Commentaire: Le pouvoir des Fables. La Fontaine
Publié le 12/07/2011
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A. M. de BARILLON, Ambassadeur de France en Angleterre.
Vous avez bien d'autres affaires A démêler que les débats Du lapin et de la belette. Lisez-les ; ne les lisez pas : Mais empêchez qu'on ne nous mette Toute l'Europe sur les bras. Que de mille endroits de la terre Il nous vienne des ennemis, J'y consens; mais que l'Angleterre Veuille que nos deux rois se lassent d'être amis, J ai peine à digérer la chose. N'est-il point encor temps que Louis se repose? Quel autre Hercule enfin ne se trouverait las De combattre cette hydre? et faut-il qu'elle oppose Une nouvelle tête aux efforts de son bras? Si votre esprit plein de souplesse, Par éloquence et par adresse, Peut adoucir les cœurs et détourner ce coup, Je vous sacrifierai cent moutons: c'est beaucoup Pour un habitant du Parnasse. Cependant faites-moi la grâce De prendre en don ce peu d'encens. Prenez en gré mes vœux ardents, Et le récit en vers qu'ici je vous dédie. Son sujet vous convient*: je n'en dirai pas plus: Sur les éloges que l'envie Doit avouer qui vous sont dus, Vous ne voulez pas qu'on appuie. Dans Athènes autrefois, peuple vain et léger, Un orateur, voyant sa patrie en danger, Courut à la tribune; et, d'un art tyrannique, Il fit parler les morts, tonna, fit ce qu'il put; Le vent emporta tout, personne ne s'émut. L'animal aux têtes frivoles, Etant fait à ces traits, ne daignait l'écouter; Tous regardaient ailleurs: il en vit s'arrêter A des combats d'enfants, et point à ses paroles. Que fit le harangueur? Il prit un autre tour: « Cérès, commença-t-il, faisait voyage un jour Avec l'anguille et l'hirondelle. Un fleuve les arrête, et l'anguille en nageant, Comme l'hirondelle en volant, Le traversa bientôt. « L'assemblée à l'instant Cria tout d'une voix: « Et Cérès, que fit-elle? — Ce qu'elle fit! un prompt courroux L'anima d'abord contre vous. Quoi! de contes d'enfant son peuple s'embarrasse; Et du péril qui le menace Lui seul entre les Grecs il néglige l'effet! Que ne demandez-vous ce que Philippe fait? « A ce reproche l'assemblée, Par l'apologue réveillée, Se donne entière à l'orateur. Un trait de fable en eut l'honneur. Nous sommes tous d'Athène en ce point, et moi-même, Au moment que je fais cette moralité, Si Pas-d'âne m'était conté, J'y prendrais un plaisir extrême. Le monde est vieux, dit-on: je le crois; cependant- Il le faut amuser encor comme un enfant.
L'ensemble. — Cette fable, dédiée à un diplomate français, commence par des allusions aux événements politiques de l'époque; elle a donc une certaine importance historique, puis, à travers un symbole emprunté aux traditions grecques, elle nous fait comprendre que « l'animal aux têtes frivoles «, c'est-à-dire le peuple des assemblées, ne s'intéresse à rien de sérieux, même à l'heure du danger, tandis qu'il aime être amusé par des histoires sans portée et de vaines légendes. L'enseignement est intéressant, mais la partie la plus exquise de toute la fable est constituée par la morale qui est, à elle seule, un chef-d'œuvre de grâce, de poésie et de psychologie. Quand on voit, la plupart du temps, les objets des préoccupations des hommes, on comprend la vérité de la parole de La Fontaine : le monde ne cherche qu'à s'amuser comme un enfant !
«
Il veut changer par la force l’opinion d’autrui.
Il y a une hétérométrie (les vers ne sont pas tous les mêmes, ici alexandrins et octosyllabes) Rythme saccadé v.9 qui marque la saccade monosyllabe.
Phrase courte lapidaire.Imparfait, passé simple, le temps qui dureLa Fontaine cite « ne s’émut » ce qui est lié à l’émotion.
b) Commentaire du narrateur.
Hémistiche, 2 phrase courte lapidaire.L’ouverture des guillemets, il choisit une anecdote frivole, légère.
Il va s’adapter.
C’est un personnage mythologique avec des animaux.Cela va susciter l’intérêt, « une voix » => unanimité.
L’unité du peuple => intérêt commun.
Il y a une disproportions volumétriques des deux histoires.
La fable est efficaceL’histoire ne vaut pas pour elle-même mais pour son pouvoir d’attraction.
III – Le pouvoir des fables Le but de la fable est d’exposer de façon imagée un propos théorique.
Il le fait sous une forme poétique et imagée.
Un récit imagé peut avoir plus de poids qu’un discours rhétorique.
Le récit permet de plaire, d’amuser .L’humour de la Fontaine : il serait également tenté de s’amuser.
Il y a une éloge de la fable, récit plaisant.Antithèse vieux/enfant.Un des pouvoirs de la fable est d’amuser encore comme un enfant.
Conclusion.
Ce sont des conseils originaux, il faut revoir l’argumentation, car la persuasion est plus efficace que le fait de convaincre.
Il faut attirer et faire plaisir à l’auditoire.L’emboitement d’un texte dans un autre s’appelle une mise en abyme.C’est une morale paradoxale originale.
Au moment ou le fabuliste termine, il aimerait entendre une autre fable.
La Fontaine revendique la philosophie de l’épicurisme..
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