste de ministre, qui
demande normalement de l'expérience.
Enfin, Montesquieu joue sur les attentes du lecteur.
Il commence très positivement ses phrases ("il est
magnifique") mais les finit en les détournant de ce qui peut être attendu ("dans ses bâtiments").
Il montre
le prestige du roi puis le détruit.
A travers le subterfuge d'une fausse lettre, Montesquieu, sous la couverture du personnage d'Usbek, fait
une critique de Louis XIV et de la monarchie absolue.
Il cherche à montrer la société française d'un oeil
différent, étranger, en se servant notamment d'une puissante arme des philosophes qu'est l'ironie..
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